Les auteurs du baromètre tiennent néanmoins à souligner que même ces trois villes « lauréates » recueillent, somme toute, des scores bas, les personnes interrogées étant globalement très critiques vis-à-vis de la « marchabilité » de leurs villes.
La cohabitation des pétions avec les véhicules est jugée problématique
Les villes et villages français, sont-ils adaptés à la marche à pied ? À en croire un baromètre établi par le collectif « Place aux piétons », les choses sont loin, très loin d’être idéales. Seuls 59 % des personnes interrogées trouvent que dans leur commune se déplacer à pied est agréable, et seuls 25 % pensent que ces dernières années la situation des piétons s’est améliorée. 63 % pensent que pour les enfants, les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite, se déplacer à pied est dangereux, et 60 % pensent que pour les enfants, aller à l’école à pied est dangereux. Le ressenti d’insécurité est encore plus fort chez les personnes à mobilité réduite puisque 77 % d’entre elles trouvent les trottoirs inadaptés, et 83 % les trouvent encombrés.
D’après la même enquête, 60 % des piétons trouvent la circulation des véhicules motorisés gênante, 52 % se plaignent du manque de respect des piétons par les conducteurs d’engins motorisés, et 54 % pensent que les aménagements cyclables constituent un facteur d’insécurité. Globalement, 65 % des piétons trouvent que les conflits avec les autres mobilités actives sont fréquents. Les piétons se plaignent en particulier du stationnement des véhicules motorisés sur les cheminements piétons (jugé fréquent ou très fréquent par 75 % des répondants dans les grandes villes, 69 % dans les villes moyennes, 59 % dans les petites villes et 54 % en secteur rural). Enfin, 54 % de l’ensemble des répondants pensent que les aménagements cyclables constituent un facteur d’insécurité pour les piétons. Globalement, 69 % pensent que leur commune est peu à l’écoute des besoins des marcheurs.
Les riverains réclament des aménagements pour une coexistence des piétons et des véhicules apaisée
Interrogés sur les améliorations qu’ils souhaitent voir dans leur commune, 41 % des répondants ont souhaité des trottoirs plus larges, bien entretenus, sécurisés et sans obstacles (poteaux, poubelles, panneaux, terrasses, étalages…), 30 % ont souhaité que les trottoirs soient réservés aux déplacements à pied, 28 % se sont prononcés pour que soit verbalisé davantage le stationnement des véhicules motorisés sur les passages piétons et les trottoirs, 27 % ont souhaité que soit modérée la vitesse des véhicules automobiles sur les lieux fréquentés par les piétons, et 25 % ont souhaité que soit constitué un réseau complet de cheminements piétons dans la ville (traitement des « points noirs » et des coupures urbaines).
Alors que les 1ères assises de la #marche/#piéton auront lieu le 17 septembre à @Marseille, le Collectif @CPietons présente aujourd’hui les résultats du @Baromètre des Villes #Marchables pic.twitter.com/8fFmZrNudt
— Rue de l’avenir (@ruedelavenir) September 7, 2021
En définitive, aucune ville n’a recueilli d’évaluation très positive en matière de sa « marchabilté » : celles qui s’en sont le mieux sorties sont Metz (12/20), Annecy (11,1/20) et Dijon (11/20). Parmi les villes de plus de 200.000 habitants, seules Rennes et Strasbourg passent la barre des 10/20, avec des notes respectives de 10,4/20 et 10/20. Les villes de plus de 100.000 habitants les moins bien notées sont Marseille (5,19/20), Nîmes (7,39/20), Montreuil (7,70/20), Boulogne-Billancourt (7,71/20), Toulouse (7,83/20), Paris (8,07/20), Nice (8,13/20), Perpignan ex aequo avec Amiens (8,15/20) et Saint-Étienne (8,21/20).
À noter que ce « Baromètre des villes marchables » n’est pas le reflet du ressenti de l’ensemble des Français. Il a été réalisé sur la base des réponses d’un public particulier : 26 % des répondants sont membres d’une association de pratiqueurs de la marche, 54 % déclarent que la marche est leur mode de déplacement principal, 54 % marchent pour faire du sport et améliorer leur santé, 71 % n’ont pas d’abonnement de transports en commun et 68 % possèdent un vélo. En plus, l’invitation à participer à l’enquête avait été diffusée sur les réseaux sociaux du collectif « Place aux piétons », de la Fédération française de la randonnée et des associations 60 millions de piétons et Rue de l’avenir, ce qui fait que les personnes ayant choisi de participer à l’enquête étaient déjà sensibles à la problématique des aménagements piétons et de la cohabitation piétons-véhicules.
Illustration bannière : Metz figure dans le palmarès des villes où il fait bon marcher – © WildSnap / Shutterstock.com
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