N’est pas lagopède alpin qui veut, que la chose soit dite haut et fort. Cet animal, s’il est relativement répandu à travers le globe, a su s’adapter au fil du temps à un environnement difficile ce qui n’est pas donné à toutes les espèces. Voici qui mérite que l’on porte un peu plus d’attention à cet oiseau étonnant de notre biodiversité ordinaire.
Lagopède alpin ou perdrix des neiges : un oiseau trop méconnu
D’une envergure de 60 cm et d’un poids maximum de 500 g, le lagopède alpin, aussi appelé lagopède des rochers ou perdrix des neiges, n’est pas un gros oiseau sans pour autant être petit.
Les couples se forment au printemps et défendent un territoire qui peut aller de 10 à 15 hectares et sur lequel ils vont être en capacité de trouver de la nourriture. La femelle pond ensuite, en juin, environ 6 oeufs qu’elle va couver durant 3 semaines.
Une fois les jeunes sortis de l’oeuf, la femelle va s’en occuper encore pendant plus de 60 jours avant que les petits ne volent de leurs propres ailes. À noter que les conditions d’élevage des jeunes sont tellement dures que seuls 2 ou 3 jeunes arrivent à l’âge adulte lors des bonnes saisons.
Crêtes et les pierriers apparaissent comme étant des lieux tout particulièrement appréciés par le lagopède alpin ainsi que les landes et pelouses rases de haute altitude.
Particularités du lagopède alpin
De la même famille que le Tétras lyre, le lagopède alpin n’a pas les mêmes caractéristiques et une particularité toute à lui : son plumage ! Chez les deux sexes les plumes descendent tellement sur leurs pattes que le lagopède alpin possède de véritables raquettes pour marcher sur la neige.
Mais ce n’est pas tout, à la différence de la plupart des oiseaux, le lagopède alpin possède trois types de plumages :
- Un plumage d’hiver qui voit les deux sexes se protéger des prédateurs en devenant blanc comme… neige donc.
- Un plumage nuptial pratiquement identique à la différence d’une strie rouge vif pour le mâle et quelques menues marques.
- Enfin la livrée d’automne voit revenir exactement la même coloration grisâtre pour les deux sexes.
Statut de protection de l’espèce
Au niveau mondial le lagopède alpin est considéré comme en « préoccupation mineure » en matière de statut de protection.
En Europe comme en France, les différentes réglementations en la matière classent le lagopède alpin en « quasi menacé ».
Les menaces qui planent sur le lagopède alpin
Si les effectifs pyrénéens apparaissent comme stable sur les dernières décennies, il n’en va pas de même pour les effectifs alpins qui auraient diminués de 34 % depuis le milieu du siècle dernier. Reste cependant à considérer la part de la chasse dans cette diminution dans la mesure où, si certains départements ne donnent plus aucun quota de chasse, les autres en donnent tellement peu que cette pratique n’a plus qu’une faible incidence sur les effectifs.
Le tourisme de montagne
Non, ce ne sont pas les randonneurs qui savent être discrets et silencieux qui menacent les lagopèdes alpins mais bien toutes les installations touristiques d’envergures avec des kilomètres de câblages et autres bétonnages.
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Le réchauffement climatique
De nombreux retours d’expérience tendent à montrer que les espèces de montagne sont plus fortement impactées par le réchauffement climatique dans la mesure où elles sont bien plus sensibles aux bouleversements qui lui sont liés. Le lagopède alpin mérite en cela amplement d’être suivi notamment en matière d’altitudes de fréquentation.
Comment aider le lagopède alpin ?
Observer un lagopède alpin n’est pas donné à tout le monde, loin s’en faut. L’espèce est non seulement tout ce qu’il y a de plus discrète grâce à son plumage comme on a pu le voir, mais elle évolue dans des habitats tellement difficiles d’accès que les avoir en visu devient un véritable exploit.
Si jamais il arrivait par hasard (ce qui est plus probable) que vous en observiez, sachez que la chose est vraiment intéressante pour toutes les personnes qui suivent l’espèce et essayent par tous les moyens de la protéger. Rapportez donc vos observations surle site spécialisé qui s’occupe de leur suivi, ils vous en remercieront presque autant que les lagopèdes alpins !