Qui sont ces personnes qui viennent dans les Banques Alimentaires pour repartir avec des fruits et légumes, du poisson ou de la viande distribués gratuitement ? Pour le savoir, l’association a mené une enquête auprès de ses adhérents.
Or, selon les répondants, l’alimentation est leur deuxième poste de dépenses, derrière le logement et devant l’énergie.
Banques alimentaires : pas mal de « travailleurs pauvres », mais aussi de sans-emploi qui n’en cherchent pas un
Comment connaître le profil des personnes qui viennent dans les Banques Alimentaires ? L’association, s’efforce donc de mener tous les deux ans une enquête facultative auprès de ses bénéficiaires. La dernière en date dévoile une dégradation de la situation : deux répondants sur trois y récupèrent des denrées depuis moins de six mois. Et l’étude montre également des inégalités de sexe : 71 % des personnes ayant répondu à l’enquête sont des femmes.
Des données à prendre, malgré tout, avec quelques pincettes : sur les 140 structures sollicitées, seules 85 ont choisi de distribuer les questionnaires à leurs adhérents. Et même si le nombre total de répondants est élevé (1.223 personnes), il manque une certaine représentativité.
Mais, dans les faits, que nous apprend cette enquête ? 17 % des répondants sont en emploi, ce qui soutient la thèse de l’émergence d’une classe de « travailleurs pauvres ». En revanche, tous ne sont pas au temps partiel : 40 % de ces personnes occupent en effet en emploi à temps plein. Le revenu moyen de ceux qui travaillent est de 1.070 euros, et le revenu de ceux qui ne travaillent pas est de 850 euros. À noter que la moitié des personnes ayant répondu à l’enquête vivent de minima sociaux. En même temps, parmi les personnes accueillies sans emploi, seul un quart se sont inscrits au chômage.
📝L’#alimentation, 2e poste de dépenses pour les ménages !
Derrière le #logement et devant l’#énergie, c’est un marqueur de #précarité aggravée pour :
👵les retraité.e.s
👷♀️les actifs dont 66 % sont à temps partiel#retraite pic.twitter.com/ChzVYnjYp3— Banques Alimentaires (@BanquesAlim) February 27, 2023
Les Banques Alimentaires pour compléter les achats du quotidien
Parmi les personnes ayant répondu à l’enquête, 41 % ont déclaré vivre seules, et 31 % élever seules leur enfant. La moyenne d’âge des répondants est de 49 ans. Par ailleurs, près de la moitié des répondants habitent dans un HLM. Leur santé aussi est loin d’être parfaite puisque 71 % déclarent au moins un problème de santé : problèmes de vue, problèmes dentaires, obésité ou encore diabète.
Aide alimentaire : plus de 3 millions de Français ne mangent pas à leur faim
Sans surprise, comme mentionné plus haut, 80 % des bénéficiaires de la banque alimentaire sont sans emploi. Mais, plus étonnant, des personnes qui ont un travail et donc des ressources bénéficient de l’aide alimentaire. D’ailleurs, cela explique un autre enseignement de l’étude : alors que deux tiers des répondants ont déclaré que l’aide alimentaire est essentielle pour eux et qu’ils ne peuvent pas s’en passer, deux tiers des répondants affirment que les prix dans le commerce sont tout simplement trop élevés pour eux. La Banque Alimentaire leur permet d’ajouter à leur alimentation des produits chers (fruits, légumes, viande et poisson) dont la demande est en hausse. La demande en fruits et légumes est passée de 7 % en 2014 à 32 % en 2022. Et en l’espace de 8 ans, la part des fruits et légumes distribuée est passée du 18 % à 24 % du total des produits distribués.
Enfin, 70 % des répondants disent ouvertement que leur motivation principale pour venir dans une Banque alimentaire est la rencontre avec d’autres personnes, une réponse en progression de 15 points par rapport à 2020.
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