Considérée comme une alternative au plastique, la vaisselle en bambou dans laquelle on a ajouté de la mélamine ne pourra plus être vendue. Cette interdiction émane de la Commission européenne car cette résine polymère peut s’avérer néfaste pour la santé.
La vaisselle en bambou, une bonne alternative ?
En France, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit la fin progressive de tous les emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040.
Depuis le 1er janvier 2021, les pailles, couverts jetables, touillettes, couvercles des gobelets à emporter, boîtes en polystyrène expansé, piques à steak, tiges pour ballons, confettis en plastique et autres objets en plastique oxodégradable (qui se fragmente par oxydation sous l’action de l’environnement, ou de catalyseurs de dégradation) sont interdits. Pour pouvoir déjeuner sur le pouce, certains se sont rabattus sur la vaisselle en fibre de bambou.
Mauvaise idée… car contrairement à ce que l’on pourrait penser, la vaisselle en bambou n’est pas fabriquée uniquement avec du bambou. Elle contient aussi de la mélamine, une résine polymère qui n’est pas toxique en soi mais contient des composés qui peuvent s’avérer dangereux quand ils sont exposés à la chaleur.
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Chauffée, la mélamine est cancérigène
Le problème est déjà connu. Déjà en 2019, le laboratoire SGS de Roue lançait l’alerte sur ces produits(1). En 2020, l’institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BFR) a mené une enquête sur 228 types de mugs en bambou. Les résultats avaient montré que les gobelets présentaient des niveaux alarmants de toxines quand on y versait un liquide très chaud (70°C et plus). Selon les chercheurs, la mélamine qui entrait dans la composition de ces mugs se décomposait sous forme de formaldéhyde et de monomères, des composés classés cancérigènes.
L’enquête de l’institut fédéral allemand d’évaluation des risques a révélé que 35 % des mugs analysés dépassaient les valeurs limites européennes en la matière. Certains dépassaient même de 120 fois le seuil recommandé pour des enfants.
Reconnaître la vraie vaisselle en bambou
Un an plus tard, le problème de la vaisselle est revenu sur le tapis. Cette fois-ci, la Commission européenne a décidé de ne plus autoriser l’utilisation de fibres de bambou dans des matériaux en plastique.
« A contrario, les produits uniquement fabriqués en bambou, éventuellement avec une couche de vernis ou collés, donc sans mélamine ou autres matériaux plastiques sont autorisés » explique l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) en Belgique(2).
Certains pays membres de l’Union, comme l’Autriche, ont déjà interdit la vente de ce genre de vaisselle au nom du principe de précaution… La France va-t-elle s’en inspirer ?
Pour l’heure, soyez vigilant la prochaine fois que vous utilisez de la vaisselle en bambou. Celle qui ne contient pas de mélamine et n’est donc pas potentiellement mauvaise pour la santé se reconnaît à l’oeil nu : sa structure est facilement reconnaissable. Dans le cas de fibres de bambou, le matériau a l’apparence du plastique, sans structure de bois. En cas de doute, privilégiez les récipients en verre, en acier inoxydable, en porcelaine ou en bois…