En 2000, deux psychologues américains, David Dunning et Justin Kruger, ont reçu un Ig-Nobel – une parodie de prix Nobel qui prête à sourire mais aussi à réfléchir – pour leur étude portant sur des personnes qui sont incapables de reconnaître leur incompétence et qui se surestiment. Ce phénomène, nommé « effet Dunning-Kruger » ou « effet de surconfiance », est particulièrement compliqué à gérer au travail.
La découverte de l’effet Dunning-Kruger
Si vous travaillez, vous avez peut-être remarqué que parmi vos collègues de bureau, il pouvait y avoir un imposteur. Ou plutôt, une personne qui est persuadée d’être compétente, et qui peut donner cette impression au départ, mais qui s’avère en réalité totalement incompétente. La réplique de Lino Ventura dans Les Tontons Flingueurs « Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît », semble parfaitement adaptée à ce genre de comportement.
Ce phénomène s’appelle l’effet Dunning-Kruger, du nom des deux psychologues américains qui s’y sont intéressés et ont exposé leur théorie dans le Journal of Personality and Social Psychology en 1999.
Ils se sont penchés sur la question lorsque, en 1995, un homme nommé McArthur Wheeler, a braqué deux banques à visage découvert et en plein jour. Il était persuadé que le jus de citron qu’il s’était aspergé sur le visage permettrait de le rendre invisible, de la même manière que l’encre sympathique. Une idée absolument géniale et dont il était parfaitement convaincu de l’efficacité.
Les plus mauvais se croient les meilleurs
Pour voir s’il pouvait exister d’autres McArthur Wheeler, ou plutôt des personnes qui se pensent très douées alors qu’elles ne le sont pas, les chercheurs ont mené une expérience avec des étudiants. Elle consistait à demander aux participants de réaliser des tests de grammaire et de raisonnement puis à s’auto-évaluer.
Quelques semaines après avoir réalisé ces tests, les participants les plus doués et les plus mauvais ont été sollicités afin de corriger les autres participants et de se réévaluer ensuite. Résultat, les bons s’étaient sous-estimés et avaient eu de meilleurs résultats que prévus tandis que les plus mauvais s’étaient largement surestimés.
Quand « l’ignorance engendre la confiance en soi »
Cette incapacité à se remettre en question et à s’auto-évaluer de manière lucide a été décrite par Charles Darwin : « l’ignorance engendre la confiance en soi plus fréquemment que ne le fait la connaissance ».
Est-ce un problème de stupidité ? D’orgueil ? Peut-être un peu des deux. Quoi qu’il en soit, cet excès de confiance en soi est lié à un biais cognitif qui permet à une personne incompétente de se croire compétente.
Au travail, ce comportement peut être un vrai problème. Tensions entre collègues, difficultés à faire avancer un projet, mauvais choix, absence de travail d’équipe… La liste est longue. Et il revient au manager de l’entreprise de gérer ce type de personnalité en faisant régulièrement des feedbacks avec les collaborateurs, en formulant des critiques constructives et en proposant une formation ou un accompagnement à la personne qui présente l’effet Dunning-Kruger.
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je vous remercie j ai compris le comportement d une amie
moi j ai beaucoup aimé sa ma éclairé dans le diagnostique une amie
don je ne comprenais pas la pathologie
merci
Vraiment réducteur et minimaliste, comme article …
pourquoi vouloir encore nommer ça en Anglais ?
Il y en a mare de ces anglicismes
C’est simplement le nom propre des chercheurs américains.