Pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut adopter au plus vite une alimentation à base de plantes, estiment plus de 200 climatologues.
Des habitudes à transformer
Il n’est pas qu’une seule piste pour ralentir le réchauffement de notre planète. Un nouveau rapport publié par le Brooks McCormick Jr. Animal Law & Policy Program de la Harvard Law School(1) le met bien en lumière. Les 210 experts en climatologie, en recherche et en système alimentaire provenant de 48 pays ayant contribué à cette vaste enquête estiment que la solution se trouve aussi dans le fait d’accélérer la transition de l’agriculture animale au profit d’alternatives à faible émission de carbone et à base de végétaux. Et ce à l’échelle mondiale.
Adopter une alimentation à base de plantes, une voie à suivre ? En tout cas, pour respecter d’ici 2030 les objectifs de l’Accord de Paris, notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) aux niveaux d’avant 2019, il va falloir agir vite pour métamorphoser nos habitudes alimentaires comme les priorités de nos modes de production. La clé : accélérer à l’échelle mondiale la transition de l’agriculture animale au profit d’alternatives à faible émission de carbone et à base de végétaux.
Privilégier les aliments d’origine végétale
En effet, l’industrie de l’élevage figure parmi les principaux facteurs contribuant au changement climatique. C’est toute une chaîne de causalité qu’il faudrait repenser : cultures destinées à alimenter le bétail, consommation d’eau, déforestation engendrée par l’expansion des pâturages.
À cela s’ajoute l’orientation donnée par les subventions agricoles des différents gouvernements, favorisant les produits d’origine animale. De quoi représenter, finalement, un potentiel considérable de réduction des émissions de gaz à effet de serre…
Selon ce rapport, il conviendrait de privilégier les aliments d’origine végétale dans les politiques d’achat alimentaire institutionnelles, vu leur faible empreinte carbone et de leurs avantages pour la santé. Mais les grandes entreprises agroalimentaires seront-elles prêtes à se réinventer, à abandonner les aliments d’origine animale au profit d’aliments d’origine végétale ? Pourtant, le constat est clair : alors que les cultures fourragères représentent 43 % des terres agricoles mondiales, cette transition vers la culture de fruits, légumes et céréales permettrait de nourrir deux fois plus de personnes dans le monde, comparé aux systèmes d’élevage actuels.
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Faites preuve de curiosité
Mais, au-delà des producteurs et des institutions, le rôle des consommateurs est crucial à l’échelle individuelle. En effet, estiment les auteurs de l’étude, « les adeptes de la viande sont plus enclins à adopter une alimentation à base de plantes lorsqu’ils en ont l’opportunité. » La question est donc plus de changer ses habitudes, de tester de nouveaux aliments, plutôt que de devoir abandonner toutes ses habitudes.
Comment faire ? En faisant preuve de curiosité, tout simplement : commencez par explorer des alternatives à la viande, tels que le tempeh, le tofu ou les légumineuses. Intégrez à votre semaine plus de repas végétaliens ou végétariens. Les sources de protéines végétales ne manquent pas d’atouts pour votre santé, tout en contribuant à réduire votre empreinte écologique, à réduire l’impact environnemental lé à la production et à la consommation de viande.
Graines familières et méconnues, les lentilles, haricots, fèves, pois chiches, soja et autres légumineuses n’ont pas fini de nous surprendre. Non, elles ne sont ni pesantes ni indigestes. Apprenez à les métamorphoser en mille plats savoureux et inattendus : potages, hors d’oeuvre, plats complets, salades, pâtés, beignets, crêpes, sauces et même desserts.
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