L’Association des maires ruraux de France (AMRF) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur le problème des déserts médicaux. Dans sa dernière étude, publiée le 4 février 2021 et portant sur l’évolution de la situation entre 2010 et 2017, elle souligne que la dégradation de l’accès aux soins se poursuit à la campagne. Les maires sont de plus en plus inquiets.
De moins en moins de médecins à la campagne
Réalisée par Emmanuel Vigneron pour l’AMRF, l’étude montre la situation dégradée de l’accès à la médecine dans la France rurale. Le pire département de tous est toujours l’Eure : seulement 94 médecins généralistes pour 100.000 habitants, là où la moyenne française est de 151 médecins, soit près de deux fois plus. Résultat : le nombre de cantons qui ne disposent d’aucun médecin a explosé : de 91 en 2010 à 148 en 2017. Une augmentation de 62 % en sept ans.
Or, paradoxalement, la France compte de plus en plus de médecins, souligne l’étude. Entre 2010 et 2019, le nombre de médecins inscrits à l’Ordre a grimpé de 35.000 pour atteindre 297.000 en fin 2019. Et en 2016, souligne l’AMRF, on comptait déjà 334 médecins pour 100.000 habitants… si on prend l’ensemble du territoire et l’ensemble de la population française, soit 60 médecins pour 100.000 habitants de plus que 30 ans auparavant.
Déserts médicaux : une situation qui ne peut qu’empirer ?
Si rien n’est fait, alerte Dominique Dhumeaux, premier vice-président de l’Association des maires ruraux de France, la situation ne pourra qu’empirer. « Nous ne sommes qu’au début de la crise. Si rien n’est fait, on court vraiment à la catastrophe ! Plus de la moitié des médecins en milieu rural sont âgés de plus de 55 ans et un bon nombre a déjà largement dépassé les 70 ans. Aujourd’hui, les jeunes médecins sont beaucoup plus nombreux en ville ».
Or, ces médecins ont énormément de mal à trouver des remplaçants pour reprendre leurs cabinets, et ce malgré une clientèle déjà fidèle.
Illustration bannière : Beaucoup de communes cherchent désespérément des médecins pour leurs administrés © Selin Maksim
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