Avez-vous déjà entendu parler du tulipier de Virginie ? Si ce n’est pas le cas, cela devrait venir : deux chercheurs des universités de Cambridge et de Cracovie viennent de découvrir les particularités uniques de ce bois du troisième type en étudiant la structure.
Le Tulipier de Virginie : un arbre majestueux aux fleurs de tulipe
C’est un arbre majestueux originaire d’Amérique du Nord, qui peut atteindre une hauteur impressionnante, souvent entre 20 et 30 mètres, voire plus.
Les feuilles sont grandes, de forme unique, presque carrée, avec une apparence découpée en quatre lobes (comme une silhouette vaguement en forme de tulipe). Leur couleur est vert clair au printemps et en été, puis elles deviennent jaunes vives à l’automne, offrant un magnifique spectacle saisonnier
Des fleurs apparaissent au printemps et sont en forme de tulipe (d’où le nom), d’environ 6 cm de diamètre. Elles sont de couleur vert-jaunâtre avec des touches d’orange à la base des pétales. Ces fleurs sont souvent difficiles à remarquer car elles poussent en hauteur, à l’extrémité des branches.
L’écorce du tulipier est grise et lisse lorsqu’il est jeune, mais devient plus rugueuse et fissurée en vieillissant.Cet arbre a un tronc droit et élancé, avec des branches qui se déploient horizontalement, formant une couronne large et régulière.
Des bois durs et des bois tendres
Ils appellent ce nouveau type de bois le « midwood ». En effet, d’ordinaire, les milliers d’espèces d’arbres existantes se répartissaient jusque-là en deux catégories : le bois dur des feuillus comme les érables et les chênes, mettant des décennies à arriver à maturité, et le bois tendre des résineux comme les pins et les sapins, dont la pousse est rapide.
Mais les analyses des deux chercheurs leur ont permis de découvrir ce qu’ils considèrent comme une troisième catégorie, le « bois moyen » (midwood en anglais). Son digne représentant : le tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera), descendant d’une lignée remontant à 50 à 30 millions d’années. Une période ayant connu des changements importants en termes de niveau de CO₂ dans l’atmosphère.
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Des puits de carbone naturels
En effet, les arbres, véritables « puits de carbone naturels », sont capables d’absorber le carbone de l’air et d’en séquestrer une partie dans leur bois. Mais le tulipier de Virginie, que l’on trouve dans le centre de la côte atlantique des États-Unis, contribue à ce que les forêts dominées par cette essence stockent deux à six fois plus de carbone que celles où d’autres espèces prédominent.
« Cette découverte pourrait s’avérer précieuse dans la lutte contre l’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone dans notre atmosphère terrestre, principale cause du changement climatique », estiment les chercheurs. Cette capacité supérieure du tulipier de Virginie à stocker le carbone de l’atmosphère serait justement due à la nature de son bois, ni dur ni tendre.
Des fibres de cellulose plus grandes
Cette différence structurelle réside dans ses « macrofibrilles », des fibres essentiellement composées de cellulose, élément chimique de base du bois. Elles présentent ici un diamètre de 22 nanomètres (milliardièmes de mètres), contre 16 nm et 28 nm pour les essences en bois dur ou en bois tendre. Ce sont aussi ces fibres qui permettent la croissance de ces arbres.
Les chercheurs vont désormais devoir déterminer si la structure semble-t-il unique de ce bois du tulipier est la seule raison pour laquelle cet arbre serait le « roi de la capture du carbone ». Reste aussi à découvrir si c’est un cas unique ou s’il existe d’autres arbres à « bois moyen » à travers le monde.
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Super, Nous pensions que cet arbre n’avait aucun intérêt pour l’environnement. Par contre, nous aurions aimé savoir si les fleurs du Tulipier attiraient les pollinisateurs. Nous n’en avons jamais remarqué chez nous.