S’il est difficile de dire si la présence sur le marché français de produits imitant des denrées alimentaires est en hausse ou en baisse, une chose est sûre : ils sont facilement trouvables dans les commerces, et c’est une mauvaise nouvelle pour la sécurité des consommateurs.
Imitation de denrées alimentaires : des règles précises existent
Bougies parfumées en forme de pâtisseries ou de fruits, articles de décoration imitant des oeufs de Pâques, sels effervescents pour le bain sous forme de cupcakes, cosmétiques sentant le chocolat et présenté dans une gourde comparable à celles qui contiennent de la compote ou encore « squishies, » ces produits antistress en mousse à mémoire de forme qui peuvent imiter des cookies, beignets, croissants… De tels produits restent trouvables en France, que ce soit dans les commerces ou sur les réseaux sociaux. Et pourtant, fabriquer ou vendre un produit autre qu’alimentaire imitant un produit alimentaire est interdit dans notre pays. Et ce, depuis 1992.
C’est en effet de cette année que date le « décret confusion, » qui « s’applique à tous les produits qui ne sont pas des denrées alimentaires et dont il est raisonnablement prévisible que les consommateurs, et en particulier les enfants, pourront les confondre avec des produits alimentaires ». Ce, en fonction de caractéristiques comme « la forme, l’odeur, la couleur, l’aspect, le conditionnement, l’étiquetage, le volume ou la taille ». Il concerne des domaines aussi variés que la cosmétique, la décoration et l’équipement de la maison, mais aussi les jouets. Et pour cause : les enfants sont particulièrement susceptibles de les confondre et de les ingérer.
Les distributeurs ignorent la règlementation sur les imitations de denrées alimentaires
Et pourtant, nombreux sont encore les professionnels qui méconnaissent les dispositions de ce décret, voire ignorent tout simplement l’existence d’une telle réglementation, déplore la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF). Néanmoins, si la majorité des distributeurs indépendants ou des nouveaux opérateurs contrôlés, en particulier les fabricants de petite taille, l’ignorent tous, les opérateurs spécialisés, tels les grossistes et les centrales d’achat, connaissaient dans leur majorité cette réglementation.
Assiste-t-on à une recrudescence de la présence de ces produits sur le marché ou, au contraire, à leur disparition progressive ? L’enquête menée par la DGCCRF en 2020 a mis en évidence un taux de non-conformité de 77 %, tandis que la précédente enquête, en 2019, mettait en évidence un taux de 60 %. Difficile de dire néanmoins s’il s’agit d’une vraie évolution car ces produits se renouvellent constamment, de même que les établissements qui en vendent. Une chose est sûre : il reste toujours possible d’en croiser en France et d’en acheter…
Illustration bannière : De nombreux cosmétiques imitent des aliments – © Memories Over Mocha
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Faut-il vraiment prendre les gens pour des imbéciles finis? Si l’envie me prend d’acheter un savon en forme de cupcake, je préfère l’acheter en France que devoir l’importer d’un autre pays, tout cela au nom d’une stupide loi prenant les gens pour des décérébrés. Est-il bien raisonnable de pondre un article alarmiste sur le sujet, sans même citer une étude évaluant la « dangerosité » supposée de ces produits?