Le développement et la démocratisation de la télémédecine ne cessent de progresser depuis quelques années, en particulier depuis la pandémie liée au Covid-19. Il s’agit d’une tendance observable dans un grand nombre de pays et qui concerne avant tout la médecine générale (bien que des spécialistes puissent y avoir recours). Mais où en est-on en France et plus spécifiquement sur une spécialité comme l’urologie ? Télémédecine et urologie, voici le point sur les dernières avancées en la matière en France.
Télémédecine : De quoi s’agit-il ?
La télémédecine est un terme désignant un ensemble d’actes médicaux à distance par l’intermédiaire de méthodes de télécommunication. Cette pratique permet notamment la tenue de consultation médicale en audio et vidéoconférence, mais aussi via l’échange de questionnaires médicaux sur une plateforme dédiée.
Télémédecine : Un gain de temps et d’argent
Les consultations par le biais de la télémédecine revêtent des avantages incontestables et à même de changer la vie de nombreux patients. Il s’agit avant toute chose d’un gain de temps non négligeable et même d’économies dans certains cas. En effet, le fait de ne plus avoir de frais inhérents au transport rend de facto la consultation en télémédecine moins onéreuse pour le patient que celle classique et nécessitant un déplacement.
La télémédecine rend l’accès aux soins de nouveaux possible à tous
La télémédecine constitue également une véritable révolution pour certaines catégories de patients pour qui l’accès aux consultations classiques était devenu problématique. Cela concerne notamment les personnes à mobilité réduite, mais aussi celles ne disposant pas de moyens de transport individuels ou en commun, mais aussi le nombre grandissant de personnes vivant dans des déserts médicaux (notamment en zone rurale).
Télémédecine : Quelques limites à ce jour
Malgré les avancées incontestables que constitue la télémédecine, celle-ci n’a à ce jour pas vocation à remplacer les consultations classiques. Il reste impératif de pratiquer certains gestes médicaux, notamment via l’utilisation de matériel uniquement utilisable au sein d’un cabinet médical physique. Toutefois, les limites étant faites pour être repoussées, il n’est pas à exclure que la télémédecine prenne de plus en plus de place à l’avenir. À titre d’exemple, il est déjà à ce jour possible d’aller au-delà de la simple consultation de télémédecine grâce à certains outils connectés permettant de mesurer les fonctions vitales d’un patient à distance. La télémédecine ne devrait à priori pas en rester là.
Urologie et télémédecine : Des perspectives d’avenir en France
Si la télémédecine est une avancée pour tous les types de patients pour les raisons évoquées plus haut, elle l’est sans doute plus encore pour la spécialité spécifique que constitue l’urologie.
La télémédecine pour vaincre certains tabous masculins
L’urologie et certaines pathologies ou affections spécifiques qui y sont associées sont encore un sujet encore tabou chez beaucoup d’hommes. L’exemple le plus caractéristique à ce sujet est sans l’ombre d’un doute celui de la dysfonction érectile. Cette affection est pour ainsi dire aussi répandue qu’elle n’est taboue au sein de la gent masculine et il est encore plus que délicat pour un bon nombre d’hommes de pousser la porte d’un médecin pour parler de ce type de problème.
La télémédecine, par la praticité, mais surtout la totale discrétion qu’elle offre, permet désormais à des milliers d’hommes de ne plus se sentir seuls face à ce problème. Il leur suffit de prendre contact avec une plateforme de médecine depuis le confort de leur domicile afin d’expliquer leur problème à un médecin dans une discrétion absolue. Il va de soi que cela s’applique également à un grand nombre d’autres problématiques d’urologie
Les risques réels de repousser une consultation d’urologie que résout la télémédecine
Au-delà du confort moral que procure cette option, il convient de rappeler que certains problèmes de santé masculins peuvent avoir des conséquences beaucoup plus graves que la dysfonction érectile s’ils ne sont pas pris en charge de façon précoce. En effet, il est pour ainsi dire vital que des problèmes tels que certains cancers strictement masculins comme ceux des testicules ou de la prostate puissent être dépistés aussi précocement que possible. Repousser la visite chez un médecin urologue à cause d’un inconfort lié à certains tabous pourrait avoir des conséquences dramatiques. De plus, pour revenir sur le sujet de la dysfonction érectile, il est important de souligner qu’au-delà de l’inconfort occasionné cette affection peut aussi dans certains cas être le signe visible d’une autre pathologie sous-jacente plus grave telle que du diabète ou certaines maladies cardiovasculaires.
Si la télémédecine permet à un nombre croissant d’hommes de prendre contact avec un médecin sans ressentir de gêne et que ce premier pas permet un dépistage en amont, alors il s’agit là d’une révolution à même de littéralement sauver des vies.
Bien sûr, comme nous l’avons abordé précédemment, la télémédecine a certaines limites. Il sera nécessaire dans certains cas de procéder à des examens complémentaires dans un cabinet médical physique, notamment pour effectuer des gestes tels qu’une palpation pour le dépistage d’un cancer. Néanmoins, il s’agit tout de même d’une belle avancée que d’établir un premier contact entre les patients et les médecins qui se traduira probablement dans bien des cas par une poursuite des examens, même si ce n’est pas par l’intermédiaire de la télémédecine.
Télémédecine et urologie en pratique
Des plateformes dédiées telles que Médecin Direct ou Qare s’appuient sur la visioconférence tandis que d’autres comme DoktorABC proposent aux patients de remplir un questionnaire médical afin de donner un maximum d’informations médicales aux médecins qui pourront ultérieurement (si nécessaire) délivrer une ordonnance en ligne. Cette dernière est ensuite utilisable dans toutes les pharmacies habituelles, comme c’est le cas avec une ordonnance classique émise par un médecin au sein d’un cabinet médical physique.
Certains médecins et services médicaux classiques proposent également la téléconsultation comme option (en plus de celles classiques). C’est le cas de certains médecins présents sur Doctolib ou bien encore ORTIF, la plateforme de télémédecine de l’AP-HP d’Île-de-France. La plupart des plateformes proposent des téléconsultations avec des médecins généralistes, mais aussi des spécialistes, dont des urologues. En principe, une consultation préalable avec un généraliste est requise afin que ce dernier réoriente le patient vers un spécialiste si nécessaire.
Il convient de signaler que dans le cadre d’un parcours de soin classique, la consultation en télémédecine est prise en charge par l’Assurance Maladie de la même façon qu’une consultation classique.
Conclusion
Pour conclure, il apparaît comme de plus en plus clair que la télémédecine, au-delà de constituer une avancée technologique, renoue également avec les fondamentaux de la médecine. En effet, avant toute considération technique, la télémédecine revient sous certains aspects à l’essence même du Serment d’Hippocrate. C’est notamment le cas en ce qui concerne le fait d’offrir un accès discret à la médecine, comme il en est fait mention dans ledit serment : “Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les moeurs. »
