Jeudi 17 mars 2022, Haopa port, issu de la fusion des ports du Havre, de Rouen et de Paris, a annoncé un nouveau projet d’implantation industriel : une sucrerie géante. Un projet porté par l’entreprise Al Khaleej Sugar (AKS), originaire de Dubaï, qui souhaite s’installer dans la plateforme industrielle située à Grand-Couronne-Moulineaux, proche de Rouen. De quoi créer des centaines d’emplois, mais de quoi aussi inquiéter élus et habitants.
Ce projet gigantesque de grande sucrerie près de Rouen créera de l’emploi
Dans une optique de réindustrialisation de la France, le projet a a priori tout pour séduire : un investissement de plusieurs centaines de millions d’euros, la réhabilitation d’une friche industrielle ainsi que la promesse de près de 300 emplois directs et plusieurs milliers d’emplois indirects. AKS a choisi, pour l’installation de sa sucrerie, une plateforme de 75 ha laissée libre après le départ du constructeur automobile Renault, en 2020.
Cette nouvelle implantation, à Grand-Couronne-Moulineaux, près de Rouen, aurait vocation à produire du sucre pour l’exportation. Elle bénéficierait ainsi des connexions de fret ferroviaire et maritime propres au site. Mais sa nature, une sucrerie, inquiète : le fonctionnement d’une telle installation n’est pas exempt de nuisances. Surtout vu l’ampleur du projet, qui prévoit une production comprise entre 650.000 et 850.000 tonnes de sucre blanc par an.
L’usine devrait occuper une plateforme de 75 ha – © image d’illustration, iStock.
Trafic, odeurs, pollution… Les écologistes montent au créneau contre le projet de l’entreprise Al Khaleej Sugar (AKS)
Plusieurs élus écologistes se sont emparés du dossier, relate Actu.fr, critiquant un projet qui va à l’encontre de l’écologie. Ainsi, selon le groupe EELV Normandie, pour alimenter en matière première la sucrerie, ce sont quelque 100.000 poids lourds par an qui devront circuler, sans compter l’utilisation de près de 50.000 ha de terres pour la culture de la betterave sucrière. Or, cette dernière est accompagnée de l’utilisation massive de pesticides, et notamment de néonicotinoïdes. La culture de la betterave a obtenu en février 2022 une dérogation concernant l’utilisation de ces pesticides néfastes pour les abeilles.
Les habitants aussi s’inquiètent : la fabrication de sucre blanc est généralement accompagnée de mauvaises odeurs et de pollution. Ce qui, pour les élus écologistes, paraît une aberration au lendemain du dernier rapport alarmant du GIEC qui donne trois ans au monde pour réduire ses émissions avant que ce ne soit trop tard…
L’entreprise Al Khaleej Sugar (AKS), originaire de Dubaï, veut installer une usine à sucre géante près de Rouen – © image d’illustration, iStock.
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« Or, cette dernière est accompagnée de l’utilisation massive de pesticides, et notamment de néonicotinoïdes. »
La culture de la betterave sucrière est au contraire une excellente nouvelle pour la petite faune sauvage de plaines, culture peu traitée au contraire du blé par exemple, elle offre un abris aux lièvres, perdrix, alouettes et autres animaux de nos plaines rases.
Rappelons surtout que la betterave est une plante bisannuelle à pollinisation anémophile (par le vent), vous ne trouverez jamais d’abeilles sur des fleurs de betteraves!
Encore une fois, les écologistes sont nuls en écologie et en agronomie