Pour les près de 7 millions de Français qui se chauffent au bois, une même problématique : économiser ce combustible pour pouvoir traverser l’hiver sans se mettre en difficulté financière. Alors, comment consommer moins de bois dans un insert ?
Comment réduire sa consommation de bois de chauffage ?
Pour réduire sa consommation de bois de chauffage, la première des solutions consiste à investir si possible dans une cheminée ou un insert dont le rendement énergétique est satisfaisant. Car plus le rendement d’un appareil de chauffage est élevé, plus il sera possible de tirer partie de la chaleur issue du bois de combustion. En clair : une meilleure performance énergétique permet d’économiser le bois de chauffage, puisque l’appareil n’entraîne pas de surconsommation. Mais pour parvenir à ce rendement optimal, outre la qualité de l’insert, certaines connaissances sont utiles.
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Préférer un insert fermé
Mieux vaut ainsi, si ce n’est déjà fait, opter pour un insert fermé dont le rendement est supérieur à celui d’une cheminée ouverte, estimé à seulement 10 %. Les inserts fermés profitent ainsi d’un bien meilleur rendement énergétique, permettant leur utilisation comme source de chauffage principale. En outre, un foyer ouvert dégage trop de particules polluantes au sein de votre logement. Mieux vaut donc opter dès l’achat pour un insert fermé.
Si votre cheminée est ouverte, vous pouvez faire appel à un professionnel pour y insérer un insert fermé.
À savoir : si votre insert à bois date de plus de 20 ans, il peut être judicieux de le changer. En effet, les appareils vendus dans les années 2000 possèdent un rendement énergétique d’environ 50 %, alors que la norme actuelle tend davantage vers les 70 %. Le label « Flamme Verte » impose ainsi aux inserts 70 % de rendement minimum, que les cheminées actuelles dépassent souvent pour atteindre 80 % de rendement.
Opter pour un appareil dont la puissance est adaptée
Autre critère à prendre en compte pour économiser le bois de chauffage : la puissance de l’appareil, laquelle influe grandement sur son rendement. Ainsi, une installation trop puissante pour la surface à chauffer n’est pas nécessairement la plus judicieuse pour profiter d’un rendement énergétique optimal, car les utilisateurs auront tendance à baisser la chaleur du foyer.
Pour consommer la juste quantité de bois de chauffage, mieux vaut opter pour un insert dont la puissance correspond à la surface à chauffer. Vous pouvez effectuer au préalable une étude de l’isolation du logement, de sa superficie ainsi que de sa configuration, autant d’éléments qui permettent de choisir le bon insert auprès d’un professionnel. À savoir : on estime ainsi que pour chauffer 10 m2, 1 kW est nécessaire.
Autre conseil : faire installer son appareil par un professionnel porteur de la mention « Reconnu Garant de l’Environnement » (RGE). Vous aurez ainsi la garantie de profiter d’une installation dans le respect des normes en vigueur, laquelle ouvrira des droits auprès de votre assurance en cas de sinistre. Faire appel à un professionnel qualifié permet également de profiter, si possible, des aides gouvernementales en faveur du développement durable.
Investir dans certains accessoires pour insert
Que vous vous apprêtiez à acheter un insert ou que vous en possédiez déjà un, certains accessoires peuvent améliorer son rendement énergétique. La plaque foyère, généralement en fonte, garde la chaleur pour la restituer par la suite. Le récupérateur de chaleur fonctionne à peu près de la même manière, en emmagasinant la chaleur produite par l’appareil de chauffage afin de la restituer ensuite dans les autres pièces de la maison.
Gardez toutefois en tête que ces accessoires ne sont que des aides supplémentaires et qu’en fonction des installations il ne s’avèrent pas forcément nécessaires, puisque si la chaleur passe dans les conduits, elle sera forcément restituée.
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Bien choisir son bois de chauffage
Le choix du bois de chauffage s’avère également primordial pour en réduire sa consommation. Il est ainsi indispensable d’employer un combustible suffisamment sec, qu’il s’agisse de bûches, de plaquettes forestières, de granulés de bois comme de briquettes de bois. Il est notamment conseillé de ne brûler que du bois dont le taux d’humidité est inférieur à 20 %.
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La nature du combustible est déterminante pour la puissance du chauffage : les bois durs comme le chêne, l’érable ou le hêtre offrent ainsi un meilleur rendement énergétique que les bois résineux, tels que le douglas, le sapin, l’épicéa, etc. Ce type de bois issus de résineux a également tendance à encrasser davantage les conduits de cheminée, mieux vaut donc les éviter.
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Stocker correctement ses bûches
Le stockage du bois de chauffage est tout aussi important que sa qualité. Préférez stocker vos bûches à l’extérieur, dans un lieu aéré et couvert et ne placez pas les bûches directement au sol, car celles-ci auraient alors du mal à sécher. Ne les collez pas trop non plus les unes contre les autres, de manière à faciliter la circulation de l’air. Si le bois livré est déjà sec (taux d’humidité inférieur à 20 %), il peut alors être conservé en intérieur.
À savoir : la durée de leur stockage est aussi déterminante pour la qualité des bûches, puisqu’un bois coupé au printemps devra être brûlé au minimum un an et demi plus tard, voire deux ans. Même si vos bûches vous semblent sèches plus tôt, préférez respecter un temps de séchage complet, car un bois trop humide monopolise davantage d’énergie pour évacuer l’eau présente dans ses veines.
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Allumer correctement chaque feu
Le démarrage du feu est également important, puisqu’il améliore le rendement énergétique de l’insert en préchauffant le conduit de cheminée, mais aussi en réduisant la quantité de particules fines produites.
Une technique en provenance des pays scandinaves est ainsi préconisée : allumer les feux par le dessus, en disposant sur le tas de bûches plusieurs petits combustibles. Il faut également ouvrir, au moment de l’allumage, toutes les entrées d’air de manière à faire prendre les flammes. Lorsque le foyer est bien chaud, vous pouvez ensuite fermer quelques entrées, en veillant à ne pas toutes les refermer, sous peine d’encrasser l’appareil.
Déterminer la bonne quantité de bois à brûler
Autre facteur pour éviter de surconsommer du bois de chauffage : adapter sa quantité. Si trop de bûches sont disposées dans l’insert, alors l’utilisateur aura tendance à réduire la puissance de l’appareil en adaptant la quantité d’air de combustion, ce qui engendrera un encrassage des conduits, de même que des risques accrues de pollution. Mieux vaut donc rajouter des bûches si nécessaire, plutôt que de démarrer un feu avec une quantité trop importante de bois de chauffage.
A savoir : environ 3 kg de bois servent à générer 10 kW.
Faire entretenir son insert deux fois par an
Enfin, dernier conseil important pour consommer moins de bois de chauffage : faire entretenir son insert ou sa cheminée deux fois par an, durant la saison de chauffe et hors saison. Deux rendez-vous annuels qui permettent de s’entretenir avec un professionnel qualifié délivrant un certificat utile à votre assureur, mais également des conseils appropriés.
Un appareil mal entretenu, encrassé, est non seulement générateur d’une surconsommation de bûches, mais présente également des risques plus importants de déclencher un incendie. Mieux vaut donc ne pas lésiner sur ces entretiens annuels.
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