Benoit Hamon, le candidat socialiste investi par la primaire de la Belle Alliance, axe son programme autour des réformes institutionnelles… et de l’environnement. Ses voisins de gauche, tant bien sûr l’écologiste Yannick Jadot, que Jean-Luc Mélenchon, en font un thème central de leur campagne. Au centre, Emmanuel Macron se revendique écologiste, et a reçu le soutien de la très engagée Corine Lepage. Seul François Fillon met moins l’accent sur cette thématique, car même la candidate à l’élection présidentielle du Front National, Marine Le Pen, avançait début février neuf propositions (parmi 144) sur l’environnement.
En 2017, on ne peut pas reprocher aux candidats de ne pas parler d’environnement. Tous veillent à mentionner la question lors de leurs meetings. Certains vont visiter des Fermes d’Avenir, comme Emmanuel Macron au début de ce mois à ferme de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire, une micro-ferme expérimentale d’1,4 ha créée en 2013, privilégiant l’agriculture raisonnée, les circuits-courts et la permaculture.
D’autres visitent des coopératives agricoles, comme Benoît Hamon, pour plaider pour une alimentation de qualité.
Campagne présidentielle et environnement : mention bien sur la forme, peut mieux faire sur le fond
Le thème est donc abordé, montrant que ce temps tant attendu où l’écologie ne serait plus le registre exclusif des écologistes est enfin arrivé. Cette évolution est suffisamment importante pour être notée. Mais si les candidats savent que les citoyens les attendent désormais sur cette question, leurs propositions sont-elles toutes à la hauteur ?
Jean-Luc Mélenchon : l’environnement, l’un des 7 chapitres capitaux
Le leader de La France Insoumise mise beaucoup sur l’écologie. C’est même l’un des sept chapitres de son projet L’avenir en commun. Il reprend l’idée qu’il avait déjà formulée il y a cinq ans d’une « planification écologique » et annonce qu’il consacrerait 100 milliards d’euros « essentiellement » à la transition écologique.
Plus original : il veut faire inscrire dans la Constitution une « règle verte », selon laquelle il ne serait pas possible de « prélever sur la nature davantage que ce qu’elle peut reconstituer, ni produire plus que ce qu’elle peut supporter ». Il promet aussi la sortie du nucléaire, la réduction de la part des énergies fossiles, des protéines carnées dans l’alimentation, et souhaite promouvoir les arbres fruitiers dans l’espace public.
Benoit Hamon : l’environnement, axe central
L’ancien ministre de l’éducation nationale, en discussion avec le candidat écologiste pour une éventuelle alliance – le candidat EELV à la présidentielle a même affirmé estimé que Benoît Hamon avait des positions « incontestablement » écologistes – annonce vouloir développer la fiscalité environnementale, notamment par la TVA. Il propose également de lutter contre la maltraitance animale, de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 %, de fermer les centrales à risque en fin de vie, et de sortir du diesel à l’horizon 2025.
Celui qui a fait adopter une loi importante sur l’obsolescence programmée promet enfin de lutter contre le gaspillage alimentaire et lutter contre les perturbateurs endocriniens, ainsi que les pesticides. Au total, 12 mesures pour amorcer la transition écologique.
Emmanuel Macron : faire de la transition écologique un axe de développement central du pays
Emmanuel Macron a ouvert le bal des entretiens menés par le WWF sur les questions environnementales. On en sait donc plus sur ses position. Il affirme que l’écologie sera l’un des « piliers majeurs » de son action. Il veut un Grenelle de l’alimentation, et appuyer le monde agricole avec une enveloppe de 5 milliards d’euros en cinq ans afin de faire monter en gamme la qualité des produits, de moderniser les exploitations, de développer la demande en produits bio et locaux, et d’améliorer la condition animale.
En matière énergétique, il promet un programme de 500.000 rénovations de logements par an dont 200.000 « passoires thermiques » via des subventions directes à la place du crédit d’impôt sur la transition énergétique (CITE) pour les plus précaires et une simplification du CITE pour les autres.
Pour accélérer la disparition du diesel, il propose de faire converger totalement en cinq ans la fiscalité entre l’essence et le diesel en créant une prime de conversion de 1.000 euros pour l’achat d’un véhicule plus récent.
Il estime concernant le nucléaire que « tout n’est pas à jeter. C’est l’énergie électrique la plus décarbonée. Mais nous ne devons pas en être dépendant à 75 % comme aujourd’hui ». Interdiction de l’exploitation du gaz de schiste, maintien des objectifs de développement des énergies renouvelables, interdiction des cultures d’OGM mais pas de la recherche pour « ne pas laisser ça à des industriels de type Monsanto ou Bayer », complètent son programme.
Souhaitant maintenir la lutte contre le changement climatique comme priorité, il a offert aux scientifiques américains de venir travailler en France, en réponse à la politique climato-sceptique du nouveau président américain Donald Trump. Il propose de sortir des énergies fossiles, notamment en fermant toutes les centrales à charbon du territoire dans les cinq ans à venir.
François Fillon : en avant nucléaire toutes !
Pour le candidat des Républicains, la solution prioritaire, c’est le nucléaire ! Il veut notamment consolider la filière, construire de nouveaux réacteurs, et prolonger la durée de vie des centrales de 40 à 60 ans. François Fillon est par ailleurs favorable à Notre-Dame des Landes et veut faire disparaitre le principe de précaution de la Constitution. Il soutient enfin la reprise des recherches sur les OGM.
Marine Le Pen, un programme environnemental en forme de feuille de vigne
En y regardant de plus près, les propositions de la responsable frontiste sont très générales : « rompre avec le modèle économique fondé sur la mondialisation sauvage des échanges et le dumping social, sanitaire et environnemental » (certes) ; « faire de l’isolation de l’habitat une priorité budgétaire du quinquennat » (bien, si c’est fait) ; « développer massivement les filières françaises des énergies renouvelables » mais « décréter un moratoire immédiat sur l’éolien » ; « maintenir, moderniser et sécuriser la filière nucléaire française » (quelle coordination avec le point précédent ?) ; « soutenir une filière française de l’hydrogène » ; « interdire l’exploitation du gaz de schiste », ainsi qu’interdire les OGM et défendre le bien-être des animaux sont les grands axes du FN.
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Tous des menteurs, la pollution fait tourner la planche à billets, ils en ont rien à faire de détruire la planète tant que ça rapporte du fric.
Le grenelle de l’environnement devait soit disant mettre en oeuvre beaucoup de mesures, on voit le résultat : 1 pas en avant – 2 pas en arrière …
Capitalisme = destruction et pollution de la planète par les multinationales.
Comment Macron peut se dire envers l’écologie ???
– « Le diesel est une force dans notre pays »
– « Le nucléaire fait partie de nos compétences et il faut investir encore dans cette énergie » #LePen dit pareil
– « Je suis pour la politique économique européenne. Pas besoin d’un accord national pour le CETA » == Pour le CETA.
Parlons ensuite programme. Seul JLM a quelque chose de concret à proposer.
Entre ce que dit Macron et ce qui serait fait je suis perplexe, Macron même s’il s’en défend est un socialiste et son programme serait identique à celui de Hollande, c’est à dire des promesses non tenues, je prie pour que ça n’arrive pas!