Selon un sondage IFOP pour Sanofi, près de la moitié des patients ont abandonné l’idée de traiter leurs problèmes de peau en raison des délais d’attente.
Mille dermatologues en moins en l’espace d’une décennie
La dermatologie en France est confrontée à une crise majeure. En l’espace de deux décennies, le nombre de professionnels a chuté de plus de 25 %, passant de 4.000 dermatologues à moins de 3.000. Cette diminution drastique est un reflet inquiétant de la démographie médicale en berne dans le pays. Les dermatologues sont devenus l’une des spécialités les plus difficiles à trouver. Cette pénurie est d’autant plus préoccupante que la profession vieillit : actuellement, un tiers des dermatologues a plus de 60 ans. De nombreux départs à la retraite ne seront pas remplacés dans les années à venir, aggravant ainsi la situation.
La conséquence directe de cette pénurie est le délai d’attente pour obtenir un rendez-vous. Il y a dix ans, un patient attendait en moyenne 41 jours pour consulter un dermatologue. Aujourd’hui, ce délai a triplé, atteignant plus de trois mois. Cette attente prolongée a des répercussions graves sur la santé des patients. Au micro de France Inter, Gaëlle Quéreux, cheffe du service de dermatologie au CHU de Nantes, souligne l’impact de cette situation :
Pénurie de dermatologues : 1 patient sur 2 a renoncé à consulter
Face à ces délais d’attente interminables, de nombreux patients sont contraints de faire un choix difficile : attendre plusieurs mois pour un rendez-vous ou renoncer à consulter. Selon une étude IFOP pour l’entreprise pharmaceutique Sanofi, près de la moitié des patients ont choisi la seconde option, renonçant à traiter leurs problèmes de peau chez un dermatologue. Cette décision peut avoir des conséquences graves, notamment pour ceux qui présentent des symptômes de maladies cutanées graves comme des cancers de la peau.
La solution à cette crise réside peut-être dans la formation. La Société française de dermatologie plaide pour l’augmentation du nombre d’internes formés chaque année en dermatologie. De plus, il est essentiel de renforcer la formation des médecins généralistes pour qu’ils puissent détecter et traiter les pathologies cutanées graves, palliant ainsi le manque de spécialistes.
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