Le CNRS a mené une enquête concernant les logements en location à Paris et les chances de visiter un appartement qu’ont les personnes avec un nom français ou un nom maghrébin. Le résultat est malheureusement sans surprise.
Malgré la stabilité financière avoir un nom maghrébin fait peur
Jeudi 2 mars 2017, le CNRS a publié le résultat de sa recherche sur la discrimination lors de la recherche d’un logement en location. Pour que les résultats ne soient pas faussés, les chercheurs ont créé un profil qui devrait inspirer la confiance des propriétaires puisque deux des quatre profils testés se présentaient comme fonctionnaires et avaient, de fait, un emploi stable et en CDI donc une rentrée d’argent régulière.
Les chercheurs ont ensuite répondu à 504 annonces immobilières entre avril et mai 2016. Ils ont ensuite analysé le taux de réponses pour la simple visite de l’appartement, donc avant même constitution du dossier de location. La discrimination pratiquée a été flagrante.
Moins de 20 % de réponses pour les profils à consonance maghrébine
Les profils utilisés par les chercheurs présentaient deux Français avec un nom à consonance gauloise, dont un fonctionnaire, et deux Français avec un nom d’origine maghrébine, dont un fonctionnaire. Sans surprise, le meilleur taux de réponse pour visiter l’appartement a été enregistré pour la personne avec un nom français et fonctionnaire : 42,9 %. S’il n’y avait pas eu de discrimination, le futur locataire travaillant dans la fonction publique et ayant un nom maghrébin aurait dû avoir un taux de réponse similaire. C’est loin d’être le cas puisque ce dernier plafonne à 15,5 % de réponses positives, soit près de trois fois moins.
Concernant les deux profils non-fonctionnaires, la différence existe mais est moins flagrante : 18,7 % pour le profil avec un nom français et 12,9 % pour le profil avec un nom maghrébin. La preuve, selon les chercheurs, que la sélection ne se fait pas uniquement sur la capacité à payer le loyer, seul paramètre objectif, mais bien sur l’origine ethnique des candidats. Une pratique illégale puisque la discrimination raciale est punissable d’amendes et de peines de prison.
Illustration bannière : Le racisme est rampant – © Prazis Shutterstock
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