Adoptée par les députés mais suspendue au Sénat, cette prolongation jusqu’en 2026 devait préserver un soutien vital au pouvoir d’achat des Français face à l’inflation. Le blocage politique pourrait avantager les restaurateurs, traditionnellement opposés à l’usage des titres-restaurant en supermarché.
Une mesure essentielle stoppée par la crise politique
Depuis 2022, une dérogation autorise les 5,4 millions de bénéficiaires de titres-restaurant à les utiliser pour des produits alimentaires non directement consommables, tels que le riz ou la farine. Cette mesure, adoptée pour répondre à la crise inflationniste, est plébiscitée par 96 % des usagers selon une enquête de la Commission nationale des tickets-restaurant (CNTR). En novembre 2024, les députés ont voté à l’unanimité pour prolonger ce dispositif jusqu’en 2026.
Cependant, la censure du gouvernement Barnier, provoquée le 4 décembre 2024 par l’opposition parlementaire, a stoppé net le processus législatif. Alors que le texte attendait un examen au Sénat, les travaux ont été suspendus, rendant incertaine son adoption avant la fin de l’année. Sans prolongation législative, les titres-restaurant seront limités dès le 1er janvier 2025 aux produits immédiatement consommables, comme les sandwiches ou les plats préparés.
Un blocage aux conséquences économiques et sociales
Le gel du texte met en péril le pouvoir d’achat des Français, qui pourraient perdre une solution essentielle pour financer leurs courses quotidiennes. Laurence Garnier, secrétaire d’État à la Consommation, a alerté sur l’urgence de voter cette mesure pour éviter un retour à des restrictions défavorables dès début 2025. Si un nouveau gouvernement n’est pas formé rapidement, cette situation pourrait perdurer, pénalisant les ménages et creusant les tensions économiques.
Par ailleurs, les restaurateurs, traditionnellement opposés à l’élargissement de l’usage des titres-restaurant, voient d’un bon oeil cette éventuelle restriction. Ils estiment que ces titres devraient être recentrés sur la restauration, leur objectif initial. La crise politique actuelle pourrait donc raviver les débats sur la vocation et l’avenir des titres-restaurant, dans un contexte de fragilité économique exacerbée.
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