En octobre dernier, l’enseigne avait été interpellée par la branche française de l’ONG Foodwatch, qui dénonçait la présence dans des aliments d’épicerie (dans plusieurs pays de l’UE) de traces d’hydrocarbures (MOAH, mineral oil aromatic hydrocarbons, et MOSH, mineral oil saturated hydrocarbons) provenant des cartons d’emballage en fibres recyclées.
Les aliments présentent des traces d’hydrocarbures provenant des cartons d’emballage
En effet, Foodwatch avait alerté sur la contamination chimique de produits alimentaires courants – comme les pâtes ou le riz – par des emballages cartonnés, affirmant que des huiles dérivées d’hydrocarbures avaient été retrouvées.
« Comme tout distributeur et industriel, explique Michel-Édouard Leclerc sur son blog, nous avons été amenés à nous pencher sur la problématique des perturbateurs endocriniens. Mais c’était la première fois, en tous les cas pour E.Leclerc, que nous étions confrontés à cette question de la migration des encres d’emballages. Interrogés, les pouvoirs publics – comme souvent – n’avaient pas vraiment de réponse. De son côté, Foodwatch a étayé son interpellation et nous a communiqué sans difficulté l’intégralité des études et analyses sur lesquelles elle s’appuyait. En croisant leurs résultats avec nos propres analyses, nous avons abouti aux mêmes conclusions. »
Emballages contaminés : priorité à la préoccupation santé
Michel-Édouard Leclerc promet donc de « s’engager fortement contre la pollution cancérigène des emballages alimentaires, avec un cahier des charges rénové pour ses marques propres (Marques Repère, €co+) et des exigences clairement exprimées auprès des marques nationales. » Ainsi, ajoute Michel-Édouard Leclerc, « sur plus d’une cinquantaine de références identifiées, l’objectif est qu’au deuxième semestre 2017, leurs emballages et conditionnements soient satisfaisants ». Mais il précise : « Comme je l’ai exprimé à Foodwatch, cet engagement nouveau crée malgré tout une situation complexe où la défense de l’environnement et celle de la santé entrent en confrontation ». L’enseigne s’est engagée très tôt sur la réduction des emballages, les sacs en plastique et le recyclage. De plus, la réglementation européenne impose un recyclage à 60 % du poids de carton mis en oeuvre.
« Très clairement, poursuit Michel-Édouard Leclerc, c’est la préoccupation santé qui est prioritaire. Il n’empêche, les solutions alternatives à court terme et qui permettent de faire barrière aux MOAH et MOSH consistent à remettre un emballage-écran (vierge ?). Du coup, il faut être conscient que cela met un bémol à la lutte contre le suremballage. » Et de préciser : « J’ai demandé à ce que l’on remette la pression, et qu’à tout le moins dans le cahier des charges des acheteurs, on prépare la prohibition des emballages pouvant contaminer par des MOAH et/ou dépassant des seuils de MOSH supérieurs à 2 mg/kg dans les aliments. »
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