Novak Djokovic affirme qu’il lui a permis d’améliorer ses performances sportives. Depuis, Jo-Wilfried Tsonga l’a également adopté. Victoria Beckham ne jure que par lui, et Gwyneth Paltrow le suit à la lettre. C’est un fait, le régime sans-gluten a la cote, jusqu’à envahir progressivement les assiettes des Français. En 2014, les ventes des produits sans-gluten en grande surface ont augmenté de plus de 40 %. Analyse de ce succès grandissant.
Sans-gluten : un régime d’abord destiné aux malades
A la base, le régime sans-gluten se définit comme un traitement médical, destiné aux malades souffrant d’intolérance au gluten, encore appelée maladie coeliaque. 1 % de la population française est concernée, mais 80 % des intolérants ne seraient pas diagnostiqués. Et pour cause : les symptômes de cette maladie sont variables, parfois invisibles, et difficilement identifiables : fatigue, diarrhées, douleurs abdominales, vertiges, nausées… Le seul traitement existant est une exclusion catégorique du gluten.
Présent dans les farines de céréales (blé, orge, seigle et avoine), le gluten est très utilisé pour la confection de nombreux aliments, tels que le pain, les pâtes, les gâteaux. Sa caractéristique : former, au contact de l’eau, une substance élastique. Plus de 70 % des produits industriels en contiennent. Une omniprésence qui peut transformer, pour les intolérants, chaque repas en parcours du combattant.
Les grandes marques s’emparent de la tendance
En parallèle des contraintes de la maladie, un phénomène de « mode » a émergé autour de l’alimentation sans-gluten. Différentes vertus, plus ou moins justifiées, lui ont été attribuées. Pour certains, bannir le gluten permettrait de perdre du poids. Pour d’autres, ce régime assurerait un meilleur confort digestif, ou encore une amélioration des performances sportives. En outre, le sans-gluten jouit d’une image de produit plus « naturel » et meilleur pour la santé.
Pour Philippe Kanaan, à la tête du restaurant 100 % sans-gluten MyFreeKitchen à Paris, la situation a très vite évolué : « En 2012, ma soeur intolérante au gluten est allée à Londres, et s’est rendu compte que, là-bas, il y avait des rayons spéciaux dans les supermarchés, des menus dédiés dans les restaurants. On avait un gros retard. Puis progressivement, la problématique est devenue assez présente dans la grande distribution en France, et surtout depuis 2015 ».
Le marché du sans-gluten approche aujourd’hui les 40 millions d’euros, et devrait atteindre plus de 20 millions d’euros supplémentaires dans les deux prochaines années. Les grandes marques n’ont pas tardé à s’emparer de la tendance et à élaborer de nouveaux produits. Gerblé a lancé le mouvement en recrutant le tennisman Novak Djokovic pour promouvoir sa gamme dédiée.
La chaîne de grands magasins Carrefour a créé sa propre gamme de produits. Le site internet de course en ligne Monoprix propose dans sa barre de recherche une catégorie « sans-gluten ». La marque Barilla a également développé ses pâtes sans-gluten. Herta a lancé son jambon garanti sans-gluten.
Découvrir des aliments alternatifs
En parallèle des considérations liées au poids, à la santé, ou aux performances sportives, l’alimentation sans-gluten est aussi un moyen de diversifier son alimentation. Pour remplacer les céréales habituelles, il est nécessaire d’avoir recours à des ingrédients alternatifs, comme l’explique Philippe Kanaan : « Il existe de nombreuses possibilités pour remplacer le seigle, l’avoine, le blé et l’orge. On va privilégier, par exemple, le maïs, le riz, le sarrasin, le tapioca, le quinoa ou encore la fécule de pommes de terre. »
Une tendance qui laisse les malades perplexes
Au final, les premiers concernés ne représentent qu’un pourcentage très faible du marché sans-gluten. Et les patients souffrants de la maladie coeliaque ne comprennent pas toujours bien cette « tendance », même si la mode du sans-gluten a pour mérite d’avoir incité les industriels à élaborer de nouveaux produits.
Brigitte Jolivet, présidente de l’Association française des intolérants au gluten, décrit ce sentiment mitigé : « Le bon côté, c’est qu’on trouve plus facilement des aliments en grande surface. Mais les malades ne comprennent pas forcément cet engouement, ce n’est pas toujours bien vécu. Parfois, dans les restaurants, quand on demande un plat sans-gluten, les gens pensent que c’est pour un régime, alors que c’est une vraie maladie. »
Pour Philippe Kanaan, ce phénomène de mode peut même se faire au détriment des intolérants : « Comme c’est à la mode, des restaurants proposent des alternatives sans-gluten. Mais à partir du moment où des aliments avec du gluten ont été préparés dans la même cuisine, il y a des risques de contamination croisée. Les personnes intolérantes au gluten ne peuvent donc pas manger dans ce type d’endroit qui prétend pourtant faire du sans-gluten ».
Ce dernier régime à la mode doit donc être perçu avec un certain recul. Il faut bien différencier, d’une part, les patients intolérants, et pour qui le régime sans-gluten est une nécessité pour vivre, et d’autre part, la tendance autour de ce nouveau régime, dont les bénéfices ne sont pas unanimement reconnus. Sauf pour les marques distribuant ce type de produits, bien entendu.
En fait, les allergies peuvent se produire avec n’importe quelle protéine. Le fait est que le sans gluten plaît.
Pourquoi-pas, pourvu que le pain soit produit sans ajout !!
A l’heure actuelle la majeure partie des boulangeries ne produisent plus de pain, mais se contentent d’assembler des ingrédients industriels. Le bon pain est un produit en voie de disparition.
A ce propos, je lance un avis de recherche de vrai boulanger (c.a.d. qui fait du vrai pain) dans le s 250km autour de l’IDF !!
Le gluten a bon dos, si on mange du pain bio complet ou intégral, il n’y aura pas de gluten ajouté, durant des décennies les gens ont mangé du bon pain sans gluten ajouté et il n’y avait aucun problème. Le pain standard de boulangerie est avec du gluten rajouté pour mieux gonfler, donc ne mangez pas de pain standard mais du bon pain intégral et vous n’aurez pas de soi disant problème de gluten, mis à part quelques cas extrêmement rares d’allergie au gluten, sinon, le reste c’est du pipo et ce sont les fabricant qui se frottent le mains pour vous vendre d’autres céréales à prix d’or……
MERCI pour cette information.
J’avais remarqué dans l’ingrédient de certains produits, que le mot « gluten » était ajouté. J’en déduisais que le gluten étant naturellement dans les féculents, si il est noté dans l’ingrédient, c’est qu’il est ajouté. Du coup, je n’achète aucun produit où il est indiqué dans l’ingrédient..