Un Français dort en moyenne 6 heures et 42 minutes par nuit. Cela n’a l’air de rien, mais rapporté à une vie, cela représente un tiers de notre vie passé au lit. Il faudrait pour avoir une bonne qualité de sommeil et selon au moins 7 heures de sommeil.
De l’importance de bien dormir pour notre santé
Ces sept à huit heures de sommeil, c’est le temps nécessaire à notre organisme pour qu’il puisse se régénérer et fonctionner correctement. D’ailleurs, ne pas dormir suffisamment est très préjudiciable à la santé.
Les phases du sommeil
On ne devrait pas parler du sommeil d’ailleurs mais plutôt de sommeils au pluriel, puisqu’en réalité une nuit est composée d’une phase de sommeil lent et d’une phase de sommeil paradoxal.
Cette première phase de sommeil lent comporte quatre stades allant du stade 1 correspondant à la transition entre l’état de veille et l’endormissement, au stade 4 qui est celui du sommeil profond. Durant cette phase, les fonctions de l’organisme ralentissent petit à petit.
Arrive ensuite la phase de sommeil paradoxal pendant laquelle l’activité du cerveau augmente jusqu’à devenir aussi intense qu’à l’état de veille : c’est à ce moment que nous rêvons.
Pourquoi parle-t-on de sommeil paradoxal ?
Durant cette phase, notre corps expérimente un véritable paradoxe. D’un côté, le corps est complètement inerte, les muscles sont paralysés. De l’autre, le cerveau « carbure », il est très actif, provoquant des mouvements oculaires très rapides (les fameux REM ou Rapid Eye Movement).
À la fin de ces deux phases qui durent 90 minutes en moyenne, le cycle s’achève et un nouveau commence. Trois à cinq cycles vont s’enchaîner de cette manière pendant toute la nuit de sommeil.
Si pour un adulte la moyenne se situe autour de 7 ou 8 heures de sommeil par nuit, certains petits dormeurs se contentent de 6 heures à peine pour être en forme, alors que d’autres auront besoin de 9 heures au moins pour se ressourcer.
Mais quand le sommeil est de mauvaise qualité, même 9 heures de sommeil ne sont pas suffisantes. Une personne souffrant d’apnée du sommeil se réveillera des dizaines de fois en une seule nuit.
Ce sommeil saccadé et de mauvaise qualité a des répercussions sur la journée, entraînant somnolence et endormissements incontrôlables.
Qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?
Le matin, vous vous levez fatigué et irritable alors que vous vous êtes couchés à une heure raisonnable la veille ? Peut-être souffrez vous d’apnée du sommeil, ou plus précisément du syndrome des apnées obstructives du sommeil (SAOS).
Elles se caractérisent par des pauses dans la respiration, obligeant le cerveau à déclencher le réveil du dormeur. Comme elles surviennent une centaine de fois dans la nuit, elles correspondent donc à autant de « micro-éveils ». Le sommeil est complètement morcelé.
Les causes de l’apnée du sommeil
L’apnée du sommeil est liée à des obstructions fréquentes des conduits respiratoires situés à l’arrière de la gorge. Elle est favorisée par certains facteurs :
- poids et sédentarité : le surpoids est la première cause d’apnée du sommeil ;
- sexe : les hommes sont davantage touchés ;
- âge : on trouve une majorité de personnes souffrant d’apnée du sommeil chez les 45 – 64 ans. Attention cependant, cela ne signifie pas que les enfants ne peuvent être touchés. L’apnée du sommeil touche près de 2 % des enfants entre deux et six ans. Chez la plupart d’entre eux, elle est associée à de grosses amygdales et aux végétations. L’apnée du sommeil est également fréquente chez les enfants et les adolescents obèses(4) ;
- problèmes ORL : allergies, opérations…
- génétique : incluant des considérations de taille, de position de la mâchoire, de la langue et du palais.
Enfin, s’ils ne sont pas à l’origine du problème d’apnée du sommeil, l’alcool, les sédatifs et le tabac peuvent en aggraver les symptômes.
Le sommeil en France
- 23h15 – C’est l’heure moyenne à laquelle se couchent les Français
- 13,1 % – C’est la proportion d’adultes qui déclarent avoir des symptômes d’insomnie chronique
- 27,7 % – Ce sont les Français en dette de sommeil
Comment reconnaître l’apnée du sommeil ?
Pendant la nuit, les personnes souffrant d’apnée du sommeil vivront des épisodes d’étouffement. La respiration peut se faire par moment haletante. Souvent, les personnes touchées par l’apnée du sommeil sont des ronfleurs et/ou ont une respiration bruyante. Le sommeil n’est pas du tout réparateur : il est saccadé, agité et entrecoupé de nombreuses fois. Il peut s’accompagner de besoins d’aller aux toilettes.
Les journées qui suivent sont pénibles : fatigue, maux de tête, problèmes de concentration… Les épisodes de somnolence sont fréquents. Chez les enfants, c’est plutôt l’inverse : ils ont tendance à devenir hyperactifs.
Un problème passé sous silence
L’apnée du sommeil touche une partie importante de la population. 7 % des Français rapportent en souffrir, soit plus de 4 millions de personnes, 80 % des patients atteints de SAOS ne sont pas diagnostiqués.(1).
L’apnée du sommeil est un phénomène méconnu. Nombreux sont les individus qui en sont atteints mais qui ne le savent pas. L’apnée est parfois confondue avec de simples ronflements. En cas de doute, ne pas hésiter à consulter un médecin. Si nécessaire, le diagnostic sera confirmé par une étude précise de votre sommeil via des enregistrements.
Que faire en cas d’apnée du sommeil ?
La première chose à faire si vous souffrez d’apnée du sommeil, c’est d’éliminer tant que faire se peut les facteurs cités plus hauts.
Ainsi, évitez l’alcool le soir, mais aussi les médicaments qui relaxent les muscles comme ceux contre les crampes, mais aussi les somnifères et les tranquillisants. Ceux-ci ont pour effet de relâcher la gorge (l’alcool aussi !) ce qui rend le passage de l’air compliqué.
Si vous êtes en surpoids, perdre un peu de masse graisseuse vous aidera aussi à ce niveau. Une perte de poids de 10 % réduit déjà d’un quart la fréquence et la durée des apnées du sommeil en moyenne(2). En outre, chez les personnes souffrant d’obésité les dépôts graisseux sur les parois du pharynx contribuent au blocage de l’air.
Enfin, changez de position pour dormir : l’apnée survient la plupart du temps lorsque l’on dort sur le dos. En dormant sur le côté, vous pouvez réduire de moitié le nombre d’obstructions.
Toutefois, en cas d’apnée sévère, ces quelques dispositions ne suffisent pas. Il faut parfois recourir à la CPAP, c’est-à-dire au traitement de l’apnée du sommeil par ventilation nocturne en pression positive continue. Il s’agit d’une sorte d’aspirateur : un masque relié à une machine apporte de l’air. Le dispositif est évidemment lourd mais c’est de loin le plus efficace.
En effet, une apnée du sommeil lourde peut être très dangereuse : elle peut conduire, à long terme, à des maladies cardio-vasculaires ou à une dépression, liée au manque d’oxygène. En outre, la journée, les somnolences peuvent provoquer des accidents de la route(2). Enfin, l’apnée du sommeil peut provoquer des asphyxies qui sont parfois fatales.
Apnée du sommeil, et si la guérison était possible ?
Eric Solyom
« S’agissant de l’apnée obstructive du sommeil, le mot «guérison» semble un sujet tabou. Cela me pose un problème, car dans la grande majorité des cas, il est tout à fait possible de l’envisager.
Quelques alternatives en cas d’apnée modérée
En cas d’apnée modérée, quelques solutions peuvent être envisagées.
Le coussin
Un simple coussin peut être utilisé pour empêcher le dormeur de se positionner sur le dos. En dormant sur le côté, on réduit considérablement le nombre d’obstructions pendant la nuit(5).
L’orthèse buccale
Il s’agit d’une gouttière à placer dans la bouche. L’appareil pousse la mâchoire inférieure en avant et empêche la langue de se replier et de bloquer la voie aérienne.
Se mettre à la musique
Mais pas à n’importe quel instrument, le but étant bien sûr de travailler son souffle. Ainsi, en jouant régulièrement du saxophone, de la trompette ou pourquoi pas, du didgeridoo, on améliore ses capacités respiratoires.
Cela peut prêter à sourire mais c’est pourtant très sérieux : une étude scientifique réalisée en 2005 conclut à une réelle amélioration de la qualité du sommeil et des somnolences en journée grâce à la pratique du didgeridoo(3).
La rééducation linguale
La rééducation des muscles de la langue, qui se fait avec un kinésithérapeuthe ou un orthophoniste, permet à la langue de retrouver son tonus et son bon fonctionnement la journée pour qu’elle ne vienne plus obstruer les voies respiratoires la nuit. Une rééducation qui peut permettre de diminuer, voire de stopper les symptômes d’apnée du sommeil.
Article mis à jour
- Santé Publique France : Le syndrome d’apnées du sommeil en France : un syndrome fréquent et sous-diagnostiqué. Fuhrman C, Nguyen XL, Fleury B, Boussac Zarebska M, Druet C, Delmas MC. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2012
- Prog Cardiovasc Dis. 2009 Jan-Feb;51(4):285-93. Epidemiology, risk factors, and consequences of obstructive sleep apnea and short sleep duration. Al Lawati NM, Patel SR, Ayas NT.
- Didgeridoo playing as alternative treatment for obstructive sleep apnoea syndrome : randomised controlled trial, Milo A Puhan, British Medical Journal, 2005
- Source Assurance Maladie, ameli-santé
- D’après Michel D’Anielo, pharmacien et auteur de Mieux vivre avec l’apnée du sommeil (Grancher, 2012)
Jouez du didgeridoo ! Jouer de cette instrument de musique réduira de façon considérable vos apnées du sommeil voilà des études scientifiques en référence :
Puhan MA. Didgeridoo playing as alternative treatment for obstructive sleep apnoeasyndrome: randomised controlled
trial. BMJ. 2006 Feb 4;332(7536):266ñ70. / Simon Gaudier, médecin du sommeil. Evaluation du risque de Syndrome
d’Apnée Obstructif du Sommeil dans une population de joueurs de didgeridoo. 21/09/2018.
Je suis appareillé depuis 5 ans. Au niveau de la récupération, il n’y a pas photo ! C’est très efficace. Avant, je m’endormais partout, même en voiture. Impossible de voir un film entier. Ma vie en a été complètement transformée. Par contre, c’est très inconfortable la nuit. Le masque gêne. On finit par s’y faire (pas le choix) mais bon ! c’est galère.
Après un opération irréversible et douloureuse (voile du palais, amygdales et luette enlevés) force a été de constater que ça n’a rien changé à mon apnée du sommeil. En plus, tout ceci me pose problème pour manger vis à vis de la déglutition. Bref, il semblerait que cette méthode ait été abandonnée. Si on vous la propose, ne le faîte pas car elle est irréversible. Je suis donc appareillée. C’est avilissant certes et peu pratique quand nous voyageons mais pour l’instant c’est le seul moyen pour ne pas être épuisée le matin au réveil. Je n’ai pas opté pour le masque mais pour le swift (2 petits piquots qui rentrent dans les narines). De toute manière nous n’avons pas le choix car les risques pour la santé sont trop élevés. Bon courage si vous devez passer par cette méthode et persévérez car ce n’est pas naturel certes d’avoir ce truc pour dormir ! amicalement,
Suis appareillée depuis des annnées
suis appareillée appareil à pression positive. Malgré de multiples essais, masque nasal, bucco-nasal, pas évident de garder le masque toute la nuit. Et dire que c’est la panacée, moi je dis vivement qu’on trouve autre chose car c’est une véritable galère. la nuit, on ne maitrise pas tout ce que l’on fait. Il m’arrive d’arracher le masque et le matin maux de tête et fatigue. Donc oui, c’est efficace mais combien de personnes ne le supporte pas ce fichu masque???
Je souffre de symptôme d’apnées du sommeil, je suis appareillé avec CPAP, depuis 6 semaines avec masque facial.Nette amélioration constatée passée de 77 apnée a 3. et le masque ne me dérange pas.
Appareillé depuis 2 ,5 ans, masque faciale, nez bouche, pas tres agréable, mais pas le choix.
Nette amélioration, constatée. Il m arrive de me rendormir sans, si je dois l enlever pour me lever.
Je soufre de symptômes d’ apnées du sommeil , je suis appareillé , avec CPAP , depuis 6 années , avec masque facial , ça ne règle pas tout mais c’ est obligatoire .