Plébiscitée par certains, critiquée par d’autres, l’énergie éolienne suscite un intérêt croissant à travers le monde. Certes, son développement est soutenu mais cette énergie renouvelable suscite bien des polémiques en raison notamment des doutes sur son utilité énergétique mais aussi de son efficacité économique. Pour en savoir plus sur les tendances de l’énergie éolienne, consoGlobe a interrogé le porte-parole de l’Association Planète éolienne, M.Benoît Praderie.
consoGlobe : L’objectif de votre association est de fédérer les associations locales de promotion de l’énergie éolienne tout en aidant à comprendre l’enjeu des parcs éoliens. Quels sont ces enjeux aujourd’hui ?
B.P : A partir du moment où la France décide d’accroitre la part des ENR dans le mix énergétique, le premier enjeu concerne la souveraineté nationale. Trivialement, toute énergie produite sur son sol n’a pas à être importée. Ceci concerne l’énergie éolienne, comme le solaire, la biomasse, la géothermie, l’énergie des vagues, etc. L’énergie éolienne est ensuite, l’énergie la plus éco-compétitive sur le marché mondial.
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L’année dernière s’est installée dans le monde une puissance de 37.500 mégawatts (MW) de moulins à vent, soit l’équivalent en puissance de 23 réacteurs nucléaires EPR. C’est devenu le premier marché de l’énergie.
Ceci se traduit par une innovation forte et une filière européenne qui pèse plus de 500.000 emplois, irriguant finement l’économie des pays qui ont investit dans cette énergie. L’énergie éolienne est enfin, une énergie douce, propre, durable, réversible, européenne qui, gérée à l’échelle d’un continent, peut garantir une part significative (20 % aujourd’hui jusqu’à 40 % demain) de nos besoins en électricité. Les exemples sont déjà là (e.g. : Danemark, Espagne…). Pour ce faire, les parcs éoliens doivent être de qualité, respectueux de l’intérêt général et ouverts aux citoyens.
L’énergie éolienne en 2012 est entrée dans une phase industrielle marquée par un dynamisme important et une croissance mondiale de près de 30 % en 10 ans. En Europe, malgré la crise, en 2011, les installations éoliennes ont représenté plus de 21 % de nouvelle capacité électrique installée. Aujourd’hui, la filière emploie 200 000 personnes en Europe. (source European Wind Energy Association).
consoGlobe : Quels sont les avantages de l’éolienne par rapport aux autres formes d’énergie (même polluantes) ? Quelles sont les principales différences avec l’énergie solaire par exemple, en termes d’économies et d’investissement ?
B.P : Cette question n’a de sens que dans la mise en place d’un schéma de complémentarité entre toutes les sources d’énergies renouvelables. Ainsi, en été il y a plus de soleil et moins de vent et vice-?versa en hiver. Autre dimension : il y a toujours du vent qui souffle quelque part en Europe, etc. Nous avons trop été habitués en France à une gestion centralisée d’une seule source d’énergie électrique.
- Le futur n’est définitivement pas là. Ce n’est pas une prise de position politique. Cela demande un autre grand écart. Ce n’est que par une gestion intégrée des énergies locales (i.e. : renouvelables) à un niveau transnationale que nous pourrons sérieusement répondre aux problèmes énergétiques à venir. C’est plus compliqué que le monolithique mais en même temps, beaucoup plus souple et beaucoup plus résilient quant à la stabilité et à la sécurité des réseaux électriques de distribution. Ceci étant dit, voici quelques chiffres : a) Coûts d’installation clef en mains
- Turbine à gaz : 0,5-0,7 €/MW installé
- Eolienne : 1,3-1,6 €/W installé
- Nucléaire : 2,5-3 €/W installé (cf.EPR)
- Solaire photovoltaïque : 3-5 €/W installé.
A priori, le gaz est le plus intéressant. Cependant, ce que ces chiffres ne disent pas c’est le « cout de vie » (life time cost) de ces investissements. On peut facilement imaginer que le coût de démantèlement d’une centrale éolienne, solaire ou gaz soit minime mais pour le nucléaire, il est énorme (sécurisation des sites pendant des milliers d’années) et à ce jour encore relativement méconnu. Bref, le coût d’investissement reflète-t-il la réalité ?
> Suite : les coûts pour le citoyen
Acheter le kWh solaire a 0,31 ou0,50 euro est une aberration quand on sait qu’il est facturée 0,10 au consommateur par EdF…Trouvez un commerçant qui vend moins cher un bien que son prix d’achat il court a la ruine !!!maintenant je crois savoir qu’il existe une taxe sur l’électricité qui vient compenser le manque a gagner d’EdF..ce qui veut dire que les plus pauvres d’entre nous payent pour permettre a un consommateur aisé d’avoir un bénéfice important sur sa production d’électricité solaire…Quel est le coût de fabrication de ces panneaux et son impact sur l’environnement?? Cordialement ! Claude