Donner du chocolat aux enfants : est-ce vraiment sans danger ?

Contrairement aux autres friandises, manger du chocolat peut être bon pour la santé de nos enfants ! Mais bien que ce soit un aliment énergétique aux apports nutritionnels intéressants, peut-on en donner à tous les enfants ?

Chocolat pour les enfants : pas en tablette avant deux ans !

Attention, évitez de donner un carré de chocolat même bio à votre bébé durant sa première année, car :

• Les constituants du chocolat ne sont pas adaptés à la digestion du tout-petit.
• Il convient de ne pas l’habituer précocement au goût du sucre.
• L’énergie apportée par le chocolat ne doit pas induire une diminution de consommation des aliments essentiels pour l’enfant, tel le lait (500 ml de lait 2^e âge par jour au moins jusqu’à 1 an, voire au-delà).
• Le cacao contient de la théobromine et de la caféine, certes en quantité faible (environ 60 mg de caféine pour 30 g de chocolat noir, 15 mg pour 30 g de chocolat au lait), mais qui confèrent au chocolat des propriétés excitantes.

Pas de chocolat pour les plus jeunes enfants © images72

La plupart des spécialistes conseillent ainsi d’attendre les 2 ans de bébé pour croquer du chocolat, et ce, en petite quantité (variable en fonction de son âge, de son poids, de son activité physique…).

Le chocolat n’est certes pas indispensable à la croissance de votre enfant, mais il est préférable qu’il en consomme un peu régulièrement, plutôt que de l’en priver, car un jour, il risque de surcompenser.

Le PNNS (Programme National Nutrition Santé) recommande de remplacer les biscuits et viennoiseries, par un morceau de pain (complet, c’est mieux) avec du chocolat en tablette (10 à 20 g) accompagné d’un fruit,  qui permettra à l’enfant (à partir de 5-6 ans) d’être rassasié au goûter sans excès, tout en étant équilibré.

Enfants et chocolat : allergies, caries, obésité : le vrai et le faux

Les consommateurs réguliers de chocolat ne souffrent pas plus de problèmes de surpoids que les personnes qui en consomment pas ou peu. Comme tout aliment riche en calories, le chocolat ne fait pas grossir s’il est intégré en quantité raisonnable dans une alimentation équilibrée : sa consommation quotidienne pour un enfant ne doit pas excéder 50 g, tous produits chocolatés confondus.

Classé dans les allergènes rares, le chocolat présente peu de risques d’allergie pour l’enfant. Toutefois, ça peut être le cas pour les ingrédients ajoutés au cacao, comme les fruits secs oléagineux (amandes, noisettes, etc.), le lait, la lécithine de soja, la vanilline, etc..

En cas de doute, il convient de vérifier la liste des ingrédients entrant dans la composition du produit, figurant sur l’emballage.

C’est le sucre et non le chocolat en lui-même qui est à l’origine de la formation de caries. D’ailleurs, le cacao a un pouvoir anti-cariogène, car il contient trois substances (fluor, tanins, phosphates) qui luttent contre le développement de bactéries buccales liées au sucre.

N’oubliez pas le brossage des dents © gulserinak1955

Toutefois le sucre contenu dans le chocolat exige un brossage soigné des dents, d’autant que le chocolat a tendance à se nicher dans le creux des dents !

Et que valent les produits chocolatés ?

Qu’en est-il des autres formes de chocolats : en poudre, en pâte à tartiner ou dans les gâteaux ?

Le chocolat en poudre

Le chocolat en poudre est une préparation sucrée et aromatisée au cacao. Plus digeste que le chocolat en tablette, car moins gras, il est possible d’ajouter du cacao en poudre dans les biberons de lait 2^e âge de l’enfant à partir de 8 mois et éventuellement aux bouillies de céréales.

Les enfants adorent le chocolat chaud © images72

Il existe d’ailleurs des préparations de lait et de poudre au chocolat spécifiquement conçues pour les bébés et bio.

Vers 18 mois, le chocolat chaud du matin peut être une solution à donner aux enfants afin qu’ils continuent à boire du lait. Le mieux reste le cacao en poudre bio maigre non sucré (comptez 315 kcal, 18,5 g de protéines, 11,5 g de glucides, 21,7 g de lipides, pour 100g).

Les biscuits et gâteaux chocolatés

À consommer occasionnellement, car trop sucrés et riches en graisses. Ainsi beaucoup de desserts et de gâteaux au chocolat sont réalisés à partir de chocolat à cuire à forte teneur en cacao, très gras et pas très digeste pour les tout-petits de moins de deux ans.

Pour ces derniers, vous pouvez toujours leur faire découvrir le goût du chocolat à travers des desserts bio spécifiques pour bébé aromatisés au cacao et fortement dégraissés : desserts lactés, céréales infantiles. En effet c’est une poudre de cacao maigre (représentant 5 % du produit environ), qui leur donne un goût chocolaté.

Mais attention, il est conseillé de ne pas en consommer avant 7 voire 12 mois et à raison d’une seule fois par jour.

Au-delà de 2 ou 3 ans, les biscuits ou gâteaux individuels doivent être consommés de manière occasionnelle, car ils contiennent trop de sucre et de matières grasses pour les enfants. Réservez-les pour les déplacements par exemple.

La fontaine de chocolat, à déguter avec des fruits frais © Tsuguliev

Et pour un goûter festif, pensez à remplacer le traditionnel gâteau au chocolat par des quartiers de fruits de saison à tremper dans du chocolat bio fondu : une occasion ludique de faire découvrir aux enfants les saveurs et vertus des fruits.

Les pâtes à tartiner, à éviter

Une cuillerée de pâte à tartiner (15 g) que l’on trouve dans le commerce n’apporte que 2,25 % des apports journaliers recommandés (AJR) en calcium pour les enfants de 1 à 9 ans.

• La teneur en cacao (source de polyphénols antioxydants, magnésium, etc.) de ces pâtes est 8 à 10 fois plus faible que celle du chocolat en plaquette.

• 85 % de leurs ingrédients sont du sucre (deux fois plus sucré que le chocolat noir) et de l’huile d’où une qualité nutritionnelle très faible pour une densité calorique très élevée.

Comme on vient de le voir, tous les chocolats ne se valent pas à tous les âges, et une consommation bien pensée de « bon » chocolat participe à la croissance et au bien-être de nos enfants ! C’est une bonne nouvelle non ?

Article republié