Alors que le monde entier faisait face à une pandémie historique, des mesures sanitaires inédites et une crise économique naissante, les constructeurs automobiles ont dû également composer avec une nouvelle obligation : l’Union européenne leur a imposé, pour la première fois, de ne pas dépasser un certain taux de CO2 émis par kilomètre sur l’ensemble des véhicules vendus. Greenpeace Allemagne est montée au créneau : Volkswagen aurait rusé. Et comme souvent, il n’est certainement pas le seul !
Volkswagen, le pool et la limite de 95 g de CO2/km
En 2020, le secteur automobile a eu pour obligation de respecter la limite de 95 g de CO2/km en termes d’émissions moyennes des véhicules vendus et en fonction du poids des voitures concernées. Si le taux n’est pas respecté, les constructeurs risquent une amende.
Mais les constructeurs peuvent aussi utiliser des techniques pour faire chuter ce niveau : ce n’est pas illégal. Ainsi, Volkswagen a créé un pool, relate le site Les Numériques, avec d’autres constructeurs dont certains spécialisés dans l’électrique, lui permettant d’augmenter le niveau d’émissions maximum à respecter.
En 2020, pour le pool de Volkswagen, ce niveau a été finalement fixé à 98,8 g de CO2/km, un niveau que le constructeur allemand a échoué de peu à atteindre, le dépassant de 0,5 g, ce qui lui aura coûté 140 millions d’euros d’amende.
Greenpeace accuse Volkswagen de s’être « auto-vendu » trop de voitures électriques
La pratique du pool peut également être associée à l’achat, auprès d’autres constructeurs, de crédits verts : c’est, par exemple, la poule aux oeufs d’or de Tesla qui gagne des milliards de dollars chaque année en vendant ses crédits verts, le constructeur automobile d’Elon Musk ne proposant aucun modèle qui émet du CO2.
Mais Greenpeace Allemagne a attaqué Volkswagen sur une autre pratique : le groupe de Wolfsburg aurait équipé ses équipes et ses concessionnaires de nombreuses voitures électriques et hybrides rechargeables : 28,8 % du total des immatriculations en 2020 pour les premières, 27,3 % du total pour les secondes.
Pour l’ONG, cette pratique aurait permis de faire baisser le total des émissions des voitures immatriculées du groupe, et donc de lui permettre d’échapper à près de 140 millions d’euros d’amende de plus.
Volkswagen a répondu à l’ONG dans le journal allemand Automobilwoche jugeant que la pratique, outre ne pas être illégale, est logique : équiper les concessionnaires et ses propres équipes est la première étape d’un déploiement massif de nouveaux modèles.
Illustration bannière : VW de nouveau pointé du doigt © ginger_polina_bublik / Shutterstock
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