Pour favoriser l’accès à l’eau potable, une chimiste vient d’élaborer un « livre à boire » capable de produire de l’eau potable.
Aujourd’hui, près de 780 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable. Ils sont plus de 358 millions rien qu’en Afrique subsaharienne. Pour lutter contre cette difficulté à se procurer de l’eau potable, une jeune chimiste de l’Université de Virginie aux États-Unis, Theresa Dankovich, a imaginé une invention révolutionnaire : un livre dont les pages permettent de transformer l’eau contaminée et usée en eau potable.
Un livre traduit en 33 langues
Ce « livre à boire » n’était qu’un prototype il y a un an. Il a depuis été testé sur 25 sites où l’eau est polluée, au Ghana, au Kenya, en Haïti et au Bangladesh. Le papier aux minuscules particules de cuivre et d’argent a prouvé qu’il pouvait éliminer plus de 99 % de bactéries contenues dans l’eau polluée.
Theresa Dankovich, responsable des recherches, affirme que « même avec des sources d’eau fortement contaminées par des millions de bactéries, nous pouvons atteindre 99,9 % de pureté grâce aux nanoparticules d’argent et de cuivre ». Pour ce faire, il suffit d’arracher les pages du livre dans l’eau, qui agissent comme un filtre.
Une page pour 100 litres d’eau purifiée
Les ions de ces particules détruisent les bactéries de toutes les maladies infectieuses transmises par l’eau. Les pages du livre permettent d’atteindre des niveaux de contamination comparables à ceux des eaux potables américaines. Une page suffit à purifier jusqu’à 100 litres d’eau, un livre entier peut fournir de l’eau potable pendant quatre ans à une personne.
Le choix du livre est très simple, cela sert à délivrer des messages de prévention pour éviter de polluer l’eau. « L’un des plus grands défis de l’ONG Water Is Life, partenaire du projet, est d’allier sanitaire et éducatif. Apprendre les gestes élémentaires d’hygiène aux populations défavorisées », explique Brian Gartside, designer du projet.
En 2014, Theresa Dankovich avait lancé une collecte de fonds pour financer le développement du Drinkable Book, sa production et son déploiement sur le terrain dans plusieurs pays. Cette année, la jeune chimiste a présenté son invention à la 250ème rencontre de l’American Chemical Society à Boston. Elle essaye désormais de trouver comment intégrer l’utilisation de son projet aux habitudes des populations.