Planter un milliard d’arbres en France : la face cachée du projet

Le projet de planter un milliard d’arbres, lancé par Emmanuel Macron, est empreint de pratiques controversées comme les coupes rases, transformant des forêts diversifiées en monocultures de résineux.

Rédigé par Anton Kunin, le 16 May 2024, à 11 h 29 min
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Selon des enquêtes et des rapports d’associations écologistes, le plan qui consiste à planter ces arbres, loin de renforcer la biodiversité, favoriserait l’industrialisation de la filière forestière, menaçant les écosystèmes naturels.

Faire des forêts productives avant tout

Le projet du gouvernement de planter un milliard d’arbres est en réalité moins vertueux qu’on pourrait le croire de prime abord, alerte le média Reporterre. Selon un rapport du ministère de l’Agriculture, environ 50 millions d’arbres ont été plantés à ce jour, souvent après des coupes rases, ce qui représente un grand bouleversement pour les écosystèmes locaux. Bruno Doucet, de l’association Canopée, souligne que ces pratiques ne se concentrent pas sur la préservation de la biodiversité mais servent plutôt à convertir des forêts en zones productives pour l’industrie. Le remplacement de forêts feuillues par des monocultures de résineux comme le pin douglas, est particulièrement préoccupant pour les écologistes.

Le financement de ces opérations, qui s’élève à 150 millions d’euros pour la période 2021-2023, semble bénéficier majoritairement aux grandes coopératives forestières, orientant ainsi la sylviculture vers une logique plus industrielle et moins respectueuse de l’environnement naturel, révèle Reporterre. Christophe Chauvin, de France Nature Environnement, critique cette approche, qu’il qualifie de prométhéenne, favorisant une intervention humaine intense au détriment de l’équilibre écologique.

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Les coupes rases, une stratégie douteuse

Les associations de défense de l’environnement sont particulièrement inquiètes quant à la définition utilisée par l’État pour qualifier une forêt de « pauvre » ou « dépérissante », termes qui ouvrent la porte à des coupes rases massives sous couvert de reforestation. Ces pratiques sont dénoncées non seulement pour leur impact négatif sur la biodiversité mais aussi pour leur efficacité douteuse face au changement climatique. Dans un documentaire récent, le journaliste Hugo Clément, exposait comment des forêts sont détruites alors qu’elles pourraient être enrichies et préservées.

En outre, les effets des coupes rases sont largement critiqués par la communauté scientifique. Des études montrent que ces pratiques augmentent la vulnérabilité des écosystèmes aux maladies, aux infestations et aux impacts du changement climatique, tout en réduisant la capacité des sols à stocker le carbone. Interrogé par Reporterre, le climatologue Philippe Ciais insiste sur le fait que la coupe rase devrait être un dernier recours. Le plan, qui prévoit des investissements jusqu’à 10 milliards d’euros d’ici 2032, est donc remis en question quant à sa pertinence et son efficacité à long terme dans la lutte contre le réchauffement climatique.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Dans le titre, vous dites que les chiens nous manipulent, et selon l’article c’est de la communication !

    • La réalité du terrain est très loin de la communication. Relisez cet article et vous comprendrez… peut-être
      Merci à l’auteur d’évoquer ces destructions

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