En effet, si le plomb a disparu depuis longtemps des plombages, un élément dangereux y subsiste encore : le mercure. La Commission Européenne s’est saisie du sujet pour l’interdire dans les plombages. Avec quelques nuances.
Plus de mercure dans les amalgames dentaires pour 2018
Les plombages sont plus justement appelés amalgames dentaires : ne contenant plus de plomb, ce qualificatif n’est plus adapté. Toutefois la présence de mercure (qui représente près de 50 % de la composition de l’amalgame dentaire) nécessitait une décision de la part des autorités sanitaires puisque ce métal lourd est reconnu comme toxique. Mais la toxicité des amalgames dentaires, en revanche, ne fait pas l’unanimité, ce qui explique pourquoi le mercure est encore utilisé dans les soins dentaires.
Le mercure est un métal lourd et très polluant qui pourrait, dans le futur, devenir un problème pour la planète. La Commission Européenne a, dans une nouvelle réglementation, interdit dès le 1er juillet 2018 l’utilisation de ce composant. Les dentistes ont depuis des années des produits de substitution tout aussi efficaces, et surtout moins dangereux et moins polluants à leur disposition.
L’utilisation des amalgames à base de mercure encore autorisée
L’interdiction du mercure dans les amalgames dentaires n’est toutefois pas encore totale : la Commission Européenne a, dans ce texte, ciblé seulement une partie de la population (espérant probablement que les dentistes signeront d’eux-mêmes la fin des plombages au mercure avec le temps). Seulement les populations les plus à risque sont concernées par l’interdiction.
Ainsi, la nouvelle réglementation européenne prévoit que dès le 1er juillet 2018, les dentistes ne pourront plus utiliser de plombages au mercure pour soigner les enfants de moins de 15 ans, les femmes enceintes et les femmes qui allaitent.
Illustration bannière : Examen dentaire – © zlikovec Shutterstock
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Depuis le 25 décembre 2013, le seuil de tolérance de teneur en plomb de l’eau destinée à la consommation humaine est passé de 25μg/L à 10μg/L. Pour le mercure c’est 6 μg/L.
Dans la salive d’une bouche avec des plombages au plomb on peut trouver 50μg/L de plomb et on avale environ 1,5 litre de salive par jour.
Mais on peut se poser effectivement la question de la toxicité des composants qui les remplacent. Il faut noter qu’ils ne font pas l’objet d’études approfondies de leur toxicité comme les médicaments alors que nous allons avoir ces substances dans notre bouche pendant toute notre vie.
Cela fait quelques décennies qu’il n’y a plus de plomb dans les « plombages ».
La fin du mercure implique la fin des obturations de caries à base de métaux, et donc l’usage d’obturateurs à base de résines et de solvants probablement aussi problématiques que le mercure.
C’est probablement quitter un problème aux conséquences connues pour un autre aux conséquences qui restent à évaluer.