La question écologique n’a jamais été aussi au centre de l’actualité que ces dernières années, de l’organisation de la COP21, à la sortie en salle de films tels que « Demain » ou « Qu’est-ce qu’on attend ? ». Autant d’événements qui ont conduit les Français à être de plus en plus sensibles aux changements de notre environnement. Pourtant, si la question du réchauffement climatique est aujourd’hui ancrée dans les esprits, celle de la préservation de la biodiversité est souvent oubliée.
Avec la majorité de la population habitant en ville – plus de 80 % en 2016 -, les Français semblent de plus en plus déconnectés de la nature. Dans sa note rédigée pour La Fabrique Ecologique, le groupe de travail présidé par Pierre Cellier identifie cette méconnaissance de la biodiversité et cette déconnexion à la nature comme l’un des principaux freins au développement de nouveaux emplois dans ce secteur.
Les métiers de la biodiversité n’ont pas le vent en poupe
Le nombre d’emplois liés à la biodiversité est en effet loin des prévisions que le rapport du Comité de filière sur la biodiversité et les services faisait en 2010.
En effet, 30.000 emplois étaient espérés en 2015, puis 40.000 en 2020 (pour les métiers coeur). Or, selon un rapport du Conseil Économique Social et Environnemental de 2016, ce nombre est aujourd’hui seulement de 22.000. On assiste à une stagnation depuis les années 2010.
De plus, les jeunes diplômés de formations d’écologues ont de plus en plus de mal à accéder à un emploi stable. Pourtant, le développement de ces métiers est essentiel, pour que la transition écologique s’inscrive dans la société et dans les entreprises.
S’il existe de nombreuses initiatives (citoyennes mais aussi en entreprises) visant à préserver l’environnement, la tendance est cependant beaucoup trop lente. Pour que les citoyens se saisissent de ces enjeux dans leur quotidien comme dans leur vie professionnelle, il est nécessaire de mieux les sensibiliser et les éduquer à l’environnement, au développement durable et à la biodiversité. La meilleure diffusion des connaissances et la reconnexion des Français à la nature permettront de donner davantage de reconnaissance aux métiers de la biodiversité, d’en développer le nombre et donc d’accélérer notre transition écologique.
La Fabrique Ecologique propose trois pistes d’action, sur le long, moyen et court terme pour une meilleure diffusion des connaissances liées à la biodiversité.
Créer des lieux pour tous, où l’on pourrait s’éduquer à l’écologie et à la biodiversité.
Ces lieux permettraient de découvrir les usages de la nature, l’organisation du monde vivant, le fonctionnement des écosystèmes. Les auteurs de la note fixent l’objectif de 7.000 lieux répartis sur l’ensemble du territoire avec une animation notamment par les réseaux d’associations d’éducation à l’environnement.
Développer les formations numériques comme outils de connaissance.
En développant ceux qui existent déjà (les MOOC notamment), l’intérêt serait de sensibiliser davantage le grand public et les professionnels par des formations faciles d’accès.
Mettre en place un réseau national d’experts, qui soutiendrait et conseillerait les acteurs économiques
Ce réseau aurait pour objectif d’attirer l’attention sur l’importance de la biodiversité dans la mise en place de projets précis, comme dans le fonctionnement global de l’entreprise. Il pourrait être porté par les Chambres de Commerce et d’Industrie Territoriale, les Chambres d’Agriculture et les Chambres des Métiers et de l’Artisanat.