>>> Suite de l’interview du producteur de l’Amap de la Pévèle, Kevin Charnay.
Interview du fondateur d’une Amap bio (suite)
consoGlobe : Combien y a-t-il d’adhérents à l’Amap ? Ce nombre tend-il à augmenter ?
K.C : Il y a 46 paniers à 10€ / semaine actuellement contre 27 l’an passé à la même époque. En été, nous sommes à 60 paniers maximum, puis le nombre diminue progressivement au fur et à mesure que la saison creuse (avril-mai-juin) approche.
Il faut préciser que j’ai créé cette ferme, j’ai du mettre beaucoup de choses en place et je n’ai pas fini. Personne dans ma famille n’est agriculteur et j’étais il y a peu professeur d’anglais.
Cela fait 2 ans que je suis installé et je pense qu’il me faudra encore un an à mettre les bouchées doubles pour arriver en vitesse de croisière. J’ai du acquérir un tracteur et tous les outils qui vont avec et apprendre à m’en servir, j’ai restaurer 1200m2 de tunnels, planter 200m de haie, installer 650m de grillage contre les lapins et les lièvres…
consoGlobe : Faut-il considérer les Amapiens comme des consomm’acteurs ?
K.C : Oui ! Même s’ils ne prennent pas de responsabilité au sein de l’association, du simple fait de leur adhésion, du fait qu’ils acceptent de jouer le jeu, ils m’aident beaucoup.
consoGlobe : Les produits locaux et bio sont-il systématiquement plus chers comme le pensent beaucoup de consommateurs ?
K.C : Non, j’ai constaté que mes salades bio sont parfois moins chères que les salades moins fraîches, du supermarché d’à côté. Si vous allez acheter directement au producteur, vous paierez le juste prix (moins cher que dans les grandes surfaces et magasins bio).
Le problème, c’est qu’il n’y a presque pas de producteur bio, et ils ne font pas tous de la vente au détail. J’invite les militants écolo passionnés de jardinage à se lancer dans l’aventure comme je l’ai fait. Nous manquons de producteurs et il existe de nombreux débouchés ! Je suis prêt à soutenir personnellement tous les projets allant dans ce sens.
Rencontres-tu des difficultés de temps à autre à satisfaire les besoins des Amapiens ?
K.C : Les périodes les plus dures de l’année font partie du contrat entre le producteur et chaque Amapien. Nous partageons la pénurie aussi bien que l’abondance.
Et en période d’abondance, les paniers peuvent valoir jusqu’à 15€, mais ils sont achetés 10€ toute l’année. C’est avec plaisir que je récompense mes fidèles Amapiens.
Avez-vous un message à transmettre à tous les sceptiques du bio et du local ?
K.C : Les produits chimiques ne sont pas bons pour la vie sur Terre. Mangez bio ! Les produits locaux c’est ce qu’il y a de plus frais et de moins cher. Achetez local !
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Manger de saison chaque mois !
