Les sols, mieux protégés des bactéries dangereuses avec un compost qu’avec des engrais chimiques

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le meilleur remède contre les pathogènes dans les terres cultivables est un compost mi-végétal, mi-animal. Les engrais, au contraire, peuvent entraîner la multiplication de bactéries pathogènes.

Rédigé par Anton Kunin, le 13 Apr 2021, à 11 h 40 min
Les sols, mieux protégés des bactéries dangereuses avec un compost qu’avec des engrais chimiques
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Alors que l’IPBES (la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) a sorti en mars 2018, un rapport alarmant sur l’état de nos sols, la conclusion d’une nouvelle étude est claire : pour préserver une composition bactérienne saine dans les sols, il faut supprimer les engrais et privilégier le compost.

Le compost et les cultures de couverture, gages d’un équilibre microbien naturel

Et si les solutions à nos problèmes étaient dans… les sols ? En agriculture, du moins, c’est effectivement le cas, nous apprend une étude de Naresh Devarajan, de l’Université de Californie, publiée dans la revue Journal of Applied Microbiology(1).
À en croire ses travaux, acheter des engrais est pour le moins inutile, voire risqué. Inutile parce que le compost a des bienfaits universels : il constitue un engrais naturel d’une part et limite la multiplication de bactéries pathogènes d’autre part. Risqué parce que les engrais, justement, stimulent la croissance de tout, y compris des bactéries pathogènes.

Le compost et les cultures de couverture augmentent la diversité et l’activité microbiennes. Les bonnes bactéries qui en résultent « rivaliseront » avec les mauvaises pour leur alimentation. Certaines bonnes bactéries consommeront même les mauvaises.

compost moins de bactéries dangereuses

En ajoutant des éléments nutritifs au sol, le compost limite la croissance et la survie des agents pathogènes qui peuvent causer des maladies d’origine alimentaire à long terme souligne l’étude © AlyoshinE

Lire aussi : Pourquoi ne faut-il pas laisser les sols nus ?

Les engrais entraînent aussi la multiplication de bactéries pathogènes

C’est pour cette raison qu’un sol enrichi en compost et semé d’une culture de couverture parviendra à se débarrasser rapidement de bactéries pathogènes comme la salmonelle et la listeria.
Les expériences menées par l’équipe de Naresh Devarajan ont montré que l’incubation qui résulte de l’exposition d’un sol enrichi de compost à une température de 20˚C pendant dix jours a pour effet de diviser par 4 ou 5 sa teneur en salmonelle et listeria, comparé à un sol non enrichi.

Dans leur étude, les chercheurs montrent aussi les bienfaits d’un compost mi-végétal, mi-animal. De très nombreux agriculteurs appréhendent en effet de composter les restes d’animaux, par crainte que cela n’entraîne la multiplication de salmonelle et de listeria.

C’est en effet ce qui se passe lorsque le compost est situé à proximité de sols enrichis d’engrais. Si, en revanche, les engrais ne sont pas utilisés mais que le compost animal est associé à un compost végétal, ces bactéries pathogènes n’ont pas de chance de se multiplier et meurent rapidement.

Illustration bannière : Avec le compost, moins de bactéries pathogènes dans les sols qu’avec les engrais chimiques – © Matt Benzero
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. je trouve conso très bien,
    je ne conçois pas que l’on choisisse de la publicité pour moi.

    c’est à moi de choisir ce qui m’interesse

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