De plus en plus de personnes sont touchées par la précarité énergétique estivale, un phénomène exacerbé par le changement climatique et des canicules de plus en plus fréquentes. Néanmoins, cette situation n’est pas une fatalité, et des solutions existent.
Passoires thermiques : vivre dans un « îlot de chaleur urbain » aggrave le ressenti de chaleur
La précarité énergétique, ce n’est pas seulement avoir froid dans son logement en hiver. C’est aussi y avoir chaud en été. Ce phénomène est lié à plusieurs facteurs, tels que l’orientation sud du logement, une mauvaise isolation thermique, l’absence de protections solaires ou d’appareils de rafraîchissement, et la limitation de leur utilisation à cause du coût de l’énergie. Face à cette situation insupportable, la Fondation Abbé Pierre tire la sonnette d’alarme. Elle rappelle que les locataires sont plus nombreux que la moyenne à souffrir d’une surchauffe (63 % contre 59 %). Les jeunes aussi sont davantage concernés, 54 % des 18-24 ans souffrant de chaleur excessive chez eux.
Le changement climatique accentue ce problème. D’après une modélisation de Météo France, sans maîtrise des émissions de gaz à effet de serre, le nombre annuel de jours de canicule pourrait passer de 5 à 25 jours d’ici la fin du siècle, selon les régions. La situation est particulièrement préoccupante pour les personnes âgées, dont le nombre doublera à l’horizon 2050. Il faut savoir qu’en vieillissant, le corps perd 5 % de sa capacité de thermorégulation tous les dix ans. Santé Publique France avait d’ailleurs calculé que pendant la canicule de 2003, vivre dans un quartier soumis au phénomène d’« îlot de chaleur urbain » pendant plusieurs jours ou dormir sous les toits multipliait respectivement le risque de décès par deux et par quatre.
🥵Nouvelle étude de la Fondation @Abbe_Pierre sur la #PrécaritéEnergétique d’été.
En été, les logements passoires se transforment en véritables #BouilloireThermique.
🗣️ »Il faut agir. Ce n’est pas une question de confort mais d’habitabilité des logements. » @Maider_Olivier 🧵 ⤵ pic.twitter.com/s2ZrR52gyu— FondationAbbéPierre (@Abbe_Pierre) June 26, 2023
Les protections solaires, un moyen peu cher et assez efficace de se protéger de la chaleur
Des solutions existent pourtant pour atténuer ces effets, comme la végétalisation des toits, qui peut réduire la température ambiante de 3 à 5°C, et jusqu’à 13°C en ressenti. Bien souvent, la protection du patrimoine ou les règlements de copropriété empêchent l’installation de volets ou de protections solaires en façade. Mais, peu de locataires le savent, un décret de la loi Climat et Résilience publié en juillet 2021 les autorise à réaliser des travaux de rénovation énergétique, y compris l’installation de protections solaires. Les protections solaires sont l’une des meilleures solutions pour réduire la précarité énergétique en été, sans avoir d’impact sur la consommation d’énergie d’un bâtiment et donc sans émission de gaz à effet de serre. Selon le type de protection solaire utilisé, il est possible de réduire la température intérieure de 2 à 5 °C, rappelle la Fondation Abbé Pierre.
Les choses devraient toutefois changer pour le mieux… dans une certaine mesure du moins. Dès le 1er janvier 2025, il sera interdit de mettre en location un logement ayant une note « G » au Diagnostic de performance énergétique (DPE). Il en sera de même pour les logements classés « F » dès le 1er janvier 2028. En plus, selon les informations du Moniteur Immo, dans le cadre du projet de loi Énergie Climat, la vente d’une passoire thermique pourrait être conditionnée à la réalisation de travaux, avec séquestre du montant des travaux chez le notaire. Autrement dit, il sera impossible de vendre sans avoir réalisé de travaux.
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