Les drones intriguent, inquiètent, amusent. Ces petits appareils télécommandés qui peuvent voler à haute ou base altitude en transportant du matériel ou encore être dotés de capteurs ou d’une caméra embarquée n’ont toutefois pas pour vocation que de servir les paparazzis en quête de photo sensationnaliste ou les militaires en terrain difficile. Ces appareils font aussi leur entrée dans le monde de la recherche et de la protection de l’environnement.
Revue de trois projets dans lesquels les drones permettent d’accéder à des données sur la typologie du terrain, l’état des végétaux présents et apporter au plus près les éléments à déposer pour l’agriculture.
L’imagerie par drone, pour une réaction plus rapide et mieux ciblée face aux maladies des vignes
Les deux projets de recherche DAMAV et IRIS+ ont les mêmes objectifs : agir rapidement et plus efficacement sur les maladies qui affectent les vignes en utilisant l’imagerie par drone. Les équipes de recherche de ces deux programmes travaillent ainsi à concevoir des capteurs qui, installés sur des drones, pourront permettre de détecter le plus précocement possible les maladies des vignes pour dresser ensuite un diagnostic phytopathologique et agir en fonction.
Le second objectif de ce projet est de réduire la quantité de produits phytosanitaires versée pour une même efficacité de traitement. En effet, aujourd’hui l’utilisation des produits phytosanitaires restent trop importante et non suffisamment ciblée sur les plantes infectées, résultant en une présence forte dans les cours d’eau et les sols de pesticides.
L’enjeu, par ce projet de recherche et l’utilisation des drones, est de déterminer précisément la zone à traiter afin de réduire la quantité de produits phytosanitaires (la France est le premier utilisateur de phytosanitaires en Europe) sans perdre en efficacité de traitement.
Les drones facilitent la reforestation
Actuellement, si l’ampleur de la déforestation est prise en compte ainsi que les menaces qu’elle fait peser sur les populations, la quantité d’arbres plantée reste encore trop faible pour contrebalancer le nombre d’hectares de forêts abattues au niveau mondial, tout particulièrement dans la bande sahélienne et dans les forêts tropicales.
Avec comme conséquence la réduction des puits de carbone que sont les arbres et l’avancée du désert dans la bande sahélienne.
Fort de ce constat, l’entreprise BioCarbon Engineering propose d’utiliser les drones pour augmenter le nombre d’arbres plantés ainsi que la chance qu’ils arrivent à maturité.
Le principe est le suivant : dans un premier temps les drones survolent la zone à replanter afin d’effectuer une cartographie précise en trois dimensions du relief du lieu ainsi que de la structuration du sol et du sous-sol.
Suite à ce premier survol une carte en trois dimensions est réalisée et les points de plantations décidés. Les graines sont alors semées à l’aide des drones grâce à une technique d´injection à grande vitesse. Les graines, entourées d’une bille biodégradable contenant des nutriments, sont injectées à partir des drones avec une vitesse importante pour qu’elles s’enfoncent suffisamment dans le sol afin qu’elles grandissent convenablement.
Ce procédé permet de planter un grand nombre de graines (jusqu’à 36 000) dans un temps limité apportant une réponse pour lutter contre la déforestation.
Drone, agriculture de précision
La jeune start-up Airinov commercialise des drones équipés de capteurs permettant de gérer au plus près les apports en engrais pour leurs cultures, ou des pesticides pour lutter contre les plantes indésirables, ou encore pour détecter le plus tôt possible les maladies.
L’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA) développe aussi des drones pour diminuer l’utilisation de pesticides et d’eau, grâce à une caméra thermique qui mesure la quantité d’eau dans le sol. Les agriculteurs pourront ainsi à l’avenir irriguer leurs champs beaucoup plus précisément, là où ils en ont le plus besoin.
Le drone est l’outil idéal pour mesurer ce genre de paramètres dans des cultures comme les vignes, car « il permet d’avoir un suivi plus fin » que le satellite, explique Sylvain Labbé, chercheur à l’Irstea, au Parisien.
L’IRSTEA utilise aussi les drones pour le phénotypage, c’est-à-dire la sélection génétique de variétés de plantes, qui demande d’étudier des milliers de parcelles.
Ainsi, les drones apportent des solutions d’une part pour mieux connaître les structures des terrains et de sols, ainsi que pour déposer du matériel. Par leur capacité de survol à basse altitude, ils permettent une cartographie vue du ciel du sol et du sous-sol et fournissent un état des récoltes point par point.
Ils apportent au monde agricole de nouveaux outils pour réduire la quantité de produits phytosanitaires en gagnant en précision. Tandis qu’ils ouvrent une piste pour contrer la rapidité de la déforestation par la possibilité de semer en grande quantité dans un temps limité en s’assurant de la survie de la plante dans le sol.
Pour ma part, c’est surtout leur application pour la reforestation qui me semble la plus porteuse d’avenir !
Car nous ne pouvons qu’applaudir à l’initiative de la FAO pour déclarer 2015 l’année internationale des sols. La restauration de la biosphère, gravement dégradée, passe par celle des sols.
C’est aussi le point de départ pour la maîtrise des changements climatiques.
Il est plus que temps de lancer à l’échelle mondiale un vaste programme de gestion durable de la biomasse qui équivaut à la restauration de la teneur en humus des sols.
Cette démarche passe par l’abandon rapide des techniques suicidaires de destruction massive de la biomasse comme:
– L’épuration des eaux usées (le « tout à l’égout »);
– La fabrication des « bio »-carburants, des pellets et du « bio » méthane;
– La « ruée » vers les énergies « dites vertes » par combustion de la biomasse à grande échelle;
pour plus de détails, tapez :relever le defi des changements climatiques c’est possible par joseph orszagh dans votre moteur de recherche
P.S.: Pour votre édification, afin de vous donner une idée plus précise de ce qui nous pend au nez, si l’être humain n’a pas, enfin, l’humilité de respecter les lois immuables de la nature, je vous conseille de regarder le film américain réalisé par Richard Fleisher, « Le Soleil Vert » inspiré du roman d’Harry Harrison : « Make room, make room ». – Toutes informations sur Wikipédia