D’ici 2025, la France lancera sa 1ère installation souterraine de stockage de déchets nucléaires. Selon l’ANDRA(1), pilote du projet actuellement à l’étude, il s’agira d’un « stockage profond des déchets de haute activité et de moyenne activité à vie longue« . Entendez par là qu’un confinement sera nécessaire pour préserver l’environnement des radiations des déchets nucléaires pour une durée d’au moins 200 000 ans.
CIGEO, un projet qui soulève des questions de fond
Quant aux détracteurs du projet, ils arguent que l’enfouissement est un aveu d’impuissance face à la problématique du stockage de nos déchets radioactifs.
Les pro et les anti-atome s’affrontent sur ce sujet brûlant avec comme toile de fond le gigantesque chantier souterrain de Bure, dans la Meuse, où le projet CIGEO (Centre Industriel de stockage GEOlogique) entre en terre avec pour objectif une ouverture de site en 2025.
Ce projet pose de très nombreuses questions, quant à sa conception, sa réalisation, aux acteurs du projet, en terme de sécurité bien sur, et de projection dans l’avenir, puisqu’il est obligatoire dans le cadre d’un tel héritage, d’assurer la conscience de la mémoire du site au générations futures.
Le projet d’ouverture du centre est fixé à l’année 2025. n débat public sera lancé dès 2013. L’affrontement entre les protagonistes du projet et les anti nucléaires, associations environnementales et habitants des zones voisines, a lui, déjà débuté.
Une nouvelle forme de stockage des déchets radioactifs à l’étude en France : l’enfouissement
CIGEO : le centre industriel de stockage géologique de Bure
Depuis 1991, l’ANDRA est chargée de l’étude officielle, en tant qu’établissement public indépendant, des sous-sols français pour définir une zone de stockage adéquate : la couche d’argile la plus homogène, imperméable, et stable pour un enfouissement « réversible » des déchets nucléaires.
Bure, dans la Meuse. C’est à 500 mètres sous terre, au coeur d’une couche argileuse vielle de 160 millions d’années, que l’Andra a creusé dès 2004 un laboratoire souterrain servant à vérifier l’ensemble des calculs effectués depuis 1991, qui permettront de perturber au minimum la roche élue comme hôte de nos toxiques reliquats pour des milliers voire des centaines de milliers d’années… 70 laboratoires collaborent sur ce projet, et la qualité de l’étude semble approuvée unanimement par les organismes de contrôle.
Devoir de mémoire du site de stockage des déchets radioactifs et réversibilité des installations :
Prévoir un enfouissement pour des centaines de milliers d’années, c’est faire un pari sur l’avenir. Personne ne pouvant savoir de quoi ce futur sera fait, guerre, cataclysme, ou paix durable, il est primordial de réfléchir à la mise en place des indications à destination des habitants de l’avenir, et ce, quels que soient les événements. C’est aussi pour cela qu’a été prévue la réversibilité des opérations de stockage. Les futurs responsables pourront ainsi transférer le stock si besoin est, ou si une nouvelle technologie a révolutionné le stockage des déchets nucléaires.
Les déchets seront dans un premier temps compartimentés et placés dans des « colis » (par définition destinés à être ouverts) et autres « ouvrages de stockage« , placés dans des alvéoles de stockage réversibles (c’est à dire que l’on pourra extraire ou ajouter des « colis »). Mais ces conditionnements finiront bien un jour par se dégrader ou perdre leur capacité de confinement… C’est alors la roche qui prendra le relais, et limitera à son tour la dispersion des substances radioactives pendant des « centaines de milliers d’années », selon les prévisions de l’ANDRA. Les propriétés de ce sous-sol sont d’être ultra stables et de répondre très précisément au cahier des charges du projet car elles auront un rôle crucial à jouer.
Cela ne m’étonnerais pas que dans quelques milliers d’années quand les futurs habitants de la terre (des cancrelats géants, pourquoi pas), découvrant nos déchets radioactifs fassent comme nous avec le pétrole: l’utilisent à des fins économiques et énergétiques mais se rendent compte au bout de quelques décennies que « ça pose quelques problèmes environnementaux ». J’espère juste que ces futurs êtres vivant auront l’intelligence de remettre en question leur mode de vie. En fait c’est une question de survie. La question des déchets est un problème grave et non résolu, personnellement je préfère qu’ils soient enfouis à très grande profondeur plutôt que stockés à l’air libre ou dans des entrepôts comme c’est le cas dans la majorité des cas, ce qui est au passage inconscient. Faire peser sur tant de décennies une si lourde responsabilité aux générations futurs est totalement inédit dans notre civilisation. Je crains que ces générations futurs n’inventent la machine à remonter le temps et qu’ils viennent ici pour nous présenter le montant de la facture de nos conneries.
Excellent et réaliste !
Il y a urgence d’amplifier la recherche pour le traitement des déchets nucléaires l’enfouissement n’est pas une bonne solution comment peut on garantir que dans mille ans, l’information ne sera perdue?
Pas de risque sismique dans la région ?
-22-2-2003 :5,4 de magnitude ; 3,5 en août 2007 ; les chiffres de 2007 donnés par l’Est Républicain entre janvier et août indiquent 54 jours avec séismes . Le tremblement de terre de 2003 était un ensemble de 71 épisodes en 3 jours . A 10 km de Bure , le tremblement a causé des fissures dans ma très vieille maison .
enfin un commentaire base sur des observations personnelles, des sources fiables et pas des ragots, enfin un commentaire capable de faire reflechir sur la realite telle qu’elle nous est presentee. Merci
ça pour faire, on sait faire du nucléaire mais quand il s’agit des déchets, c’est advienne que pourra. soit c’est dans la nature soit dans la mer soit dans la terre…pauvre de nous et surtout pauvre de nos enfants. le nucléaire ça n’enrichit qu’une poignée de personnes(t’a vu mes belles maisons..mes belles voitures..mes belles piscines..) mais ça pourrit le reste de l’humanité et ça tue. bravo la France!!!et quand on parle d’arrêter le nucléaire c’est l’épée de Damoclès qu’ils osent faire planer au dessus des têtes de ceux qui travaillent dans les centrales, et l’électricité est de plus en plus chère; servont nous donc de ce que nous avons déjà sous la main; le vent,le soleil,…la mer et surtout un vraie isolation des maisons.
Bonsoir a tous
200 000 ans, quelle langue doit on écrire sur les bidons ou containers de stockage ???
C’est un peu comme si nous avions a gérer les déchets de l’Homme de Néandertal,les commentaires a son sujet ne seraient sûrement pas élogieux !!!
Pourquoi de l’argent pour les énergies vertes a t-elle était détourné pour le nucléaire …
Bien sûr; il faut trouver la solution la plus sûre possible comme si c’était pour l’éternité. On ne peut pas savoir comment les choses vont tourner………….. Mais surtout, toujours avoir à l’esprt que s’ils sont là, c’est parce qu’on a toujours privilégié le profit immédiat. Il e faut surtout jamais oublier qu’on en est responsable et qu’il faut continuer à PAYER pour ne pas alourdir la note et faire constamment des recherches dans l’espoir qu’ils soient un jour utilisés autrement et ne pas en rajouter.
Les habitants de la terre devraient être informés officiellement du VRAI coût du nucléaire, actuel et à venir.
Bonjour,
Pour faire écho à cet article, voila un bon documentaire qui traite justement de ce sujet. Il parle de la question du nucléaire sous l’angle de la temporalité concernant la gestion de l’enfouissement à long terme de ses déchets.
Il s’agit de » Into Eternity « , réalisé par Michael Madsen en 2010 : allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=186799.html
Il est d’autant plus intéressant, car le réalisateur a eu l’intelligence d’éluder les débats classiques qu’il y a entre pro et anti nucléaire. Il nous pousse à nous poser de nouvelles questions et à nous positionner sur des échelles de temps qui nous dépassent largement. Je vous le recommande…
Bon visionnage.