La pandémie de Covid les a rendus obligatoires à l’intérieur, puis à l’extérieur, dans les transports en commun… un peu partout, en somme. Ce sont les masques de protection : FFP1, également appelés chirurgicaux, et FFP2, plus protecteurs. Le monde entier en consomme des dizaines de millions chaque jour. Une nouvelle pollution majeure pour laquelle, peut-être, une solution a été trouvée : et s’ils étaient transformés en batterie ?
Réutiliser les masques pour fabriquer des batteries performantes
Les chercheurs de l’Université nationale des sciences et des technologies (MISIS) de Moscou, en Russie, ont développé avec des collègues Mexicains et Américains une nouvelle méthode qui permettrait de recycler les masques de protection pour les rendre très utiles : ils deviendraient des batteries(1). Et pas n’importe lesquelles : des batteries peu chères à fabriquer, souples et plus performantes que les « piles » classiques.
Pour ce faire, ils ont développé un procédé de transformation consistant à tremper les masques préalablement désinfectés dans du graphène, qui est un superconducteur. Comprimés et chauffés à 140°C, ils peuvent être utilisés comme des électrodes. Avec l’ajout d’un électrolyte et un emballage, lui aussi recyclé, et la batterie est créée.
Simple, efficace et, surtout, écologique… jusqu’à un certain point.
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Des batteries ultra-performantes mais à usage unique
Si la technique pourrait susciter de l’intérêt, c’est du fait de la densité énergétique atteinte par les chercheurs : 99,7 wattheure par kilogramme (Wh/kg), et même 208 Wh/kg dans le cas où seraient utilisées des nanoparticules de pérovskite inorganique de type oxyde CaCo.
En comparaison, une batterie lithium-ion a une densité énergétique comprise entre 100 et 265 Wh/kg, donc similaire. Les « piles » classiques, elles, n’ont une densité énergétique que dix à vingt fois inférieure, de l’ordre de 10 Wh/kg.
Performantes, souples (à la différence des piles classiques) et peu chères à fabriquer, ces nouvelles batteries ont néanmoins un défaut : elles sont jetables. De quoi potentiellement réduire l’intérêt du procédé qui ne fait que retarder l’inéluctable : le déchet.
Illustration bannière : Recycler, c’est toujours mieux que bêtement jeter – © Dmitriev Mikhail
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Utiliser les masques pour en faire un produit utilisable qu’une fois et après le jeter comme déchet, c’est ridicule, autant le jeter tout de suite….