C’est l’événement de la semaine pour tous les amateurs de rugby : la finale de la Coupe du monde de rugby 2015 se tiendra samedi et opposera l’Australie à la Nouvelle-Zélande, un match de légende que des milliers de supporters attendent avec impatience. Et auquel un ardent défenseur de l’environnement participera sur le terrain : l’Australien David Pocock, l’un des meilleurs troisièmes lignes au monde. Portrait.
David Pocock, un homme de défense
La passion de David Pocock pour la cause écologique et la protection de l’environnement n’est plus un secret pour personne. Né au Zimbabwe, ce joueur de rugby australien évolue en équipe nationale avec les Wallabies et avec la franchise australienne des Brumbies au poste de troisième ligne aile. Il est unanimement considéré comme l’un des hommes forts du squad australien, faisant toute la différence lors de sa présence. Il est en outre réputé pour son activité, son habilité balle en main et surtout pour sa grande puissance du haut du corps.
Ce n’est pas seulement l’un des meilleurs troisièmes lignes au monde, il est aussi un ardent défenseur des droits de l’environnement, comme il l’a déclaré dans une récente interview au Daily Mail : « A tort ou à raison, les jeunes admirent les athlètes et, si je peux faire en sorte qu’ils s’interrogent sur ce genre de questions, alors c’est une bonne chose ».
Dans son pays d’origine, le sportif a ouvert une fondation avec laquelle il tente de venir en aide aux communautés agricoles en difficultés. Son engagement militant, raconte-t-il au quotidien britannique, est né alors qu’il avait 12 ans, dans les années 2000 au Zimbabwe.
Sa famille, confrontée aux tentatives du président Robert Mugabe d’exproprier les fermiers blancs, a été contrainte de quitter ses terres et de fuir le pays pour se réfugier en Australie. « Ma famille n’aurait jamais pensé quitter le Zimbabwe et c’est seulement quand les violences ont commencé et que certaines de nos connaissances ont été tuées que nous avons pensé qu’il était temps de partir », explique-t-il.
Pocock prêt à faire barrière de son corps
En novembre 2014, David Pocock, a été arrêté pour s’être enchaîné à une pelle mécanique géante à l’extérieur d’une mine de charbon, lors d’une manifestation de soutien à un agriculteur. Lors de son procès, il avait plaidé coupable mais avait tout de même été acquitté d’accusations d’entrave au fonctionnement normal du chantier, qui prévoyait l’établissement d’une des plus grandes mines de charbon à ciel ouvert du monde à Maules Creek par la société Whitehaven Coal.
Après la victoire de l’Australie face à l’Argentine, dimanche dernier, les Wallabies se hissent vers la finale de la coupe du monde rugby qui les opposera aux redoutables All Blacks. Pour cette occasion, David Pocock a invité Sir David Attenborough à venir assister à cette finale à Twickenham, expliquant : « Je suis un grand fan des documentaires sur la nature, surtout ceux de David Attenborough. C’est l’un de mes héros ».
David Attenborough est un rédacteur scientifique et chercheur naturaliste britannique. Il s’est prononcé maintes fois en faveur du développement durable de la Terre, et ne cesse de proposer des solutions écologiques face aux problèmes de consommation du monde moderne. Sa théorie sur la population mondiale rencontre de nombreux échos. Il a notamment écrit : « Au lieu de contrôler l’environnement de la planète pour le bénéfice de la population, peut-être devrions-nous contrôler la population pour assurer la survie de notre environnement ».
Un homme qui ne veut pas être défini par le rugby
Outre son engagement pour l’environnement, David Pocock, est également très impliqué dans la cause homosexuelle. En mars, il interpellait à plusieurs reprises l’arbitre du match entre son équipe des Brumbies et les Waratahs, en Super-15, accusant ses adversaires de tenir des propos homophobes. « Les statistiques le montrent : un grand nombre de jeunes homosexuels qui ne se sentent pas à l’aise avec ça ne font pas de sport par crainte des discriminations. Pour moi, le sport devrait faire s’effondrer ces barrières ».
Son dernier combat en date ? Le mariage homosexuel. Il a déclaré qu’il n’épousera pas sa compagne tant que les couples gay ne pourront pas faire de même en Australie. Et de saluer l’exemple du Gallois Gareth Thomas, premier rugbyman de premier plan à avoir révélé publiquement son homosexualité en 2009 : « Quelqu’un comme Gareth Thomas a vraiment remis en cause l’image du rugbyman hétérosexuel, dur à cuire, que ne rien ne touche », estime Pocock.
Illustration bannière : David Pocock en plein match de rugby – © Mitch Gunn Shutterstock