C’est la prise insolite de cet été, pour les gendarmes des Vosges : la découverte d’un véritable trafic de myrtilles sauvages, et l’arrestation de sept personnes pour un butin à la valeur relativement basse mais aux conséquences potentiellement dramatiques pour la flore et la faune. Mais que peut-on faire vraiment, lorsqu’on veut cueillir des myrtilles sauvages ?
96 kilos de myrtilles cueillies… en une nuit dans les Vosges
Le 10 août 2021, la gendarmerie des Vosges a annoncé avoir interpellé trois individus qui transportaient 96 kilos de myrtilles sauvages. Ils les auraient cueillies dans la nuit, soit une moyenne de 32 kilos par personne… et sans doute des heures de travail.
Valeur du butin ? 1.000 euros environ, mais ce n’est pas pour autant que les autorités ne sont pas intervenues, bien au contraire.
Cette nuit les 👮♀️ de Remiremont ont interpellé 3 individus transportant 96 kg de myrtilles sauvages !
La loi autorise la cueillette à la main uniquement et moins de 10 kg par personne.
La 🫐 a la cote ! Mais qql 💯de gr suffisent pour la merveilleuse tarte de nos 👵 😉 pic.twitter.com/x2V3WVJZN1— Gendarmerie des Vosges (@Gendarmerie_088) August 10, 2021
Car si la valeur du butin n’est pas forcément élevée, la cueillette sauvage d’une telle ampleur présente un risque pour l’équilibre de la flore et la faune locales : trop cueillir de fruits sauvages peut conduire à un épuisement des ressources. Les myrtilles pourraient disparaître, et les animaux sauvages qui s’en nourrissent ne trouveraient alors plus de ressources pour survivre. À fortiori lorsque la cueillette se fait la nuit, moment de la journée où les animaux sauvages ne sont pas dérangés par les humains et sont susceptibles d’aller se nourrir ou de faire leurs stocks de nourriture.
Lire aussi : La cueillette de plantes sauvages tourne au pillage : à quand une réglementation ?
Cueillir des myrtilles c’est autorisé… avec modération
Dans un communiqué de presse publié fin juillet 2021, l’Office National des Forêts (ONF) rappelait les règles pour la cueillette de myrtilles sauvages, dont c’est la période. Des règles strictes, par ailleurs, à commencer par l’obtention de l’autorisation du propriétaire du terrain, si celui-ci n’est pas propriété de l’État (forêts domaniales et communales).
Dans le cas de la cueillette sur un domaine public, il y a également des règles à respecter : la cueillette est tolérée (donc pas réellement autorisée) « pour la consommation personnelle », explique l’ONF, « sauf réglementation locale spécifique ». Niveau quantité : la cueillette ne doit pas dépasser cinq litres si elle est réalisée dans le domaine public.
Cueillir plus de fruits sauvages que la limite tolérée peut entraîner des sanctions : 750 euros d’amende jusqu’à dix litres, et même 3 ans de prison et 45.000 euros d’amende au-delà, les faits étant assimilés à un vol.
Illustration bannière : Cueillette des myrtilles – © Simon Kadula
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