Les vagabonds de l’énergie : voyager en voilier vers la sobriété heureuse

L’avion, on le sait, est source d’une pollution impressionnante, mais sa rapidité et son efficacité nous laissent peu d’autres choix. Pourquoi pas, alors, mettre le déplacement au coeur du voyage, autant que la destination et, à l’exemple des Vagabonds de l’énergie, embarquer sur un voilier ?

Rédigé par Les Vagabonds de l'énergie, le 15 Jan 2017, à 16 h 00 min
Les vagabonds de l’énergie : voyager en voilier vers la sobriété heureuse
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Nous avons tous l’envie de voyager pour se découvrir, découvrir le monde et être émerveillé par sa splendeur. Est-il possible aujourd’hui de le faire sans mettre à mal son bilan écologique personnel ? L’avion, on le sait, est source d’une pollution impressionnante, mais sa rapidité et son efficacité nous laissent peu d’autres choix. Pourquoi alors, ne pas mettre le déplacement au coeur du voyage, autant que la destination, et embarquer sur un voilier ?

Les Vagabonds de l’énergie et le voyage en voilier

Clément Bresciani et François Glaizot, porteurs du projet « les Vagabonds de l’énergie », ont décidé de voyager lentement, sans prendre l’avion pour un tour du monde, dont ils ramèneront un documentaire montrant les rapports entre les hommes et l’énergie qu’ils consomment.

Au départ, le bateau s’est vite imposé comme le seul moyen de traverser l’Atlantique, et quoi de mieux pour les Vagabonds de l’énergie, qu’un bateau à voile ! Voici leur témoignage sur cette première phase de leur grande aventure.

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© Les Vagabonds de l’énergie

Sur un voilier en mer, l’indispensable et contraignante gestion des ressources

Afin d’être autonomes le plus durablement possible, les marins doivent rationner les ressources.

L’eau en premier lieu : dans notre cas, nous avions environ cinq litres d’eau par jour et par personne pour la toilette, la cuisine, la vaisselle, la lessive. Pour l’eau potable, deux solutions : consommer le stock embarqué ou dessaler l’eau de mer. Pour la cuisine, l’eau de mer est sollicitée en premier, car elle apporte le sel pour la cuisson (en la limitant à 1/3) et peut aussi servir à la vaisselle (sauf pour le rinçage).

La consommation électrique ensuite : les instruments de navigation, le pilote automatique et le réfrigérateur sont de gros postes difficilement compressibles. Pour recharger les batteries, on utilisait souvent un groupe électrogène ou le moteur auxiliaire, mais de plus en plus, les navigateurs se tournent aujourd’hui vers les éoliennes et panneaux solaires embarqués, pour obtenir une source d’électricité fiable, économique et écologique,uniquement réservée aux besoins primordiaux cités ci-dessus.

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Panneaux solaires embarqués © LSaloni Shutterstock

L’expérience du voyage lent et autonome est riche en apprentissage quant à la gestion des ressources au quotidien. Elle permet, pour les personnes soucieuses de leur empreinte écologique, de se mettre en situation « forcée » de sobriété : sur le bateau, il n’est plus possible de prendre des douches à rallonge, d’allumer le chauffage, de rester des heures devant un ordinateur, ou de succomber à une fringale, au risque de prendre la part de quelqu’un autre voire de compromettre la suite du voyage. Au bout du compte, on réalise rapidement qu’il est possible de jouir à bord de ces éléments du confort habituel qui rythment nos journées à terre, mais surtout qu’il est aussi très aisé de s’en passer, même sur le long terme.

Sur un voilier, une micro-société se met donc en place, codifiée par l’économie des réserves en eau, en énergie et en nourriture : un parallèle facile à faire entre les ressources embarquées et les celles de notre planète, elles sont à utiliser avec modération !

Des relations humaines profondes

En mer, il importe de repenser ses habitudes et de privilégier les divertissements simples comme la lecture, les jeux de cartes, les activités artistiques ou artisanales.

La vie à bord redonne toute sa place au collectif, au partage : apprentissage des noeuds, jeux à plusieurs, créations musicales, partage de livres… Les moments solitaires sont également une source de recueillement dont on profite à bord : il est même conseillé de ne pas les éviter !

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Sur le plan humain, le bateau représente l’unique lieu de vie et d’interaction. La durée et le huis-clos chamboulent les relations sociales, ce qui peut faire naître des tensions dues aux limites personnelles et à aux impatiences de chacun. À chacun, en reprenant conscience de l’importance des mots, de réparer ces erreurs et d’éviter la récidive.

Mais, naviguer sur un même bateau favorise surtout les échanges profonds, loin des conversations habituelles succinctes : débats nourris, réels partages de connaissances, si bien que le temps d’une traversée, un lien unique se crée entre tous les membres.

L’arrivée dans les Caraïbes nous a semblé irréelle, et devoir se séparer de notre équipe et du voilier pour continuer notre route a été un déchirement, uniquement compensé par notre soif de découvertes et de nouvelles rencontres à venir. Un voyage en voilier est indiscutablement une expérience unique, riche en enseignements et pleine de sens.

 

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