Voyage écolo : tenez-vous compte de l’impact écologique dans le choix de vos vacances ?

Alors que le réchauffement climatique ne cesse d’accroître ses effets dévastateurs, les voyages restent au coeur des pratiques culturelles des Français. La toute récente étude de l’institut Discurv pour Flower Campings dresse un constat saisissant : la sensibilisation aux enjeux environnementaux ne se traduit pas (encore) en modifications concrètes des habitudes de voyage.

Rédigé par , le 3 Apr 2025, à 10 h 35 min
Voyage écolo :  tenez-vous compte de l’impact écologique dans le choix de vos vacances ?
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Au moment de faire ses valises, le Français lambda privilégie toujours l’accessibilité, le confort, et – surtout – le plaisir. Les conséquences écologiques ? Un détail, souvent relégué en fond d’écran.

Voyager toujours plus… mais à quel prix climatique ?

En 2025, les voyages à l’étranger ne connaissent aucun ralentissement. Plus d’un Français sur trois ambitionne de franchir les frontières hexagonales cette année, soit une hausse de 13 points par rapport à l’année précédente. À la question du « comment », la réponse fuse : l’avion. Ce moyen de transport ultra-carboné, que certains promettaient déjà d’enterrer au profit du rail ou du vélo, séduit toujours plus.

Selon une étude menée par Discurv pour Flower Campings, 31 % des sondés assurent avoir choisi l’avion pour leurs vacances en 2025, contre 22 % en 2024. Et lorsque l’on parle d’évasion à l’international, le chiffre explose : 65 % des voyageurs français optent pour l’aérien. La voiture, elle, conserve une longueur d’avance sur le court-courrier avec 46 % d’utilisateurs, tandis que le train peine à convaincre (11 % seulement).

Faut-il y voir un renoncement collectif ? Pas forcément. Plutôt une dissonance parfaitement assumée. Comme le résume crûment l’étude : « Les vacanciers veulent avant tout se faire plaisir ». Et tant pis pour le climat.

Tourisme durable : conscience grandissante, actions timides

Dans ce tableau chargé en kérosène, le tourisme durable s’invite malgré tout dans les conversations. Il progresse à petits pas, porté par une prise de conscience largement médiatisée. L’étude révèle qu’un tiers des Français connaît aujourd’hui ce concept, un chiffre en hausse de 4 points. Mieux : 71 % des sondés en ont déjà entendu parler.

Mais entre connaître et appliquer, le gouffre reste béant. À l’heure de choisir une destination, près d’un Français sur deux avoue ne pas intégrer la dimension durable à sa décision. Et pourquoi donc ? « Ceux qui ne prendront pas en compte la dimension écoresponsable dans leur organisation le justifient davantage par un manque d’information que par un manque d’envie », peut-on lire dans cette étude. Autrement dit, ce n’est pas qu’ils ne veulent pas faire mieux, c’est qu’ils ne savent pas comment. Et l’obstacle financier ? Il n’est évoqué que par 19 % des personnes interrogées, qui estiment les tarifs du tourisme durable inadaptés.

Lire aussi – Le Slow Travel pour voyager autrement – Tourisme

L’écoresponsabilité en rattrapage… sur place

Faut-il se réjouir que deux touristes sur trois déclarent vouloir privilégier des loisirs écoresponsables une fois sur place ? Oui, sans doute. Cela témoigne d’une volonté de réduire, à défaut de prévenir, son impact. Ces activités – randonnées sans moteur, visites de fermes biologiques, hébergements labellisés – sont perçues comme un moyen de « compenser » l’empreinte carbone du vol Paris-Lisbonne ou du week-end à Marrakech.

Mais cette logique du « je pollue d’abord, je répare ensuite » révèle une approche superficielle de l’écoresponsabilité. Elle donne bonne conscience, certes, mais elle ne remet pas en cause les schémas profonds qui président à l’acte de partir.

Des Français encore loin des objectifs climatiques

Enfin, l’étude révèle une fracture encore bien réelle entre les intentions écologiques affichées et la culture populaire du voyage à la française. Un tiers des personnes sondées ignore l’existence même des accords de Paris, pourtant signés en 2015 et au coeur de la politique climatique mondiale.

Ce décalage informationnel explique en partie le fossé entre discours et action. L’écologie semble cantonnée à un rôle secondaire, voire cosmétique, dans les arbitrages touristiques. Tant que les campagnes d’information ne seront pas massives, claires et incitatives, les gestes resteront anecdotiques.

Et vous, tenez-vous compte de l’impact écologique dans le choix de vos vacances ?
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. J’avoue ne jamais y avoir pensé… Comme quoi ce genre de question pousse à la réflexion. Merci.

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