Non, sans rire. En tout cas, l’idée de la pollution ne fait pas rire le premier ministre chinois, qui compte mener une ‘guerre contre la pollution‘. Pour cela, il prévoit d’envoyer des drones pour faire le boulot. Les premiers tests ont commencé.
Pollution chinoise : des drones dans l’air pour lutter
On n’est pas, bien sûr, dans la manipulation du climat, bien dangereuse, mais cette nouvelle idée n’est pas sans conséquence. Elle reste très sérieuse dans la tête des dirigeants chinois, visiblement dépassés par l’ampleur de la pollution atmosphérique dans le pays.
Quand, en France, on luttait contre un épisode de pollution atmosphérique important, la Chine suffoquait littéralement, comme cela arrive régulièrement dans les zones urbaines du pays.
Que la pollution atmosphérique soit un gros problème en Chine, ce n’est pas nouveau, mais on parle ici d’un nuage récurent de pollution recouvrant entièrement les métropoles, et notamment Pékin. Les impacts sanitaires sont évalués comme graves.
Ces événements ont inspiré des discours fébriles au Parlement chinois. Le premier ministre Li Keqiang déclarait ainsi début mars lancer une « guerre à la pollution« , qui prenait notamment la forme d’une réduction massive des émissions liées aux industries lourdes et de l’automobile.
Lutter contre la pollution avec des drones, comment fait-on ?
Selon le gouvernement chinois, il faut surtout réduire les PM2.5, particules fines de polluants dont la taille est inférieure à 2,5 micromètres, particulièrement nocives pour la santé car elles pénètrent dans les poumons facilement. Effectivement, quand l’OMS recommande de ne pas dépasser 25 microgrammes par mètre cube, on peut atteindre plus de 600 microgrammes par mètre cube lors des pics de pollution dans les grandes métropoles chinoises.
Améliorations des transports publics, modification des techniques de production ? Que nenni, l’idée du constructeur Aviation Industry Corporation of China (AVIC) est de proposer ses drones anti-pollution au Gouvernement chinois.
Comment cela fonctionne-t-il ? C’est très simple : on prend un drone, muni d’une aile de parapente. Le drone peut stocker jusqu’à 700 kg de substances chimiques, soit trois fois plus qu’un avion classique. Le drone peut ensuite se positionner au-dessus d’une zone polluée et disséminer les substances chimiques sur 5 km à la ronde. Les produits chimiques gèlent les particules polluantes, qui tombent au sol. Facile.
Les tests ont déjà commencé et si le résultat plaît, les drones seront déployés à « grande échelle » au-dessus de Pékin et dans les autres zones les plus polluées. Ambiance Independence Day garantie.
En fait, l’idée n’est absolument pas nouvelle : on vaporise déjà couramment des produits chimiques dans l’air en Chine. Mais le gouvernement se réjouit des performances de ces nouveaux drones en terme de maniabilité, de prix, de quantités à transporter et de variétés des substances. Avantages avancés par le constructeur bien entendu.
Une idée quelque peu contestée
Bien sûr l’idée ne plaît pas à tout le monde : l’air est pollué, alors envoyons donc des substances chimiques pour arranger la situation. Faisons donc tomber et particules polluantes et produits chimiques sur les habitants, les champs, les habitations. Quelle bonne idée !…
Une question reste en suspens et on peut sonder les médias chinois tant qu’on veut sans avoir la réponse : la composition des produits chimiques n’a pas été dévoilée. Difficile donc de mesurer les conséquences sanitaires éventuellement gênantes (a priori ça fait fortement penser à la méthode Febreze : faisons donc disparaître un problème en en créant cent de plus).
Le grand public, en Chine, n’apprécie pas beaucoup l’idée et ce mécontentement a été exprimé dans le journal Ta Kung Pao : des mesures plus solides sont réclamées. Le projet coûterait d’ailleurs 63 millions d’euros, pas vraiment la panacée.
De vraies solutions à venir ?
Le projet n’est heureusement pas le seul à être examiné par la Chine. Le gouvernement a promis de se pencher sur la question de la consommation d’énergie mais aussi du développement des sources d’énergie non fossiles, et des anciens véhicules particuliers.
Le gouvernement a approuvé la construction d’une installation de simulation de la pollution dans le district de Huairou à Pékin, afin de tester 600 mètres cubes d’air pollué. De nombreux scientifiques sont mobilisés.
Le charbon est un des problèmes majeurs et vu le taux d’industrialisation et le taux de particules fines ainsi amené dans l’air, il faut plus que quelques drones pour les contrer. Problème : le gouvernement souhaite dans le même temps conserver une croissance économique satisfaisante : difficile a priori de concilier les deux…
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mon Dieu, où vont-ils s’arrêter ?
Des produits chimiques pour lutter la pollution.
Merci, la stérilisation et les cancers en tout genre. Mais peu importe, la société qui produit les drones et celle qui produit les substances chimiques vont encore s’enrichir au détriment de la santé publique.
Nous n’arrêterons pas la bêtise ni la soif des profits, malheureusement.
Bon, il faut tempérer un peu.
Les produits chimiques sont peut être tout à fait inoffensifs, on ne sait pas.
Et surtout, l’article est un peu railleur, le journaliste se gausse, l’information n’est pas très objective…
C’est très simple : on prend un drone, muni d’une aile de parapente. Le drone peut stocker jusqu’à 700 kg de substances chimiques, soit trois fois plus qu’un avion classique. Le drone peut ensuite se positionner au-dessus d’une zone polluée et disséminer les substances chimiques sur 5 km à la ronde. Les produits chimiques gèlent les particules polluantes, qui tombent au sol. Facile.
#chemtrails