Consommer bio est une action qui est en train de se démocratiser. Si auparavant, s’orienter vers des produits plus respectueux de l’environnement était souvent un acte militant et engagé, on note que de plus en plus, cela devient une habitude de vie. Les bienfaits pointés du doigt : la préservation de l’environnement, des aliments plus sains pour la santé et une contribution au développement local.
En effet, l’agriculture favorise les circuits courts de distribution, la vente directe et les échanges entre producteurs et consommateurs. Alors, consommer bio et local, un des piliers de la nouvelle consommation, serait-il l’astuce pour consommer mieux et développer le tissu économique de vos territoires ?
Ces produits bio… qui viennent de loin !
Consommer des produits issus de l’agriculture biologique présente des vertus non-négligeables : les produits sont frais, pas ou peu transformés, ce qui permet de préserver de manière optimale les qualités nutritionnelles des matières premières utilisées.
Les produits sont fabriqués sans additifs, conservateurs ou colorants chimiques de synthèse.
Mais parfois, lorsque l’on s’intéresse à la provenance de certains produits, il y a de quoi bondir. Surtout lorsque l’on retrouve dans nos rayons des kiwis bio en provenance de Nouvelle-Zélande !
Avant de se retrouver dans nos étals, les fruits ont donc parcouru quelques 13 000 kilomètres !
Ce qui est problématique à bien des égards :
– La marchandise a dû être transportée soit par voie aérienne soit par voie maritime. Des modes transports qui ne sont pas écologiques et qui entraînent de fortes émissions de gaz à effet de serre, favorisant dans son sillage le réchauffement climatique.
– La durée du voyage : pendant leur transfert, il est fort probable que les produits aient perdu de leurs qualités nutritionnelles et gustatives.
– Le risque de la non-saisonnalité du produit : les fruits ou légumes importés ne sont pas toujours de saisons. Bien souvent, ils sont produits sous serre, une méthode très énergivore et peu écologique.
Alors, c’est certain, un kiwi bio importé de Nouvelle-Zélande sera toujours meilleur pour la santé qu’un kiwi cultivé à l’aide de traitement chimique. Mais pour la planète, la question est toute autre ! Alors ne serait-il pas plus logique d’opter pour les circuits courts lorsque l’on achète bio ?
Privilégier les circuits courts, une bonne option pour le bio
Visiblement la tendance à privilégier le local lorsqu’il s’agit de consommer bio a le vent en poupe.
Depuis quelques temps, les magasins à la ferme, les sites internet qui proposent la vente directe de produits bio ou encore le développement des AMAP s’intensifient aux quatre coins de nos régions. Des réseaux favorisant la mise en relation directe entre producteurs et consommateurs fleurissent ci et là, tel que www.laruchequiditoui.fr qui propose aux clients de se réunir pour acheter directement aux producteurs de leur région.
La crise favorable à la production locale
Mais la crise ne serait pas étrangère à cet engouement croissant pour le local. En effet, selon Isabelle Senand, directrice d’études au cabinet Xerfi :
« Le marché du bio a longtemps surfé sur la tendance « développement durable, environnement, meilleur pour la santé » mais depuis 2 ou 3 ans, on observe une petite inclinaison du marché de l’alimentation vers le local ».
Elle analyse que « structurellement, avec la crise économique, le consommateur a tendance à se replier sur lui-même et son bassin local ».
Et puis, consommer local et en direct assure également une véritable traçabilité des produits proposés, une garantie non négligeable à l’heure actuelle. Enfin, la notion de « responsabilité » prend une place capitale dans cette consommation locale.
En effet, selon une étude menée par Ethicity en 2012, 85 % des Français déclareraient privilégier les entreprises qui ont préservé une implantation locale et 40 % privilégieraient les produits à kilomètre zéro. Ainsi, consommer des produits qui viennent de près de chez nous et qui ne polluent pas l’environnement lors de leur transport dans nos étals deviendraient une solution pour consommer bio et durable.
Circuit court – le saviez-vous ?
Les AMAP – « Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne » – sont destinées à favoriser l’agriculture paysanne et biologique, qui a parfois bien du mal à faire face à l’agro-industrie.
Le principe est de créer un lien direct entre les paysans et les consommateurs, qui s’engagent à acheter la production de ces derniers à un prix équitable et en payant par avance.
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Mais certains pointent déjà du doigt une dérive potentielle de cette consommation bio et locale : une concurrence entre le « consommer bio » pour une notion de santé et d’environnement et le « consommer local » pour favoriser son tissu économique et avoir une traçabilité de ses produits.
« Qui plus est, il y a un frein structurel important au développement du « bio made in France » : seulement 4% des surfaces cultivables sont bio en France. Il est donc impossible de répondre à toutes les demandes d’approvisionnement. »
Cette phrase est bizarre. Si tous les consommateurs privilégiaient vraiment le local, au contraire les surfaces bio française auraient tendance à augmenter. Ce serait donc un potentiel d’accroissement pour le bio français. A mon avis, le problème est aussi financier : le bio local est souvent plus cher que le bio lointain. Il suffit de voir les produits bio en vrac (moins cher) : haricots blancs et rouges d’amérique du sud (on en fait dans le sud-ouest!), sarrasin chinois (bretagne!), pois cassés canadiens…. Et bien sûr l’autre problème est que l’acheteur, même motivé, a rarement le temps de se farcir toutes les étiquettes, où la provenance est écrite en très, très, très petit, même sur les marques bio les plus réputées…. :-S
Bonjour
En tant que vraie productrice bio,je pense que nous ne pouvons pas nous développer si le bio-industriel se fait passer pour ce qu’il n’est pas.
Je suis en grève de production depuis 2012 car je vois que l’augmentation des installations agricoles bio se traduit par la paupérisation des vrais producteurs bio qui cultivent réellement comme l’imaginent les Français en achetant du bio dans les supermarchés.Nous servons de vitrine pour les pratiques et les industriels servent de mercuriale pour les prix.Impossible pour moi de tenir à moins d’être maso ou de trouver des consommateurs qui comprennent mon travail.
J’ai (avec mon mari et 3 consommateurs)monté le réseau AMAP Midi Pyrénées en 2003 mais les consom’acteurs deviennent des consommateurs qui ne viennent même plus voir sur place ce que l’on fait et comparent systématiquement nos prix avec ceux des supermarchés aux prix promo.A 45 ans,je vais tenter de faire une école d’infirmière car pas de travail en campagne et une ferme isolée sur les bras.Je fais tjrs partie des statistiques agri bio mais je ne produis presque plus rien (10 ha de céréales sur 28 ha)arrêt des 100 paniers de légumes, arrêt et don de mes porcs noirs.
Au RSA activité nous avons les mêmes revenus qu\’avant quand on bossait 70h par semaine,alors…bon courage aux nouveaux installés!
Elodie Wurtz
Quel témoignage !
Cela me rappelle les 30 dernières années où les agriculteurs qui avaient de petites surfaces se sont peu à peu éteints… leurs enfants ont fuit les fermes où la vie et les revenus n’étaient pas réjouissants…
La grande distribution étouffera tout le monde si on n’ouvre pas les yeux.
Dommage pour les consommateurs des 100 paniers, ils mangeront peut être plus cher et moins bien assurément.
Bonne suite à vous.
Une consommatrice de bio produit par une asso de réinsertion en Bigorre.
Les kiwis poussent très bien dans le sud de la France ,et son excellents
Aller « faire son marché » en plein air toute l’année ,je le fais depuis
50 ans! et vraiment on voit bien l’installation du bio,alors un peu de
bon sens et vous verrez que cela ne coûte pas plus cher,car tout est consommable,BEAUCOUP moins de déchets et que de découvertes humaine et
gustative .Bref que du bonheur de faire ce choix.