On sait à quel point les espaces verts en ville, et les arbres en particulier, font du bien ; ils sont même indispensables à notre bien-être mental. Des chercheurs espagnols ont quantifié ce besoin de verdure en ville : c’est la règle du 3-30-300.
3 arbres, 30 % de végétalisation, à 300 mètres d’un parc
L’étude a été mené par l’Institut pour la Santé Globale de Barcelone et publiée dans le numéro de décembre 2022 de la revue Environmental Research(1). Elle calcule quelle « quantité de nature et d’espaces verts » était nécessaire en ville pour la santé tant physique que mentale.
La règle du 3-30-300 pour végétaliser les villes
La règle du 3-30-300 a été inventée par un forestier urbain, Cecil Konijnendijk. Il s’agit de voir 3 arbres depuis son habitation, habiter dans un quartier arboré à au moins 30 % et à moins de 300 mètres d’un parc ou d’une forêt.
Les chercheurs espagnols ont mené une étude auprès de 3.145 Espagnols âgés de 15 à 97 ans. Les personnes qui habitaient à proximité d’espaces verts bénéficiaient d’un meilleur bien-être global que les autres, en règle générale. Mais les personnes qui pouvaient appliquer chez eux la règle du 3-30-300 bénéficiaient d’« une meilleure santé mentale, moins d’utilisation de médicaments, et moins de visites chez le psychologue ».
Les chercheurs ont donc réussi à prouver scientifiquement que cette règle du 3-30-300 s’avérait juste et qu’il était nécessaire de disposer de davantage d’espaces verts en ville, ne serait-ce que pour préserver la santé mentale des habitants.
Pas assez d’espaces verts en ville
Or les chercheurs ont constaté qu’à Barcelone, leur ville de référence, seuls 4,7 % des Barcelonais habitaient dans un logement respectant la règle des 3-30-300. Ils ont pu ainsi constater le manque d’espaces verts à Barcelone, comme dans la plupart des grandes villes occidentales.
Or Mark Nieuwenhuijsen, chercheur responsable de l’étude, indique : « cela améliorerait non seulement la santé, mais réduirait par ailleurs les effets d’îlot de chaleur et contribuerait à la capture du carbone ». La présence d’espaces verts en ville possède ainsi de multiples avantages. On sait en effet que, par ailleurs, les arbres permettent de baisser la température ressentie dans les rues ou les logements citadins, et qu’ils permettent d’absorber la pollution émise par les véhicules et autres émanations dues à la vie en ville.
Les plans d’urbanisme devraient donc incorporer la règle des 3-30-300, à la fois lors de la réfection des voiries, mais lors de la création de nouveaux quartiers ou de logements. La nature devrait toujours être à portée d’oeil, où que l’on se situe, pour notre bien-être… mais aussi celui de la planète en général.
Vous croyez réellement que l’on va plaindre les citadins?