Si les biocarburants permettent tous de réduire les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux carburants fossiles, tous ne se valent comme le rapporte la dernière étude publiée par l’Ademe. A première vue les résultats de cette analyse de cycle de vie des filières biocarburants semblent positifs, mais à bien y regarder le bilan est très contrasté….
Vers la fin des biocarburants première génération ?
Ce sont les biocarburants actuellement consommés en France c’est-à-dire ceux « de première génération » qui ont été analysés pour cette étude :
- les filières bioéthanol (betterave, maïs, blé et canne à sucre, en incorporation directe ou sous forme d’ETBE),
- les filières biodiesel (colza, tournesol, soja, palme, graisses animales et huiles alimentaires usagées),
- la filière Huiles Végétales Pures (HVP)
L’étude sur les biocarburants
Le rapport de cette étude conclut que l’ensemble de ces filières, quel que soit le type de culture, permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre (60 à 80 % d’émissions en moins) par rapport aux carburants fossiles (diesel et essence) ainsi que les consommations d’énergie non renouvelable. Mais ces économies sont très disparates d’un biocarburant à un autre :
- l’éthanol de canne à sucre (90 % de GES en moins) et le diester produit à partir de graisse animale ou d’huile végétale usée présentent le meilleur bilan environnemental, alors que l’éthanol de blé, le biodiesel de tournesol, l’huile de palme ou de soja sont dans la moyenne.
- Par contre la filière ETBE (éthanol mélangé à de l’isobutène), la plus développée en France, a un bilan bien moins satisfaisant, avec à peine 20 % d’émissions de GES en moins que les carburants fossiles, ce qui ne lui permettrait de satisfaire aux exigences de la future directive européenne qui impose, à partir de 2017, une économie de GES d’au moins 50 %.
Le problème des terres agricoles
Mais cette analyse de cycle de vie des biocarburants présentent beaucoup d’incertitudes et de manques, notamment sur l’utilisation d’azote sur les cultures et les changements d’affectation des sols c’est-à-dire la transformation de prairies, de forêts ou de champs déjà cultivés nécessaires à la production de biocarburants.
Les chiffres apportés par l’étude ne prennent en effet pas en compte le changement d’affectation des sols qui, selon l’Ademe même, peut grandement modifier le bilan environnemental et énergétique des biocarburants, voir pire, l’inverser !
- L’étude montre par exemple que, dans l’hypothèse où la
production de biocarburants se traduit par de la déforestation en zone tropicale, le biodiesel issu du colza aurait un bilan carbone deux fois plus mauvais que le carburant fossile qu’il remplace.
The « BioTFuel » days pour bientôt ?
En parallèle de ce rapport, l’Ademe a annoncé la mise en oeuvre dans les prochains mois d’un projet de développement de biocarburants de deuxième génération, baptisé « BioTFuel » et dont le coût serait de 112 millions d’euros. L’objectif serait de produire 200 000 à 300 000 litres de carburant de type biogaz et biokérosène, fabriqués à partir de biomasse ligno-cellulosique (paille, bois, déchets, etc.), à l’horizon 2015.
Pas sûr que ce projet coûteux à l’avenir incertain et mis en place sur l’un des sites du géant pétrolier Total mette fin aux débats sur l’utilité des biocarburants…
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A télécharger la synthèse du rapport de l’Ademe : http://www2.ademe.fr/servlet/getBin?name=72A8E00A6ABFE18953E994EFEF2CEA501255021957045.pdf
ah oui j’adore
tous pour l’écomobilité
apart quelques confusions, mais sinon je kiff gr@veeee
Ce site est genial j’adore!!!!!!