L’étude en question, publiée dans la revue « Environment International » en août 2023, a été menée par l’Institut américain Sister Study, qui s’intéressait initialement aux causes génétiques et environnementales du cancer du sein. Dans le cadre de leurs recherches, les scientifiques ont interrogé 50 226 femmes ayant des soeurs atteintes de cancer du sein. Leur attention s’est finalement portée sur la relation entre le chauffage au bois et le cancer du poumon.
Un risque de cancer des poumons majoré chez les femmes utilisant fréquemment un chauffage au bois
Le Dr Suril Metha, épidémiologiste à l’Institut national américain des sciences de la santé environnementale, a notamment constaté que le risque de cancer du poumon augmentait de 43 % chez les femmes qui utilisaient fréquemment un chauffage au bois (fait important : parmi elles, 289 ont fumé au moins une fois). Selon les chercheurs, l’utilisation de ce mode de chauffage pendant plus de 30 jours par an pourrait ainsi être un facteur de risque significatif.
Il a de plus été observé que 62,3 % des femmes sondées possédaient une cheminée ou un poêle à bois chez elles. Environ 20,6 % d’entre elles ont déclaré utiliser le bois comme source de chaleur pendant au moins un mois, chaque année. Il est à noter que le risque de cancer était plus faible chez les femmes qui ne se chauffaient pas au bois.
Cette recherche démontre que les cheminées ou poêles à bois peuvent compromettre la qualité de l’air à l’intérieur des habitations, accentuant ainsi le risque de cancer du poumon. Rester à l’intérieur n’offre donc pas nécessairement une protection contre les particules fines susceptibles de pénétrer dans les poumons et d’engendrer la maladie, y compris chez les femmes qui n’ont jamais touché à une cigarette. Ces découvertes renforcent les conclusions du Centre international de recherche sur le cancer, qui avait déjà identifié la fumée de bois comme étant cancérigène pour l’homme.
Le chauffage au bois n’est toutefois pas le seul coupable. Bien que présentant des risques moindres que la combustion du bois, le chauffage au gaz est également lié à une augmentation du risque de cancer du poumon.
Il est également important de noter une tendance préoccupante en France : le cancer du poumon est en augmentation chez les femmes depuis 1990, alors qu’il reste stable ou en diminution chez les hommes. Une partie de cette hausse est attribuée à l’augmentation de la consommation de tabac par les femmes, mais l’étude précitée ajoute une nouvelle dimension à ce problème de santé.
Alors, que faire, quels gestes adopter pour se protéger des risques liés au chauffage au bois ?
Voici quelques recommandations pour minimiser les risques associés :
Choisir un appareil performant
Investissez dans des poêles, inserts ou chaudières modernes, labellisés et certifiés. Ces appareils ont généralement une meilleure combustion, produisent moins de particules fines et sont plus efficaces d’un point de vue rendement énergétique.
Optez pour un insert fermé
Préférez un insert fermé plutôt qu’un foyer ouvert, car il offre une meilleure combustion, limite la production de particules fines et réduit la déperdition de chaleur.
Un entretien régulier
Un bon entretien de votre poêle à bois ou de votre cheminée est crucial. Faites ramoner votre équipement au moins une fois par an pour éviter les accumulations de suie et de créosote, sources potentielles d’incendies et de pollution intérieure.
Utilisez du bois sec
Le bois humide crée plus de fumée et de suie. Assurez-vous que votre bois ait été séché pendant au moins deux ans avant de l’utiliser.
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Stockez correctement le bois
Conservez-le dans un endroit sec et aéré pour éviter le développement de moisissures et la dégradation de sa qualité.
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Évitez de surcharger votre poêle à bois ou cheminée
Ne surchargez pas votre poêle ou votre cheminée. Une combustion plus lente et incomplète peut générer davantage de fumée.
Pensez à aérer votre logement
Assurez-vous que la pièce où se trouve votre chauffage au bois soit bien ventilée. Même avec une combustion efficace, il est essentiel d’avoir un apport d’air frais pour disperser les éventuelles particules fines. Même lorsqu’il fait froid dehors, aérez au moins 20 min par jour toutes les pièces habitées de votre logement.
Utilisez un détecteur de monoxyde de carbone
Ce gaz est inodore est mortel en grande concentration. Un détecteur peut vous alerter si des niveaux dangereux sont atteints.
Limitez l’utilisation de votre chauffage au bois
Si possible, combinez le chauffage au bois avec d’autres sources de chaleur pour réduire sa fréquence d’utilisation.
Restez informé
Suivez les recommandations locales ou nationales concernant l’utilisation du chauffage au bois, en particulier lors des pics de pollution.
Envisagez des filtres à air
Si vous êtes particulièrement préoccupé par la qualité de l’air intérieur, envisagez d’investir dans un purificateur d’air pour réduire les particules fines à l’intérieur de votre domicile.
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