Les scènes sont désolantes : plusieurs milliers d’hectares de végétation brûlés. Des feux qui ravagent particulièrement les zones boisées, détruisant l’habitat de nombreuses espèces, mais atteignent aussi parfois les zones d’habitation, brûlant alors jardins et maisons. Des incendies dus pour la plupart à l’Homme et favorisés par la sécheresse et la chaleur de ces dernières semaines, qui créent un terrain favorable à la propagation du feu.
Des experts pointent également du doigt la présence, dans les jardins particuliers, d’espèces végétales particulièrement inflammables. Des végétaux qui mettent en danger les zones d’habitation et qu’ils vaut mieux éviter de planter à proximité de sa maison.
Quelles sont les plantes hautement inflammables ?
Il est important de rappeler que toutes les plantes sont inflammables, surtout lorsqu’elles ne sont pas régulièrement taillées. L’entretien régulier de vos plantations permet déjà de limiter les risques d’inflammation. Néanmoins, certains végétaux hautement inflammables sont bien plus enclins à propager le feu que d’autres, même si ces espèces sont bien entretenues, saines et arrosées régulièrement. Il s’agit de plantes réunissant certaines caractéristiques propices à une inflammation.
Les caractéristiques des plantes les plus inflammables :
- Feuillage sec, dur, constitué de feuilles sèches ou mortes ou de feuilles en forme de brindilles.
- Des feuilles très fines ou en forme d’aiguilles.
- Un feuillage particulièrement dense et abondant.
- Une écorce écaillée, rugueuse.
- Des végétaux à haute teneur en résine ou huile (y compris les terpènes ou gommes).
- Présence, sous la plante, de feuilles mortes ou aiguilles sèches en quantité importante.
Les végétaux inflammables présentés ci-dessous présentent une ou plusieurs de ces caractéristiques. Leur liste a été établie par des organisations botaniques européennes et agences spécialisées dans les incendies.
- Le cyprès et notamment les cyprès d’Arizona, d’Italie, de Leyland et le cyprès técate. Il s’agit d’arbres à feuilles persistantes souvent employés comme haie ou brise-vent, mais qui peuvent s’enflammer très facilement.
- Le pin, dont le caractère inflammable varie selon les espèces. Leur feuillage constitué de petites aiguilles comme leur écorce résineuse favorisent les incendies.
- Le thuya, apprécié au jardin malgré sa propension à propager les incendies.
- L’acacia, dont les feuilles de certaines espèces contiennent des huiles et de la résine inflammables favorisant les incendies.
- Le romarin, arbuste aromatique qui supporte bien la sécheresse, mais contient des huiles très inflammables.
- Les palmiers, qui favorisent les incendies en raison de leurs feuilles qui s’enflamment, puis se détachent facilement pour tomber au sol, permettant alors au feu de continuer sa course. Les braises peuvent aussi facilement s’incruster dans leur tronc. Certaines espèces sont ainsi très dangereuses, notamment lorsqu’elles ne sont pas taillées : le palmier méditerranéen, le palmier des îles Canaries, le palmier dattier, le palmier du Sénégal, le palmier pygmée, le palmier mexicain et le palmier moulin à vent.
- Greasewood (Sarcobatus), un arbuste dont les feuilles en forme d’aiguilles favorisent les incendies (notamment les arbustes Adenostoma fasciculatum et A. sparsifolium).
- Les bambous, qui de par leur rapprochement et leurs hautes tiges sèches contribuent grandement à propager les incendies.
- Le genêt à balais, une plante vivace très inflammable à cause de sa haute teneur en huile.
- Le lierre rampant des Canaries, ou Hedera canariensis, espèce à croissance rapide très envahissante.
- Le cèdre rouge de l’Est, un conifère qui contribue grandement à favoriser les incendies.
- Le douglas taxifolié, un sapin dont les aiguilles comme l’écorce résineuse le rendent vulnérable aux feux.
- L’eucalyptus, dont les feuilles produisent des huiles très combustibles.
- Le chèvrefeuille japonais, une plante ornementale ombragée souvent plantée à proximité des maisons, qui s’avère pourtant très inflammable.
- L’herbe de jeune fille, aussi connue sous les noms d’Eulalia ou herbe argentée japonaise, est une graminée ornementale de taille variée et dont les touffes s’enflamment rapidement.
- L’herbe de la pampa, graminée dont les panaches en plumes sont très appréciés, mais ces derniers peuvent facilement s’embraser et propager le feu au reste du jardin.
- Le genévrier, un conifère qui tolère bien la sécheresse, mais dont la plupart des variétés contiennent des résines très inflammables.
- Le buisson ardent ou Dictamnus albus, possède des huiles dans les graines de ses fleurs, d’où sa propension à prendre rapidement feu.
- Les plantes melaleuca, genre de plantes à fleurs dont les feuilles comme l’écorce renferment des huiles inflammables.
- Les plantes manzanita, petits arbustes au feuillage persistant pouvant devenir très denses et dont les petites baies plaisent beaucoup à la faune. Lorsqu’elles forment du bois sec, ces plantes favorisent grandement les incendies.
- Le toyon, un arbuste aussi connu sous le nom de houx de Californie et dont le feuillage le rend inflammable.
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Les plantes qui résistent mieux aux feux
A contrario, d’autres plantes sont connues pour leur résistance aux incendies et constituent ainsi des coupe-feux naturels.
Ces végétaux permettent ainsi, dans les régions sensibles aux incendies, car régulièrement marquées par la sécheresse, de contribuer à contenir les feux de forêt en les empêchant de se répandre aux zones agricoles et viticoles, à côté desquelles se trouvent des zones d’habitation. Citons par notamment les vignes, les châtaigniers et les oliviers, mais aussi les truffières qui lorsqu’elles sont bien entretenues, constituent de bons coupe-feux.