Face à la crise de l’élevage le choix de produire en agriculture biologique

Rédigé par Camille Peschet, le 21 Aug 2015, à 14 h 00 min
Face à la crise de l’élevage le choix de produire en agriculture biologique
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Depuis le mois de juin, les différentes manifestations d’éleveurs mettent sur le devant de la scène la crise majeure qui secoue l’élevage en France face à une concurrence internationale et à la course aux prix bas. Descendre à 1,20 euro, prix moyen du kilogramme sur le marché européen, n’est pas viable. Tout particulièrement à cause du coût que représente les aliments. La tonne est passée de 170 euros en 2006 à 304 euros en 2013, sans que cela soit répercuté à la vente. En France, ce sont 10 % des élevages qui sont en difficulté financière, une crise « sans précédent » selon le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll. Les agriculteurs bio sont-ils mieux armés face à cette crise ?

Pour les acteurs de la filière, il faut être toujours plus grand pour être compétitif

Pour répondre à cette crise, des fonds ont être débloqués et des accords entre les différents acteurs ont été trouvés pour fixer les prix. D’une part pour la filière bovine avec une hausse de 5 centimes par semaine jusqu’à ce que le coût d’achat couvre le coût de production. D’autre part pour la filière porcine où un prix a été fixé à 1,40 euro le kilo.

Cependant ces accords tardent à voir réellement le jour. En un mois les éleveurs bovins n’ont été valorisés que de 7 centimes. Tandis que le marché du porc breton s’est vu boudé par les deux acheteurs majeurs, Bigard/Socopa et Cooperl, aboutissant à un prix de vente inférieur à 1,40 euro.

élevage-agriculture-biologique-france

Cependant, même si les accords peuvent aboutir à un prix d’achat couvrant les frais d’exploitation pour les ventes en France, la question reste entière pour les ventes vers le marché européen où le prix moyen est de 1,20 euro.

Ainsi la solution à cette crise sur le long terme passe, pour la FNSEA et différents syndicats d’éleveurs, par une modernisation des élevages et leur agrandissement afin de pouvoir concurrencer les élevages de nos voisins européens, tout particulièrement l’Allemagne et les Pays-Bas. Dans ces pays, les élevages comptent plusieurs milliers des bêtes alors qu’en France les exploitations sont souvent des exploitations familiales de quelques centaines de bêtes.

A contre courant de l’industrialisation, des éleveurs font le choix du bio

Cependant, à l’inverse de ce souhait des acteurs traditionnels des filières agricoles, qui sont aidés par le décret du 27 décembre 2013 diminuant le nombre de démarches nécessaires pour l’agrandissement des exploitations porcines, des agriculteurs font le choix de réduire leurs élevages et de passer en agriculture biologique.

C’est le cas de Bernard Buet, exploitant de porc à Quévert en Côte d’Armor. Il a choisi de passer en bio et de réduire sont cheptel de 1.600 animaux à 740. Son choix est né d’une « prise de conscience financière, éthique et morale ». Il souhaite « faire des produits de meilleur qualité » et cesser « d’empoisonner » la terre.

Un choix éthique… et profitable

Par ce choix, Bernard Buet a triplé ses revenus. D’une part, par la réduction des coûts d’alimentation avec la culture de ses propres céréales bio et parce que le prix de base du kilo fixé pour un an est actuellement autour de 3,40 euros.

élevages-porc-agriculture-biologique

Ce choix d’être indépendant pour les intrants et pour la vente c’est aussi ce qui a poussé Philippe Girardeau à passer en bio. Après trois ans, Philippe ne regrette pas ce choix : « alors qu’avant je voyais tout en noir et que j’étais prêt à tout arrêter, aujourd’hui je suis heureux d’aller travailler le matin ». L’eurodéputé Yannick Jadot d’Europe écologie les verts, invité sur France Inter mardi 18 août,  en conclue que l’élevage de demain est « un élevage où il y a des paysans, où l’on aménage le territoire, où l’on protège l’environnement, où l’on fait une viande de qualité ».

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Portée par un cadre familial m'ayant sensibilisée à une consommation responsable et en faveur d'une production énergétique renouvelable, je me suis...

5 commentaires Donnez votre avis
  1. Je connais une exploitation de 48 ha ayant comme activité un élevage de porcs plein air de 200 places,L’aliment est produit et fabriqué à la ferme qui commercialise uniquement en direct les produits de charcuterie. Voila 10 ans que 3 emplois plein temps sont maintenus . Alors, arrêtons de traiter avec le diable, devenons responsables.

  2. tous ceci et bien contradictoire svp monter moi la tracabilité de AZ de vos produits et cesser de dire bio sans ces preuves là si vous plait !.tout ceci est bien contradictoire alors que ce ne sont pas des produits de cultures bio qui envahisse cette planète, pesticide retombées atmosphérique etc. on vous dit que l’on arrive a faire bio a la grande échelles en fait résultat des courses on paye de la M….e plus cher sous pretexte que c’est bio Non mais !!

  3. A quoi sert de vouloir toujours produire de plus en plus de viande de mauvaise qualité ?
    Produire moins, mais bio, c’est l’avenir.
    Quant au consommateur, il faut aussi qu’il apprenne à manger moins mais bio: c’est meilleur et pour sa santé, et pour l’environnement.
    Par ailleurs, il faut consommer local.
    J’ai entendu l’émission dont vous parlez.
    M. Jadot citait le cas de producteurs de porcs qui s’étaient groupés pour produire et vendre localement.
    Et ils s’en sortaient bien !
    Beulin est complètement malade !
    La concentration d’animaux oblige à les bourrer de vaccins et d’antibio. Les animaux sont stressés et, dans ces camps de concentration, sont nécessairement nourris avec des aliments de mauvaise qualité.
    Beulin est un spécialiste puisque, parait-il, il importe des poulets du Brésil.
    Et ce monsieur est président des agriculteurs ???
    Heureusement que les consommateurs se servent de plus en plus de leur tête et comprennent que la FNSEA pratique la politique de la mal-bouffe.

  4. La FNSEA prône un agrandissement des exploitations, qui dit agrandissement dit dette, déjà que les agriculteurs sont endettés jusqu’au cou, je ne vois pas ce que ça changera, sinon de mettre la clé sous la porte encore plus vite…..
    La FNSEA est vraiment le syndicat des banques !
    Pour ce qui est des aliments, pourquoi les agriculteurs achètent des aliments, avant, il leur suffisait de donner du foin et des céréales récoltées sur leur domaine, pourquoi ne pas continuer dans ce sens ?
    En fait ils ont de grandes exploitations au niveau élevage mais pas au niveau terres exploitables.

    • Pour nourrir ses bêtes avec ses propres aliments, il faut des petits troupeaux sinon, ça nécessite de trop grandes surfaces.
      Bien sûr, les élevages industriels achètent leur bouffe qui, je crois l’avoir lu quelque part, leur est vendue par ce « brave » Beulin et ses amis !
      C’est pas beau tout ça ?
      Et allez y: soja OGM, déjections de poulets, …
      Bon appétit !
      Dans le Charollais, il y a un producteur qui non seulement produit en quantité raisonnable, mais en plus livre sa viande relativement loin.
      Et il faut reserver plusieurs mois à l’avance pour être servi.
      Je ne me souviens plus de ses coordonnées.

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