Le rapport prédit davantage d’incendies de forêts, des pertes au sein de systèmes alimentaires et l’actionnement de « points de non-retour » qui déclencheront une série d’événements irréversibles.
Réchauffement climatique : même la trajectoire à 2 degrés est inatteignable
Ce n’est pas une alerte officielle du prestigieux Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), rattaché à l’ONU, mais une fuite de ses documents de travail servant à la préparation du prochain rapport sur le changement climatique que révèle l’AFP. Même si d’ici la publication du rapport, en février 2022, les messages clés évolueront, toujours est-il que la lecture de ces documents fuités présente un certain intérêt.
On peut y lire par exemple que l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 2, voire 1,5 degré par rapport au début de l’ère industrielle est d’ores et déjà inatteignable, compte tenu du fait que les températures ont déjà augmenté de 1,1 degré en moyenne. Ce constat fait d’ailleurs écho à celui de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), selon laquelle la probabilité que la température moyenne sur notre planète augmente de 1,5 degré par rapport au début de l’ère industrielle est de 40 %.
Lire aussi : Climat – Les scientifiques sifflent la fin de l’ère de l’indifférence
Un rapport dont le contenu est susceptible d’évoluer considérablement
Les conséquences en seront de plus en plus sérieuses, elles dureront des siècles et, dans certains cas, seront irréversibles. « La vie sur Terre peut se remettre d’un bouleversement violent en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. Les humains, eux, ne le peuvent pas », peut-on lire dans ces documents de travail.
Il suffit que les températures augmentent de 0,5 degré supplémentaire pour que 420 millions de personnes soit exposées à des canicules meurtrières. Résultat de longues sécheresses, 350 millions d’urbains manqueront d’eau dans l’hypothèse où la hausse moyenne des températures atteint 1,5 degré, et 410 millions en souffriront si cette hausse atteint 2 degrés. Et d’ici 2050, les villes les plus impactées par le changement climatique seront davantage exposées aux inondations et tempêtes.
Attention : ce n’est pas cette version qui sera adoptée en février 2022. Cette version ne tient pas compte des milliers de commentaires reçus, ni surtout des sections qui sont en train d’être écrites en ce moment ! Nous sommes en train d’écrire la section sur les migrations, p.ex. https://t.co/XRHCE0cBFT
— François Gemenne (@Gemenne) June 23, 2021
Lire aussi : Climat : un monde de différence entre +1,5°C et +2°C
Ces prévisions sont néanmoins à prendre avec des pincettes. « La version qui circule dans la presse aujourd’hui date de novembre 2020. La version actuelle, qui sera approuvée en février 2022, a beaucoup évolué. […] Ce n’est pas cette version qui sera adoptée en février 2022. Cette version ne tient pas compte des milliers de commentaires reçus, ni surtout des sections qui sont en train d’être écrites en ce moment ! Nous sommes en train d’écrire la section sur les migrations, par exemple », a mis en garde sur son compte Twitter François Gemenne, l’un des principaux auteurs de ce rapport.
Dans un communiqué publié le 23 juin 2021, le GIEC a pour sa part fait savoir qu’il ne commentait pas le contenu des rapports en phase de préparation.
illustration bannière : Le Giec estime que dépasser +1,5°C pourrait déjà entraîner « progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles » – © nmedia
A lire absolument
Les prophéties de 1999 du GIEC pour 2020 ne s’étant absolument pas réalisées, pourquoi devrions nous croire aveuglément celles émises pour 2050?