S’inspirer de la nature pour développer des produits et des techniques révolutionnaires : c’est là l’essence même du biomimétisme. Cette approche scientifique puise ses idées dans la faune et la flore, partant du constat que les espèces animales et végétales parviennent à s’adapter d’elles-mêmes à l’évolution de leur environnement.
Le biomimétisme pour respecter l’environnement
C’est l’ouvrage de Janine Benyus Biomimétisme : quand la nature inspire des innovations durables qui dès 1997, a porté à la connaissance du grand public cette approche scientifique. Il aura tout de même fallu attendre 2011 pour en avoir la traduction en français !
Cette auteure de six ouvrages sur le biomimétisme, passionnée par le sujet, a fondé le Biomimicry Institute dont l’objectif est de promouvoir le biomimétisme, démontrant ses applications efficaces et respectueuses de l’environnement dans bien des domaines : agriculture, architecture ou informatique.
Les solutions sont dans la nature
Le biomimétisme démontre avec talent que quel que soit le problème, la nature a déjà trouvé la solution. Janine Benyus dans son ouvrage expose le comportement exemplaire de la nature :
- Sa source d’énergie principale est l’énergie solaire.
- Elle n’utilise que la quantité d’énergie dont elle a besoin.
- Elle adapte la forme à la fonction.
- Elle ne jette rien mais recycle tout.
- Elle parie sur la diversité et sur les complémentarités.
- Elle travaille à partir des expertises locales.
- Elle limite les excès de l’intérieur.
- Elle utilise les contraintes comme source de créativité.
Imaginez si les grands industriels se mettaient tous à imiter la nature ! Comme le dit avec simplicité Janine Benyus : « Regardez le monde de la nature : il fonctionne sans actionnaires exigeants, ni grosses usines polluantes, et ce depuis 3,8 milliards d’années, sans dépenser un sou en recherche et développement ! »
Quelques exemples de biomimétisme
Déjà sur le marché ou en cours de développement, voici quelques innovations géniales que l’on doit au biomimétisme.
Un détecteur d’explosifs inspiré des antennes de papillon
Des chercheurs du CNRS se sont inspirés du Bombyx du Mûrier, un papillon de nuit originaire de Chine et dont la chenille est communément appelée ver à soie. Ils ont copié la structure de ses antennes pour créer un micro-levier en silicium où s’alignent près de 500.000 nanotubes en dioxyde de titane, capable de détecter des concentrations de TNT jusqu’à 1.000 fois inférieures aux quantités que la technologie actuelle est en mesure de repérer.
Le CNRS précise que cette même technologie pourrait être utilisée pour détecter les drogues ou les substances toxiques comme les COV. Quel flair !
Un TGV qui s’inspire du martin-pêcheur
Quelle particularité possède le martin-pêcheur ? Ce tout petit oiseau qui peut atteindre des vitesses incroyables, a la capacité de plonger sans faire une seule éclaboussure. Il parvient ainsi à passer d’un environnement à faible résistance, c’est-à-dire l’air, à un milieu qui lui, lui oppose une certaine résistance : l’eau.
Les ingénieurs japonais se sont inspirés de l’aérodynamisme du martin-pêcheur pour construire un modèle de Shinkansen – comme on appelle les TGV au Japon -, reliant Osaka à Hakata, au sud du Japon. Ils l’ont conçu en faisant le parallèle entre le martin-pêcheur qui entre dans l’eau à vive allure et un train à grande vitesse faisant de même dans un tunnel. De cette manière, ils ont pu résoudre les problèmes liés à la vague de pression qu’engendrait l’entrée dans un tunnel et l’énorme bruit qui en résultait et qui jusqu’alors dépassait allègrement les normes acoustiques.
Cette technologie a permis aux ingénieurs d’augmenter de 10 % la vitesse du train et dans le même temps de réduire sa consommation électrique de 15 %.
Lire page suivante : l’énergie de la photosyntèse et le revêtement antibactérien peau de requin
Emmy a dit: wow cette article me fait plaisir
super
bonjour baptiste 🙂
bonjour:)
Dommage que l’article ne fait nullement mention de l’humusation (la Métamorphose, en 12 mois, des défunts en humus sain et fertile) qui pourtant en plein dans le biomimétisme ! C’est le nouveau mode sépulture qui s’inspire complètement du merveilleux modèle de la forêt pour rendre, correctement, aux couches fertiles de la Terre tous les « restes » de ce qu’Elle a produits. Il est porté par un collectif belge : poser le corps enveloppé d’un simple linceul sur une couche de 50 cm de matières végétales avant d’être recouvert de 2 m³ de broyas de bois d’élagage, afin qu’il se transforme en humus sain et fertile, au bout de 12 mois ! La proposition défie tous les codes culturels en place et, pourtant, elle a de quoi séduire dans son invitation à retrouver la terre, avec cohérence et respect. La proposition ne manque pas d’arguments : économiques (pas de frais de cercueil, de concession, de sépulture, etc.) et écologiques, puisque le processus élimine toute forme de pollution des sols. Des tests effectués avec des animaux (bovins et porcins) révèlent des résultats fort convaincants. Sur leur site internet (du même nom humusation.org), les concepteurs valorisent aussi la dimension sacrée – quelles que soient les convictions – en prônant un terrain sécurisé, baptisé “Jardin-Forêt de la Métamorphose”. L’humusation inclut également la restitution d’une part de terreau à la famille, accompagnée d’une pousse d’un arbre qui grandira en mémoire de l’être disparu. Une pétition en ligne est lancée pour que l’humusation devienne une pratique funéraire reconnue. Une belle invitation à observer que l’aventure de la vie continue, au-delà de la mort et que donc la vie est plus forte que destin !
Bonjour,
article très agréable à lire (le blog l’est d’une façon générale) et les illustrations sont superbes. Toutefois, à propos de la comparaison du Shikansen avec le martin-pêcheur, la photo de l’oiseau est celle d’un martin chasseur de Smyrne (les martins chasseurs ont un bec plus épais que les martins pêcheurs, plus proche du « nez » du train, en fait).
Cordialement,
et dire que certains s’évertuent à détruire ce maillon de la chaine alimentaire…
… tout comme ceux qui ont réduit à la monoculture leur pays (malaisie et indonaisie) pour produire de l’huile de palme dangereuse pour la santé (système cardiovasculaire) au détriment de l’environnement et biodiversité d’où sont tirés de nombreux médicaments et techniques de construction…
Dès l’Antiquité, on a donné la forme de poisson aux bateaux pour avancer sur l’eau. Clément Ader et les autres se sont inspirés des animaux volants.
Le principe n’est pas nouveau, les découvertes le sont.
Comme je viens de découvrir que le silicium était un métal ???????
J’ai toujours cru que c’était un minéral.
merci pour l’info
Bonjour et merci Annabelle pour cet article. La traduction française du livre de Janine M. Benyus est en effet disponible aux éditions Rue de l’échiquier sous le titre « Biomimétisme : quand la nature inspire des innovations durables ». Dans toutes les bonnes librairies et ici :
http://www .ruedelechiquier.net/les-livres