Selon une vaste étude mondiale, il existe sur notre planète, plus de 73.000 espèces d’arbres dont 9.000 restent encore à découvrir. Ceux que nous ne connaissons pas sont plus vulnérables et doivent être particulièrement protégés si l’on veut préserver la stabilité et le fonctionnement des écosystèmes.
Des milliers d’espèces d’arbres à découvrir
Indispensables à la survie de la planète, les arbres n’ont, semble-t-il, pas fini de nous révéler tous leurs secrets. Certains nous sont d’ailleurs complètement inconnus. C’est ce que révèle une vaste étude publiée le 31 janvier 2022 et à laquelle une centaine de scientifiques du monde entier ont participé en analysant la plus grande base de données forestières jamais constituée(1).
Après avoir combiné les données d’abondances et d’occurrences des arbres, fournies par Global Forest Biodiversity Initiative (GFBI) et Treechange, des plateformes de partage de données, les scientifiques ont découvert que près de 14 % des espèces d’arbres restaient encore à découvrir.
Plus précisément, sur les 73.274 espèce d’arbres sur Terre, il y en a probablement environ 9.200 qui sont encore à découvrir.
Où se trouvent les espèces inconnues ?
Selon les auteurs de l’étude, environ 40 % des espèces d’arbres non découvertes se trouvent en Amérique du Sud. Mentionnée à plusieurs reprises dans l’étude, elle aurait une importance particulière pour la diversité des arbres de la planète. C’est aussi le continent qui comprend le plus grand nombre d’espèces d’arbres rares – environ 8.200 – et le pourcentage le plus élevé – 49 % – d’espèces d’arbres endémiques.
Après l’Amérique du Sud, les autres continents où se trouvent le plus d’espèces d’arbres non découvertes sont l’Eurasie (22 %), l’Afrique (16 %), l’Amérique du Nord (15 %) et l’Océanie (11 %).
L’étude révèle aussi qu’à l’échelle mondiale, entre la moitié et les deux tiers de toutes les espèces d’arbres déjà connues, se trouvent dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Ces territoires sont à la fois riches en espèces et peu étudiés par les scientifiques.
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Préserver la stabilité et le fonctionnement des écosystèmes
Les scientifiques estiment que les espèces d’arbres non découvertes sont particulièrement vulnérables aux perturbations causées par l’homme, telles que la déforestation et le changement climatique. Les résultats qui viennent d’être trouvés devraient permettre de hiérarchiser les efforts de conservation des forêts.
Selon Roberto Cazzolla Gatti, de l’université de Bologne, en Italie, et principal auteur de l’étude, « Une connaissance approfondie de la richesse et de la diversité des arbres est essentielle pour préserver la stabilité et le fonctionnement des écosystèmes ».
Fournir du bois d’ameublement et de chauffage, purifier l’air, filtrer l’eau, lutter contre les inondations et l’érosion… Les arbres rendent de multiples « services écosystémiques ».
Ils contribuent aussi à préserver la biodiversité, à stocker le carbone qui réchauffe le climat et à favoriser la formation des sols et le cycle des nutriments, tout en offrant des possibilités de loisirs telles que la randonnée, le camping, la pêche et la chasse.
Autant dire que l’humanité ne peut se passer des arbres et gagne à les connaître pour mieux les protéger.
Illustration bannière : Il existerait 73.274 espèces d’arbres dont plusieurs milliers encore à découvrir – © Cocos.Bounty