Jeux après Jeux les pays organisateurs ont lancé des projets toujours plus grands pour accueillir les sportifs et les touristes. Même s’ils sont censés créer de l’emploi et représenter une manne financière considérable – ce qui n’est souvent pas vraiment le cas -, ces projets titanesques provoquent également des désastres écologiques et humains. Pour éviter que cela ne se reproduise pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024, un collectif nommé « Saccage 2024 » a été créé, afin de dénoncer les conséquences qu’ont les Jeux sur l’environnement. Mais aussi de créer une chaîne de résistance internationale en invitant des délégations d’Angleterre, de Russie, du Brésil, du Japon et des États-Unis à une rencontre anti-olympique les 21 et 22 mai prochains.
Les jeux olympiques – Des conséquences désastreuses pour la planète
Les Jeux Olympiques sont l’un des événements sportifs les plus importants, suivi par des millions de personnes dans le monde. Ils s’accompagnent inévitablement de la construction de nombreuses infrastructures. La ville hôte profite généralement de ce moment pour développer son urbanisme.
Un budget de 30 millions de francs avait été alloué aux Jeux de 1924. La structure la plus populaire reste le stade olympique Yves-du-Manoir à Colombes pouvant accueillir 45.000 personnes. D’autres infrastructures comme des transports sont également construits pour l’occasion. Mais ces constructions dégradent également l’environnement et affectent de nombreuses communautés.
En 2012, pour les jeux olympiques de Londres, le Clays Lane Estate, le plus important lotissement de logements, a été détruit pour accueillir des infrastructures. Une centaine de locataires habitaient ces logements. Les Manor Garden Allotments, des jardins ouvriers centenaires dans lesquels on cultivait des légumes, ont été détruits pour créer un trottoir.
En 2014, une partie du parc national de Sotchi a été réduite à néant pour y construire une ville. En 2016, à Rio cette fois, la Vila Autódromo, un vieux village de pêcheurs qui logeait 800 familles a également été détruit. De plus, plus de 200.000 familles ont été déplacées pour ce projet. Des zones environnementales protégées ont été transformées en terrain de golf.
Des effets d’annonces, mais toujours des saccages !
Jusqu’où les organisateurs sont-ils prêts à aller pour faire de leur ville une vitrine remarquable pour cet événement ? Plus récemment, une forêt de montagne sacrée à été détruite à Pyeongchang en Corée du Sud en 2018 pour y construire des pistes de ski. À Tokyo en 2020, des appartements ont été détruits. Enfin à Pékin, pour les derniers Jeux en date, des ressources en eau ont été utilisées pour créer de la neige artificielle.
Pourtant à chaque nouvelle édition, les organisateurs disent s’engager pour des Jeux Olympiques plus respectueux de l’environnement.
Toutefois, comme les précédents, les prochains qui se dérouleront à Paris vont également avoir un impact environnemental non négligeable. Dans les Alpes orientales aussi, à Milan et Cortina en Italie, de nouveaux projets pour les Jeux olympiques prévus en 2026 vont détruire de précieuses ressources.
Dans les Dolomites, la Commission internationale pour la protection des Alpes (CIPRA) a demandé de revoir les projets et d’utiliser les installations existantes. Mais, la création d’un centre de patinage de vitesse à Baselga di Piné dans la province de Trente, est également prévue ainsi que trois nouvelles jonctions de ski entre Cortina-Badia, Cortina-Arabba et Cortina-Alleghe Civetta au coeur des Dolomites, la construction d’un hôtel au col de Giau et des routes de délestage sacrifiant des hectares de pâturage à San Vito di Cadore !
Pour les JO de 2028 de Los Angeles, Echo Park Lake, l’un des plus vieux parcs de la ville, a été détruit. De nouveaux stades ont été construits à Inglewood et sont en train de détruire peu à peu l’une des dernières enclaves noires de Los Angeles, en démolissant les commerces locaux et tuant le tissu social.
La flamme olympique dans votre département en 2024 ?
8 départements français ont renoncé non au passage de la flamme olympique sur leur territoire : le prix demandé par les organisateurs s’élève à 150.000 euros + 30.000 euros de taxes pour une journée de festivités hors coûts annexes (organisation d’événements en parallèle, musique…) ! Quelles collectivités territoriales mettront cette dépense colossale à leur budget ?
Des Jeux olympiques de plus en plus contestés
De plus en plus, les JO ont un impact néfaste sur l’environnement, sans compter les mètres cubes d’eau utilisées durant l’événement et les tonnes de déchets générées. C’est pourquoi le collectif « saccage » a décidé d’organiser une réunion internationale les 21 et 22 mai en Seine-Saint-Denis en amont des JO de 2024.
Ils souhaitent ainsi éviter la destruction d’espaces verts, de lieux centenaires ou protégés et de voir des population relogées. Deux ans avant les Jeux de Paris, des dégâts peuvent déjà être constatés avec al destruction d’un foyer de travailleurs de l’ADEF de Saint-Ouen. Ces personnes sont aujourd’hui dans des logements provisoires.
Le parc public l’Aire des Vents ainsi qu’une partie d’un corridor écologique protégé a été remplacé par le « village des médias ». Deux piscines seront remplacées par une piscine olympique à Saint-Leu-la-Forêt. Au Champs-de-Mars, le sol a été goudronné pour un projet olympique. Les jardins ouvriers à Aubervilliers seront eux recouverts de béton et vont accueillir une piscine olympique d’ « entraînement ». Enfin, à Élancourt, des arbres doivent être coupés pour une piste de VTT.
Alors que de nombreux Français pensent que les JO de Paris seront « les plus verts de tous les temps » tels qu’ils sont vantés par les organisateurs, l’événement a déjà causé des destructions sociales et environnementales. Ces dévastations devraient se poursuivre dans les années à venir afin de préparer la Capitale à cet événement.
Malgré la portée des JO, et la notoriété pour la ville hôte, le collectif en appelle aux pouvoirs publics à repenser cet événement afin qu’il soit en accord avec les futurs défis écologiques à relever.
Je suis toujours surpris que l’on soit si prompt à donner des leçons aux autres: en France, n’avons nous pas des stations de ski un peu partout en montagne qui, outre l’enlaidissement par la folie de la construction immobilière de loisir, polluent également des zones qui étaient encore sauvages il y a une cinquantaine d’années ? L’importance est-ce vraiment de participer quand l’idéal olympique fait place à l’économie, au politique, à un égo sur-dimensionné ? Ne faisons nous pas la comptabilité des médailles par pays ?… Définitivement je rejette cet olympisme…
cela fait plusieurs années que l’on sait que l’organisation des J.O. est juste des dépenses à fonds perdus, et un ensemble de décisions ineptes et un gouffre financier. Revenir à des jeux plus simples ?? les organisateurs des J.O. ont trop de pouvoir et l’exerce en dépit du bon sens……..