On ne s’en doute certainement pas quand on s’en rappelle, mais les mauvais rêves peuvent eux aussi avoir leur utilité.
Des périodes de stress chronique
Qui ne se pose pas des questions sur sa santé mentale ou la qualité de son sommeil. Vous faites quelques cauchemars, peut-être ? L’idée que faire des cauchemars puisse être bon pour la santé peut sembler étrange à première vue, mais il y a en fait quelques points à considérer. Les cauchemars peuvent en effet jouer un rôle important dans notre santé mentale et émotionnelle. Les enfants, dont le cerveau est encore en développement, y sont plus sensibles encore. Mais il ne faut pas avoir peur de faire de mauvais rêves, car c’est ainsi que l’on se décharge en partie de la surcharge émotionnelle du quotidien.
Il est tout à fait courant que les périodes de stress et d’anxiété, comme celles que beaucoup de gens traversent actuellement, puissent entraîner une augmentation des cauchemars. Les facteurs de stress liés à des événements mondiaux, des préoccupations économiques, des problèmes de santé publique ou des changements majeurs dans la vie quotidienne peuvent tous contribuer à des nuits agitées et à des rêves perturbants.
Lorsque nous sommes soumis à un stress important, notre esprit peut continuer à traiter ces émotions pendant le sommeil, ce qui peut se manifester sous la forme de cauchemars. Les pensées et les préoccupations qui occupent notre esprit pendant la journée peuvent se refléter dans nos rêves. Les problèmes et les incertitudes actuelles peuvent donc se transformer en scénarios cauchemardesques pendant la nuit. Le stress et l’anxiété peuvent perturber notre cycle de sommeil, ce qui peut rendre les rêves plus vifs et les cauchemars plus fréquents.
Les cauchemars peuvent être un moyen pour notre esprit de traiter les émotions difficiles et non résolues. En exprimant nos peurs et nos angoisses à travers les rêves, notre esprit tente de trouver des solutions ou des moyens de faire face.
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Des périodes de mouvement oculaire rapide
En fait, lorsque nous dormons, notre cerveau réorganise et archive les souvenirs de la journée. C’est particulièrement durant les périodes de mouvement oculaire rapide (MOR en français, REM pour Rapid Eye Movement en anglais), lors de la phase de sommeil paradoxal, que se déroulent nos rêves, bons ou mauvais. Bien sûr, les souvenirs les plus chargés en émotion auront une influence sur votre sommeil durant ces périodes de « mise à jour » de la véritable machine qui rêve qu’est notre cerveau. Cette phase nous aide donc à gérer et intégrer les trop-pleins d’émotions et à préserver notre équilibre émotionnel au quotidien.
Selon les chercheurs, les MOR des dormeurs seraient non pas le reflet des scènes visuelles rêvées, comme si nous balayions du regard une scène ou un paysage, mais plutôt une action permettant de zapper d’une scène à l’autre. Nos rêves durant ces périodes nous aideraient en fait à contrôler nos émotions une fois éveillés. Comment ? Littéralement en entraînant la partie de nos cerveaux stockant ce type de bagages émotionnels à y faire face. Comme l’ont montré des examens durant ces temps de MOR, l’hippocampe et l’amygdale sont hyper actifs, tant pour organiser et stocker les souvenirs que pour gérer les émotions. En effet, alors que l’hippocampe et le cortex rendent possible une mémoire consciente explicite, l’amygdale permet l’une des formes de nos mémoires implicites, la mémoire émotionnelle reliée à la peur.
Un besoin accru de régulation émotionnelle
Ainsi, plus quelqu’un aura fait des cauchemars et connu la peur dans ses rêves, moins les centres de l’émotion seront activés une fois confrontés à des images ou situations stressantes une fois éveillé. Des études ont par ailleurs permis de prouver que le niveau de cortisol, hormone fabriquée par les glandes surrénales et aidant à réguler notre réponse au stress, est plus élevé le matin. Comme si notre cerveau et notre organisme s’étaient en quelque sorte mis à jour afin d’être prêts à affronter le stress d’une nouvelle journée.
Comme l’a souligné une récente étude de l’université de Lyon, menée au moment du premier confinement, la fréquence des cauchemars augmente avec le stress. Pendant le confinement le contenu de ces mauvais rêves variait entre inquiétudes (85 %), conflits (75 %), impuissance (60 %), échecs (40 %), maladie (20 %), confinement (10 %) et Covid-19 (5 %). Dit autrement, ces résultats confirment que les cauchemars ne sont pas le « replay » des événements réels. Seuls 30 % des personnes suivies ont rêvé de leur traumatisme d’origine. Pour autant, estiment les chercheurs lyonnais, l’augmentation de la fréquence des cauchemars pourrait être interprétée non seulement comme une réactivation de souvenirs traumatiques mais aussi comme un besoin accru de régulation émotionnelle. Pensez-y la prochaine fois que vous en ferez un : c’est pour votre bien !
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