Mon défi #4 pour la COP21 : manger bio

Rédigé par Stephen Boucher, le 14 Aug 2015, à 8 h 35 min
Mon défi #4 pour la COP21 : manger bio
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« Manger bio » ? A priori un défi aisé pour les lecteurs de consoGlobe. Pourtant, cela reste l’une des contributions les plus immédiates que nous, consommateurs ordinaires, pouvons faire au quotidien pour réduire notre empreinte environnementale et nos émissions de gaz à effet de serre par rapport à une alimentation reposant sur une agriculture intensive. Celle-ci est responsable en effet d’environ 20 % de toutes nos émissions de gaz à effet de serre en France. Un choix décisif donc, à rappeler et à faire connaitre.

Manger bio : un choix indispensable pour contenir le réchauffement climatique

Les scénarios de projection des émissions de CO2 du secteur agricole qui visent à diviser celles-ci de moitié d’ici 2050 sont catégoriques : la part des surfaces agricoles en agriculture biologique doit augmenter considérablement, jusqu’à 45 % pour l’étude Afterres2050(1). Aujourd’hui, même si la progression a été régulière les 20 dernières années passées, seuls 4,14 % de la surface agricole utile nationale en France sont cultivés selon le mode biologique(2).

manger bio

Rappel : 5 raisons de préférer l’agriculture biologique

1. Manger bio, c’est éviter le recours à l’épandage d’engrais azotés de synthèse, qui représentent une part significative des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture conventionnelle, ainsi qu’aux produits phytosanitaires.

2. Pour votre santé, c’est prouvé, il y a moins de polluants et plus d’antioxydants dans les légumes et fruits bios.

3. Manger bio, et local si possible, c’est éviter les émissions indirectes liées à la fabrication et au transport de ces engrais et produits phytosanitaires qui ne sont aujourd’hui pas comptabilisées dans les émissions du secteur agricole ;

4. Cultiver bio, c’est aussi respecter un cahier des charges qui réduit les émissions, par la recherche d’autonomie pour l’alimentation animal, par l’agroforesterie, la couverture des sols, les prairies pérennes, etc.

5. Cultiver bio, cela entraîne aussi des co-bénéfices multiples sur la ressource en eau, la préservation des sols et la biodiversité.

Manger bio n’a jamais été aussi facile

Il fut un temps où trouver des produits bio était compliqué et coûteux. Plus d’excuse aujourd’hui !

  • Une étude a récemment montré que les fruits et légumes bio en circuit court type AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne – association entre un groupe de consommateurs et un agriculteur) étaient les moins chers du marché, permettant de faire 217 euros d’économie par an sur un panier moyen.
  • Entre multiples AMAP qui permettent de s’approvisionner facilement en produits locaux et de saison, produits fermiers en ligne, magasins spécialisés en produits biologiques, et l’offre désormais abondante en supermarché, il est aujourd’hui facile d’acheter bio.

manger bioAinsi, selon un récent baromètre CSA (janvier 2015), les Français seraient plus nombreux à consommer des produits bio et de plus en plus souvent. En 2014, presque 9 d’entre eux sur 10 en auraient consommé au moins occasionnellement, contre 75 % l’année précédente, et 6 sur 10 régulièrement, c’est-à-dire au moins au moins un produit bio une fois par mois, contre un sur deux en 2013.(3)

Toutefois, même si l’alimentation bio fait désormais partie des habitudes des Français, elle reste trop marginale et doit progresser pour contribuer à une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre.

En tant que consom’acteur averti, vous pouvez donc faire la différence :

  • En achetant bio ;
  • En en parlant autour de vous pour faire connaitre les bienfaits pour la santé et l’environnement du bio ;
  • En demandant à introduire plus de bio dans les cantines et restaurants d’entreprises que vous fréquentez ;
  • En cultivant vous-même bio.
Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
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Stephen Boucher est anciennement directeur de programme à la Fondation européenne pour le Climat (European Climate Foundation), où il était responsable des...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. à l’auteur de l’article :
    On se demande bien comment votre formation (vos compétences supposées) vous permet d’écrire sur l’alimentation. D’ailleurs, sur ce sujet précis vous ne faites que répéter, copier les erreurs systématiques proférées par les pro-bios, les bobos et les beaufs, bref tous ceux qui ne connaissent pas grand chose à l’écologie et à la biologie.

    Prenons les 5 points raisons de préférer l’AB :
    1) Certes mais il faut avoir néanmoins des engrais azotés produits principalement par les déjections animales et convenablement traitées avant utilisation. La fabrication des engrais azotés ne représente pas une part significative des GES de même que les produits phytosanitaires.
    2) Non, ce n’est pas prouvé ! Ce qui est prouvé c’est moins de produits phytosanitaires de synthèse (et encore pas n’importe lesquels comme par exemple ceux à base de soufre et de cuivre) et c’est bien normal puisqu’ils sont interdits d’usage par le cahier des charges de l’AB. De plus ces études sont biaisées d’entrée de jeu puisque seuls sont recherchés les pesticides (PPS = produits phytosanitaires) de synthèse et aucunement l’un ou l’autre des 400 autorisés en AB (ceux là étant qualifiés de « biopesticides » le préfixe « bio » lavant plus blanc que blanc et ils ne sont donc évidemment pas dangereux (ben voyons ! plus c.. tu meurs !). L’affirmation suivante n’est pas prouvée non plus. Cela dépend des cultures, de l’année de l’environnement et la teneur en différents éléments nutritionnels peut être plus intéressante selon le modes de cultures utilisés en fonction de tous ces paramètres difficilement maitrisables encore.
    3) Le bio ne tient pas plus compte des surfaces nécessaires d’élevage (et engraissement de bétail sur plusieurs années) pour l’obtention des engrais qu’il utilise ni même de l’empreinte carbone pour fabriquer les 400 « biopesticides » qu’il utilise (https://youtu.be/drh9KzVqMv0). Sur la question du transport, il y a visiblement un calcul économique que n’ont jamais fait les tenants du bio. Tellement aveuglés par leur postulat : « produire local, consommer local », ils ne perçoivent pas qu’il est évidemment moins cher (et avec un empreinte carbone moindre) de transporter 40 t sur 100 km avec un seul camion que 400 kg par 100 camions sur 50 km !! Le respect d’ailleurs de ce postulat devrait conduire les tenants du bio à ne plus manger non seulement ce qui n’est pas produit localement (et qui, bizarrement, est automatiquement meilleur) mais aussi à se priver définitivement de toutes les denrées exotiques que nous consommons tous les jours (café, cacao, thé, les nombreux fruits tropicaux à commencer par la banane, puis mangue, ananas, letchis, et des centaines d’autres produits … !!!
    4) Tout ce qui est décrit n’est pas une spécificité du bio. L’agriculture raisonnée a un cahier des charges également, des itinéraires techniques qui chacun vise à réduire l’empreinte carbone et atteindre les objectifs que vous citez. Par exmeple, faire de la culture sans labour est une technique importante pour réduire l’érosion des sols, leur appauvrissement.
    5) Sur ce point encore, aucune spécificité de l’AB. La conventionnelle fait plutôt mieux d’ailleurs que l’AB dans ces domaines (cf. exemple cité en 4). La biodiversité est un souci constant de l’amélioration des plantes et la filière semence met chaque année sur le marché de 400 à 600 nouvelles variétés ayant des propriétés améliorées sur de nombreux caractères.

    Et on n’a même pas parlé du volet sécurité sanitaire … sans doute d’ailleurs le plus important ! Pour qui a un minimum de connaissance en biologie, il est facile de comprendre que les produits issus de l’AB sont moins sûrs que ceux issus de tout autre mode d’agriculture (conventionnelle, durable, raisonnée, intensive)… mais combattre des croyances est un combat long et difficile et souvent voué à l’échec !

    Pour vous informer correctement, il serait nécessaire que vous vous imprégniez des résultats de 4 méta-analyses qui ont été faites sur la comparaison de différents modes de culture.
    (AFSSA en 2003, UK en 2009, Université de Stanford, 2012, UK, 2015).

    Simultanément, je vous recommande la lecture de « la démocratie des crédules » (G. Bronner, au PUF) qui vous fera, peut-être, prendre conscience à quel point vous êtes manipulé par l’excès d’information, les médias, les politiques !

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