Développement durable entre crise et individualisme

Rédigé par Consoglobe, le 28 Jan 2009, à 10 h 16 min

Ce n’est pas nouveau, le concept de développement durable est connu de 97 % des Français. Ce qui est plus intéressant est de voir quelles notions chacun met derrière ce terme.

Le dernier sondage Ipsos commandé par la région Rhône-Alpes
dans le cadre des 5èmes assises nationales du développement durable
(Lyon, du 19 au 21 janvier) nous renseigne ainsi sur les préoccupations et les attentes des Français en matière de développement durable. Et elles ne sont pas neutres…
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L’environnement au coeur du développement durable

C’est assez « naturel », le développement durable évoque au premier chef l’environnement (87 %). Suivent les notions de :

  • activité économique et financière (56 %),
  • solidarité sociale (50 %),
  • gouvernance (45 %),
  • santé (40 %),
  • éducation (22 %).

Les problématiques liées au changement climatique et à la raréfaction des ressources naturelles nous préoccupent à plus de 90 % mais les inégalités sociales et la question du logement sont également des sujets qui nous tiennent à coeur.

L’impact de la crise financière sur le développement durable

Si nos attentes en matière de protection de l’environnement sont significatives, elles sont encore plus fortes au niveau social :

  • Pour 80 % d’entre nous, les inégalités Nord-Sud, l’accès à la santé et les conditions de travail en France posent encore des soucis.
  • 80 % des personnes sondées pensent qu’il est crucial  de sensibiliser les gens à la protection de l’environnement, mais 42 % d’entre elles estiment que l’emploi est plus important encore.
  • 89 % des sondés admettent qu’ils sont individuellement responsable en matière de développement durable. Mais seuls les 2/3 d’entre eux adoptent une attitude de « consomm’acteurs ». Autrement dit, seul 2/3 font le choix d’une boutique écologique et choisissent d’acheter des produits plus respectueux de l’environnement ou de l’éthique.

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Ainsi, comme nous l’avions évoqué dans notre précédent article décryptant les études menées par l’Ademe et TNS Global,  les considérations strictement économiques semblent prendre encore le dessus sur l’écologie dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat et de crise financière.

Peut-on préserver la croissance avec un idéal de décroissance ?

Peut-on être ainsi écolo en n’étant pas anti-croissance ?
D’un côté, il est impératif de réfléchir à comment économiser nos ressources naturelles et énergétiques, en prenant du recul sur notre société de gaspillage.

Les faits eux-mêmes, la décroissance annoncée de la production pétrolière notamment, le réchauffement climatique notamment, nous imposent de faire mieux que réfléchir : il faudra et il faut changer.
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Il paraît difficile d’engager notre société sur la voie de moins de consommation et vers plus de privation : nos concitoyens, vous, nous, avons envie de vivre correctement, de consommer, de se faire plaisir.
 
De plus, vouloir faire prendre un virage écologique à nos sociétés modernes, basées sur de très fortes interdépendances, en baissant brutalement la consommation (pour économiser les ressources de la planète) ne serait pas socialement acceptable. Cela aurait des conséquences directes sur l’emploi et entraîneraient trop de difficultés sociales.

L’économie est complexe et parfois les choix sont difficiles : privilégier les cultures locales, et biologiques, peut par exemple avoir un impact négatif sur le commerce équitable.
Ainsi, tout changement, fut-il motivé par des motifs pro-environnement, peut être contraire à d’autres légitimes désirs de solidarité envers les pays pauvres. Ce n’est qu’un exemple parmi bien d’autres.

L’Etat doit agir avant l’individu !

Sans pour autant prôner la décroissance, les Français sont nombreux à penser que baisser le  niveau de consommation collective serait une solution. Mais seuls 46 % accepteraient que leur soit appliqués le  principe du pollueur-payeur qui reviendrait à faire payer aux citoyens au prorata de leur consommation.

En revanche, ils attendent des Pouvoirs publics une mise en place des politiques durables pour la sauvegarde de l’environnement (pollution, déchets, énergie, transports, …), mais aussi l’action sociale ou le développement économique.

Les Français ont foi en l’efficacité d’une action conjointe de tous les acteurs de la société : associations, Pouvoirs publics, entreprises, individus. Ils pensent qu’une action collective peut être efficace notamment en ce qui concerne les sujets concernant le logement, l’accès à la santé, les  conditions de travail ou la lutte contre le changement climatique.
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Vers un nouvel ordre économique écologique ?

Le processus de Grenelle avait soulevé l’espoir d’une révolution écologique, d’un vrai tournant dans notre approche de l’économie. Mais, malgré un processus qui a associé de nombreuses personnalités, ONG, associations écolo au pouvoir parlementaire et exécutif, la montagne de Grenelle a accouché d’une souris.
 
De l’aveu même des Verts, pourtant bienveillants envers le Grenelle, les résultats ont été en demi-teinte, loin des objectifs évoqués de révolution (écologique) de société.

Pourtant les attentes restent fortes encore aujourd’hui : 9 personnes sur 10 pensent qu’il est nécessaire de repenser les modèles économiques, soit par la mise en place de nouvelles règles d’encadrement (59 %), soit, pour 31 % , via une complète remise à plat du système.

  • 89 % sont favorables à l’utilisation de règles éthiques, 
  • 86 % sont favorables au  sauvetage de l’industrie française et la régulation économique internationale (80 %).

Loin de ces chantiers collectifs, beaucoup pensent que c’est une vision de l’action et de la promotion individuelles du changement qui fera avancer les choses. Nous ferons un point sur cette vision dans un prochain article.

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1 commentaire Donnez votre avis
  1. c’est vrai, la crise ne peut pas nous faire oublier les impératifs écologiques. NON!

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